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Masters Of Disguise - Alpha / Omega
Chronique
Masters Of Disguise Alpha / Omega
On continue dans les bons albums heavy de l'année dernière non chroniqués avec le troisième disque de Masters Of Disguise. Eux non plus n'avaient jamais eu le droit à une chronique en ces pages, excepté un live report de leur performance convaincante au Metal Assault en Allemagne en 2014. Pourtant, là encore, ça fait un moment que les Allemands auraient mérité un article dédié. Dès leur formation en 2013 en fait et la sortie la même année de leur premier full-length Back With A Vengeance, très réussi. Deux ans plus tard, le quintette remettait ça sur The Savage And The Grace avec autant de succès. Il aura donc fallu attendre ce troisième opus Alpha / Omega, et encore avec sept mois de retard sur la sortie en octobre dernier chez Limb Music, pour que l'on mette enfin le groupe en lumière.
Histoire de titiller votre intérêt, sachez que Masters Of Disguise est le digne héritier des cultes Savage Grace, eux aussi honteusement oubliés de Thrasho. Les Teutons, hors frontman, avaient accompagné Chris Logue pour une tournée européenne il y a quelques années. Ces derniers ont définitivement splité en 2010 et c'est un peu Masters Of Disguise qui reprend le flambeau. On remarquera d'abord un nom emprunté à l'excellent premier album de Savage Grace (1985) puis une mascotte, Knutson, qui n'est autre que le flic pervers de la pochette géniale du-dit album. Le titre du deuxième opus ne trompe pas non plus sur la motivation du combo d'outre-Rhin, qui placera une reprise de son maître sur chaque opus.
La tradition est rompue sur ce nouvel album puisque c'est une reprise d'un morceau relativement récent d'Exciter ("Blackwitch") qui trouve sa place en bonus track final sur la version CD de Alpha / Omega. Un morceau sympathique mais un peu en dent de scie car traînant en longueur, d’où un choix qui se discute. Décidément, en tout cas, le groupe apprécie les covers puisqu'il avait aussi placé du Flotsam & Jetsam ("Hammerhead") à la fin de The Savage And The Grace et sorti en 2016 un EP avec du Agent Steel, du Omen, du Heathen, du Metal Church, du Cirith Ungol et... du Savage Grace! Des hommes de goûts, pour sûr (on le savait déjà avec leur autre groupe hommage à la NWOBHM, Roxxcalibur!). Mais si Masters Of Disguise aime reprendre le répertoire de ses influences, il sait aussi composer des titres très costauds. La preuve une nouvelle fois ici. Pochette hideuse mise à part, Alpha / Omega confirme que la formation fait partie du haut du panier. Et s'il n'y a aucune référence à Savage Grace dans le titre du disque, les Allemands n'oublient pas pour autant leur idole. Musicalement déjà, car on reste dans du power/speed à la fois burné et mélodique à la After The Fall From Grace (avant, c'était plus raw!). Mais aussi parce que Chris Logue, fondateur des Californiens, a écrit le morceau "Sign Of The Cross". Manque de bol par contre, il s'agit de la piste la plus faible de Alpha / Omega. Pas mauvais non plus (il n'y a rien de mauvais ici!) mais trop mollassonne, surtout à côté des autres titres. Car si on croise régulièrement des rythmiques modérées histoire de diversifier un propos de plus de trois quarts d'heure (près d'une heure en comptant la reprise d'Exciter!) comme sur l'intro instrumentale "The Rise (And Fall) Of Kingdoms", le passage acoustique à la fin de "Demons From The Past", "Shadows Of Death" et son début en arpèges suivi d'un bon gros mid-tempo appuyé qui fait headbanger ou encore les saccades évitables de "Knutson III: Nemesis (I Am the Law)", l'album se joue globalement à des tempos plutôt enlevés. Ça speede sévère et ça thrashouille presque sur la plupart des morceaux dont les brûlots "Sacrifice" qui joue bien son rôle d’opener en plaquant d'entrée l’auditeur au mur, "Killer’s Redemption" qui ne ralentit jamais, "Witchhammer" avec un bon petit tremolo des familles et "The Leech" qui clôt l’album comme il avait commencé, sur du speed et du solo. Rendant ainsi l'opus très entraînant et efficace d'autant que la production moderne se fait claire et puissante. Là-dessus, la paire de guitariste balance des riffs avisés, toujours mélodiques (c'est du power/speed, rappelons-le!). Un feeling mélodique qui trouvera son paroxysme dans les nombreux solos et leads qui parsèment l'œuvre et subliment des compositions déjà fort bien écrites. Clairement un des gros points forts du groupe.
Ne manquerait plus qu'un bon chanteur! Justement, Alexx Stahl n'est pas le plus mauvais. Le frontman a même un sacré talent! Utilisant un timbre que beaucoup comparent à Hansi Kürsch de Blind Guardian, Stahl porte les morceaux avec une conviction fédératrice les rendant d'autant plus efficaces. Oubliez les refrains catchy à chanter à tue-tête par contre, ce n'est pas la qualité première du bonhomme qui brille plutôt par ses mélodies et rythmiques vocales inspirées. Il varie en plus bien son registre, entre médiums et aigus avec quelques montées spectaculaires. L'Allemand prendra même une grosse voix grave et menaçante au début des couplets sur "Alpha / Omega". Pas des plus réussis cela dit mais il se rattrapera sur le break lent à 2'46 grâce à un chant prenant. On trouvera aussi quelques spoken words qui collent bien à l'ambiance et aux paroles que le chanteur vit, plongeant l’auditeur dans l’histoire, en particulier sur ce "Alpha / Omega" et aussi "Knutson III: Nemesis (I Am the Law)" où une chanteuse (sans doute la femme d’un des guitaristes qui porte le même nom) viendra même prêter main forte à Alexx Stahl sur la fin. Pas vraiment mon passage préféré d’ailleurs même si ça donne de l’impact à cette histoire de vengeance et permet de varier les plaisirs sur ce morceau le plus diversifié de l’opus.
On dit souvent que le troisième album est une étape charnière dans la carrière d’un groupe. Masters Of Disguise la franchit haut la main avec toujours la même aisance. Alpha / Omega se fait peut-être un poil moins extra que ses deux grands frères (quelques séquences légèrement moins inspirées, un "Sign Of The Cross" un peu mollasson, une reprise dispensable, une pochette dégueulasse…) mais les Allemands, sans changer grand chose à leur recette pas vraiment inédite, restent classés dans le haut du tableau du power/speed. Nul doute que ces rythmiques enlevées, ce feeling mélodique, ce riffing adroit, ce chant classe, cette armada de solos savoureux pour un rendu des plus efficaces qui passe tout seul saura convaincre les amateurs et faire gagner en popularité un combo talentueux qui mériterait davantage d'attention. Un opus à recommander aux nostalgiques de Savage Grave et aux fans de groupes comme Riot, Liege Lord, Vicious Rumors, Attacker, Blind Guardian, Agent Steel et consorts.
| Keyser 4 Mai 2018 - 773 lectures |
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