Bloody Hammers - The Horrific Case of Bloody Hammers
Chronique
Bloody Hammers The Horrific Case of Bloody Hammers (EP)
Dans la catégorie des petits groupes de hard rock à forte tendance occulte, Bloody Hammers fraie doucement son chemin à grands renforts de single, d’albums et de EP dont tous présentent en commun la volonté de dégager une image forte, qui renvoie aux films de la Hammer et à l’imagerie des années 50/60. Des atours intéressants auxquels la musique ne rend pas toujours hommage, le groupe se complaisant aussi dans des structures assez faciles, pour ne pas dire simplistes. The Horrific Case Of Bloody Hammers, son dernier EP, n’est toutefois pas de cette veine. Le format ramassé de l’engin y est sans doute pour beaucoup.
En 26 minutes, avec des titres avoisinant les 4 minutes, Bloody Hammers peut distiller son hard rock chaud, légèrement doomy, avec bonheur. Gates of Hell ouvre l’EP sur des rythmes enlevés, limite thrash (comme sur l’attaque de Vultures Circle Overland), dopés par un son très organique, très chaud, un son du bayou dont l’aura est renforcée par la voix tout aussi chaude et profonde d’Anders Manga. Mais très vite, les petits arrangements psychédéliques prennent le dessus. L’orgue Hammond fait son entrée et, avec beaucoup de discrétion (bienvenue), soutient la structure de manière habile. Quand il n’est pas utilisé comme pont de transition dans le titre, de manière tout aussi intelligente (Vultures Circle Overland) ou entre les titres, comme le passage de Gates of Hell à Blood. Ce dernier morceau ouvre la porte à des ambiances plus typiquement gothiques, moins marquées doom en général.
C’est d’ailleurs l’un des enseignements de ce EP. Bloody Hammers s’éloigne du doom de ses origines pour embrasser plus clairement le rock goth. Là encore, l’orgue sublime le titre. The Beyond ou The Bloodsucker Leads the Dance introduisent ainsi des ambiances planantes à la Type O Negative, jusque dans le chant qui n’est pas sans rappeler le grand Peter. La progression des titres renvoie aussi au combo de Brooklyn, lente et menaçante, comme une colère sourde. Les décrochages convoquent bien souvent le Wolf Moon du même groupe, dans ses petits arrangements à la guitare, très légers mais qui occupent l’espace par leur seule présence, comme un cliquetis inquiétant dans le noir (All the Colors of the Dark encore).
Le romantisme noir propre aux groupes de cette catégorie s’affiche sans vergogne, l’orgue apportant une dimension décisive – comme la basse d’ailleurs – à l’instauration de l’atmosphère souhaitée (All the Colors of the Dark). Ce dernier instrument, plus discret dans le mix, n’est pourtant pas évacué, qui joue son office lorsqu’il accompagne l’orgue et offre une rondeur, un groove particulier aux titres.
Ce petit EP, très agréable, devrait permettre aux fans de patienter jusqu’au prochain effort du groupe. Il marque en tous cas un changement de cap pour Bloody Hammers, dont la volonté de se recentrer sur le rock occulte est désormais claire.
| Raziel 19 Mai 2018 - 843 lectures |
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