Tiamat - Prey
Chronique
Tiamat Prey
Tiamat est l’un des rares groupes, avec Anathema, pour ne citer qu’eux, à réussir à sortir des albums qui sauront vous prendre par les tripes, vous extirper toutes les larmes de votre corps, vous rendant tellement masochiste que vous ne voyez aucune autre alternative que de relancer la lecture du disque à chaque fois.
Une fois de plus, la chronique ne va pas être évidente, étant donné que nous sommes en présence d’un de ces joyaux qui se ressent plus qu’il ne peut être décrit. S’éloignant toujours plus du doom atmosphérique de leur début, Prey est un album relativement calme dans l’ensemble, et débordant de mélancolie. S’écoutant d’une traite, Prey déconcerte tout d’abord par ce qui parait être une trop grande simplicité, et un contenu somme toute très homogène. Cependant, si l’on se donne la peine de fouiller ses entrailles, de passer du temps sur chaque morceau, on pénètre dans un univers sombre, torturé, alambiqué. Le timbre de la voix de Johan Edlund aidant, à la fois rassurant (Wings of Heaven), inquiétant (Love in Chains), mélancolique (Nihil, l’une des meilleures), et parfois même à la limite de la joie. Chaque titre, en excluant les quelques interludes acoustiques qui parsèment l’album, sont des tubes en puissance. Le groupe a réussi a retranscrire véritables palettes d’émotions, la majorité passant justement par la voix de Johan ; ainsi, pas une chanson ne saurait nous laisser indifférent, frôlant parfois avec le easy-listening au niveau des lignes de chant, tout en étant paradoxalement opposé. Le temps de Carry Your Cross and I’ll Carry Mine, une douce voix feminine fait son apparition, comme pour mieux nous emmener dans un monde à part, un monde emprunt de mélancolie et de douceur, un monde aux couleurs de l’automne.
Voici ce qui ressort des premières écoutes de l’album. Plus loin, lorsque l’on apprend à s’imprégner de Prey, on se rend compte la présence de bon nombres d’arrangements, comme ces quelques mélodies bénignes, qui mine de rien, expliquent logiquement cette espèce de perfection musicale que l’on ressent à chaque écoute. Aucune note se trouve être en trop, aucun passage ne parait lourd ; non rien, vraiment rien ne fait tâche sur ce disque. Pas un seul passage au piano ne parait trop pompeux ; pas même un des refrains ne parait trop facile. Je vais m’arrêter là, car ce n’est pas parce qu’il n’apparaît aucun défaut de composition et de goût que l’album regorge de qualités. Il est effectivement très bon, mais le côté un peu linéaire de l’album, et ne possédant pas ce « grain de folie », comme sur A Deeper Kind of Slumber, qui fait que l’album surplombe les autres dans la discographie.
Avant de conclure, il faut bien parlé du final The Pentagram, laissant libre cours à des influences Pink-Floydiennes, à propos desquelles le groupe ne se cache pas. Imaginez un morceau de Pink Floyd, provenant de l’époque Wish You Were Here. Ajoutez-y un côté assez mélancolique et lancinant, et paf, ça fait pas des Chocapic, mais ça fait The Pentagram. Au fond, Prey est un album d’une très grande tristesse, regorgeant de passages capables d’en faire faiblir plus d’un, mais ne dépasse pas la mauvaise note de 8.5, ne se renouvelant malheureusement pas assez sur l’album.
| Krow 15 Octobre 2005 - 4774 lectures |
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