Burial Hordes - ΘΑΝΑΤΟΣ ΑΙΩΝΙΟΣ (The Termination Thesis)
Chronique
Burial Hordes ΘΑΝΑΤΟΣ ΑΙΩΝΙΟΣ (The Termination Thesis)
Bien sûr, la tentation est grande de dire que tout ce qu’il y a à savoir sur The Termination Thesis est dans son illustration. Comment, en bon amateur de death metal et de son imaginaire fait d’espace, de lutte, d’outre-monde et d’insectes rampants, que ce soit au sein de fosses communes ou de notre cervelle, ne pas tomber amoureux devant cette peinture signée de la main de l’Ukrainien Vergvoktre ? Un bref regard vers les images ayant auparavant habillées les œuvres de Burial Hordes montre qu’il s’est particulièrement bien costumé pour ce quatrième album. Et il n’y a pas que de ce côté-là qu’une certaine essence du death metal apparaît.
Car les Grecs, autrefois maîtres d’un death metal sombre et efficace mais trop générique, ont désormais totalement attrapé cette étrangeté qui se décelait dans les marges de Incendium, leur précédent longue-durée. Certainement, la forme ne sera pas une surprise pour qui est habitué à ce mélange entre grandiloquence et austérité qui est la marque de la scène hellène. Un savoir-faire que Burial Hordes déploie quarante-trois minutes durant, notamment au travers d’un batteur aux parties laissant épaté. Doté d’une production limpide, faisant honneur aux talents développés derrière chaque instrument, d’une basse vrombissante à une voix exposant ses cris glaireux et gutturaux au premier plan, The Termination Thesis montre déjà à la surface une amélioration sur tous les plans par rapport à ses ainés, poussant même à vouloir laisser une place de choix où s’asseoir à ses créateurs, dans une salle du trône pourtant fort bien occupée par un Dead Congregation couronné.
Mais ce n’est de toute façon pas cette gloire que cherche Burial Hordes sur The Termination Thesis, plutôt celle de l’astronome maussade faisant fuir la cour par ses expérimentations cherchant des réponses dans le vide entre les étoiles. Terne, triste même, semblant vouloir rappeler que le terme death metal met la mort en premier, il avance ici en état de stase malgré les nombreuses accélérations et coups de bourre, des arpèges et structures cycliques transmettant un état de flottement et d’étouffement à la cause inconnue, possiblement aussi extérieure, l’espace comme prédateur, qu’intérieure, le vide se cherchant en soi. Une esthétique méritant le mot, aussi soignée que typiquement metal et donc jouissive (ouch, le démarrage de « Erkenntnis »), faisant que, malgré une inscription claire dans une certaine lignée, on pense fortement à d’autres projets ayant fait leur une certaine beauté sale, Aosoth en particulier. Certes, ce nom pourra paraître incongru ici et pourtant, comment ne pas y penser lors de ces notes claires survolant les blasts, ou à l’écoute de ces tremolos immuables, frénétiques, calculés avec sadisme, lors de « Thrownness and Fallenness of Being » ? On retrouve ici la même rudesse, le même grognement primaire, mais aussi la même dévotion derrière la fureur, le gris devenant sacerdoce.
Ce qui donne également envie de mettre Burial Hordes aux côtés d’autres Grecs, moins connus mais ayant pareillement réussi à étonner par leur rigueur, leur sauvagerie maîtrisée, au service d’un sentiment proche du religieux : ceux d’Amnis Nihili, dont on tient ici un parent death metal. Devant ce déballage de sensations inédites bien que typiquement death metal, il est d’autant plus frustrant d’entendre une petite baisse d’intensité sur « From Synthesis to Aposynthesis », morceau qui arrive à entraîner avec lui la majeure partie de son temps long (presque dix-sept minutes !) mais contient quelques instants où la suite s’attend, là où ce qui le précède subjugue de bout en bout. Mais ne vous y trompez pas : vous trouverez difficilement death metal aussi ambiancé et réussi que celui-ci cette année !
| lkea 26 Octobre 2018 - 1469 lectures |
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