chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
179 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sainte Marie des Loups - Sainte Marie des Loups

Chronique

Sainte Marie des Loups Sainte Marie des Loups
Ha, le mystère, le mystère... On en parle, il nous fascine, surtout lorsqu'il entoure une formation musicale de qualité. Et le groupe qui nous intéresse aujourd'hui s'est drapé tout entier de cette aura opaque, comme pour nous dire : "Rien ne sert de creuser, concentre-toi plutôt sur ce que nous avons à proposer". Enfin, "on"... Plutôt, "je", puisque Sainte Marie des Loups est un one-man band. Malgré le manque d'informations à ce sujet, au vu de la voix qui nous accompagnera tout au long de la petite-demie heure que dure ce premier long format, on peut en déduire que Sainte Marie des Loups est le projet du vocaliste de Chambre Froide (dont nous avions déjà parlé), le liant, par extension, à Ravensdöm.

Cet éponyme est une surprise, puisque le groupe n'avait pour ainsi dire produit qu'une seule chanson, pour un split à six groupes sorti en début d'année chez Fallen Empire. Il faut croire qu'il aura impressionné le label américain puisque, quelques mois plus tard, déboule sans prévenir un premier long-format. La question restant : Fallen Empire a-t-il bien fait de mettre des billes dans ce projet ? Après quelques écoutes, il est clair que le cahier des charges a été rempli haut la main. N'attendez rien d'autre qu'un Black Métal des plus racés, d'une simplicité qui le rend efficace en Diable. Et qui, en plus, se paye le luxe d'être homogène et cohérent. Le decorum d'imagerie accompagnant ce premier full-length est d'une austérité qui colle parfaitement à ce qu'il renferme : De la pochette verdâtre d'icône religieuse passée au négatif, jusqu'à la photo du seul maître à bord, posant torse nu à côté du buffet de grand-mère et contrastes poussés au maximum, tout est fait pour que la poussière colle à la peau. C'est daté, ça sent le renfermé, c'est à prendre tant comme hommage aux anciens Rois du genre qu'en tant que disque avec une atmosphère qui lui est propre... En un mot comme en cent : c'est convaincant.

Pourtant, tout partait pour faire de Sainte Marie des Loups un énième projet de Black sans grande originalité. Ce genre de produit agréable, bien que dispensable, qui sortent à tour de bras en format cassette et fleurissent sur Bandcamp. Mais pas ici. L'album n'a pas la prétention de se hisser aux cimes de tous les classements, mais la tête pensante derrière la Mère Supérieure avait ce qu'il fallait de passion, de respect pour le genre, et surtout, de talent, pour transformer l'essai. Par une production très justement crue, sans jamais tomber dans le pièce du "raw pour être raw", conférant une aura brumeuse à l'atmosphère développée tout au long des six titres; Par ce vieux synthétiseur agonisant, la gorge pleine de boulettes de naphtaline, qui pousse ses râles d'un autre âge au détour des compositions (l'ouverture du morceau titre, le final sentencieux de "La Fin de l'Hiver"); Mais aussi, et surtout, par cette voix qui râcle le larynx et les tympans, reconnaissable entre milles autres, qui sonnait bien chez Chambre Froide mais se fait ici encore plus imposante : ça gueule, ça grogne, ça devient presque autoritaire (les choeurs de "Sermons Sanglants"), bref, ça vit, ça s'agite dans l'ombre, ça colle les miquettes.

Jonglant judicieusement entre titres menés tambour battant, blast-beat et cymbales baveuses à tout crin, et parties plus aériennes, clavier discret mais plombé par une section rythmique écrasante et des guitares d'un autre âge, Sainte Marie des Loups laisse groggy sans jamais lasser. Le déluge laisse parfois place à d'infimes rais de lumière (la première partie de "Insolence" et ses notes cristallines), mais le voile de poussière sépia n'est jamais très loin. Renforcé par les quelques mots de français compréhensibles de l'ensemble, autoritaires, prononcés par le juge et bourreau de cet univers entre deux aboiements, la bave aux lèvres. J'y retrouve une certaine peur que je n'avais pas connue depuis Darvulia : l'ensemble peut paraître bancal (la batterie traîne parfois un peu la patte), boiter de façon grotesque, mais ce que l'on peut deviner au travers de la brume terrorise. J'y retrouve ma fascination quand, plus jeune, je découvrais le Black Metal et les atmosphères glacées de mes premières écoutes, ce frisson de la découverte, presque de l'interdit, quand je lisais toutes les rumeurs et histoires sordides qui accompagnaient certaines formations. Là est la force de ce premier full-length, être empreint de nostalgie tout en ne reniant jamais sa propre personnalité.

Ce n'est certes pas l'album de l'année, loin s'en faut, mais tout de même, quelle découverte ! Le bonhomme n'en est certes pas à son coup d'essai, vu son CV, mais je comprends maintenant sous quel charme est tombé Fallen Empire. Sainte Marie des Loups est à la fois un disque délicieusement régressif, avec cette vibe du Darkthrone des débuts et ce synthé dégueulasse, mais aussi et surtout, un album où sont développées de véritables ambiances, de celles qui font peur, qui impressionnent par leur homogénéité et leur cohérence. C'est sale, ça sent fort, c'est furtif, bref, c'est un animal sauvage dont je suis curieux de connaître les prochains agissements. A découvrir, si ce n'est déjà fait !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sainte Marie des Loups
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (2)  7.5/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Sainte Marie des Loups
Sainte Marie des Loups
Black Metal - France
  

écoutez
tracklist
01.   La fin de l'hiver  (06:20)
02.   Progéniture  (05:47)
03.   Sermons sanglants  (05:51)
04.   Sainte Marie des loups  (04:26)
05.   Insolence  (04:46)
06.   Absurdités et blasphémes  (01:42)

Durée : 28:52

parution
5 Août 2018

voir aussi
Sainte Marie des Loups
Sainte Marie des Loups
Funérailles de Feu

2020 - Amor Fati Productions
  

Essayez aussi
Clandestine Blaze
Clandestine Blaze
New Golgotha Rising

2015 - Northern Heritage
  
Illum Adora
Illum Adora
Ophidian Kult

2021 - Folter Records
  
Satanic Warmaster / Archgoat
Satanic Warmaster / Archgoat
Lux Satanae (Thirteen Hymns of Finnish Devil Worship) (Split 12")

2015 - Hells Headbangers Records
  
Naglfar
Naglfar
Vittra

1995 - Regain Records
  
Ancient Necromancy
Ancient Necromancy
Diabolical Forest Alchemy (Démo)

2020 - Nithstang Productions
  

Découverte de l'année
Machine Head
Bloodstone & Diamonds
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique