Jesu - Jesu
Chronique
Jesu Jesu
OMNI…Ornithorynque Malade Nécessitant Intervention ? Opération Militaire Naturellement Intrépide ? Non cher lecteur, tu t’en doutes, ces jeux de mots plus que vaseux ne sont là que pour introduire de façon humoristique et décalée l’Object Musical Non Identifié (oui c’était ça) qu’est Jesu… Nouveau projet de Justin Broadrick (plus connu pour son rôle actif chez le défunt Godflesh), Jesu est une œuvre très particulière, une œuvre musicale porteuse d’une impression de lourdeur et de pesanteur rarement atteinte. Au service de cette lourdeur oppressament oppressante, des guitares accordés plus tard que terre (mais genre vraiment vraiment plus bas que terre, jusque dans la cave du voisin du 5ème par exemple), une basse évidemment porteuse d’une impression de lourdeur supplémentaire (deviendrais-je lourd à toujours utiliser ce même qualificatif de lourdeur haha), des rythmes lancinants et répétitifs se répétant sur des plages approchant ou dépassant souvent les 10 minutes, l’ensemble accompagné d’un chant susurré déclamant des paroles de toute façon noyées dans ce maelström auditif. Avec plus de 74 minutes au compteur, « Jesu » est un album qui se digère très lentement, se distinguant par une alternance des titres particulièrement oppressants et maladifs (« Your path to Divinity », « Man / Woman »), et d’autres plus mélodiques (« Tired of Me » et « Sun Day »). Ma préférence va d’ailleurs à ce genre de titres plus accessible à mon oreille de néophyte, même je ne doute pas que les amateurs de musique extrêmement lourde et répétitive (des fans de Doom dans la salle?) sauront apprécier le reste de l’album. Ce que je disais en conclusion de ma chronique du « Salvation » de Cult of Luna est également valable ici, à savoir que certains idolâtreront probablement cet album porteur d’une ambiance poisseuse selon leur inclinaison personnelle et musicale, le rattachant à leur état d’esprit du moment…Pour ma part, je ne puis que contempler curieusement cet album, chose jamais entendu jusqu’alors par mes petites oreilles, et qui me fait découvrir un nouveau pan de la musique actuelle. Signalons pour conclure l’artwork particulièrement réussi, le livret en carton représentant une fenêtre s’ouvrant sur une ville enneigée, en parfaite adéquation avec la nature contemplative et industrielle de la musique…
| Chri$ 19 Février 2005 - 1914 lectures |
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