Malevolent Creation - The 13th Beast
Chronique
Malevolent Creation The 13th Beast
Une fois encore les grandes manœuvres se sont opérées au sein de la formation de l’inusable Phil Fasciana qui a toujours autant de mal à conserver un personnel stable autour de lui, et prend également de plus en plus son temps pour sortir de nouveaux albums. Si depuis ce nouveau siècle les changements lui ont réussi notamment au chant via l’intermède Kyle Symons, et surtout le retour convaincant de l’historique Brett Hoffmann, cela ne pouvait hélas pas durer très longtemps tant la fin de la tournée du pourtant excellent « Dead Man’s Path » a été un chaos en interne. Après avoir renvoyé l’intégralité de ses camarades de jeu parmi lesquels se trouvait le bassiste Jason Blachowicz, le guitariste Gio Geraca et le frappeur Justin DiPinto (ce qui a entraîné notamment l’annulation de dates communes en Amérique du Sud en septembre 2016 avec NERVOCHAOS - et dont il n’y eu jamais d’annonce officielle ou d’excuses à ce sujet) et s’être écharpé avec eux sur Facebook, le guitariste et compositeur a débauché en 2017 une toute nouvelle équipe autour de lui formée de gars n’ayant fait leurs armes que dans d’obscurs combos de seconde zone. Evoluant désormais sous la forme d’un quatuor (ce qui n’était plus arrivé depuis la doublette « Eternal » - « In Cold Blood » il y’a plus de vingt ans de cela) et visiblement motivé pour en découdre suite à ses quatre années d’absence le groupe signe carrément son opus le plus long depuis « Doomsday X » en 2007, hors on sait malheureusement sa fâcheuse tendance à s’éparpiller et d’offrir par la même occasion des coups de mou quand il s’étire trop en longueur (« The Fine Art Of Murder » en est le meilleur exemple). Et ce qui était à craindre est effectivement ici perceptible, tant les nouveaux venus vont montrer certaines limites, peu aidés il est vrai par quelques moments linéaires ou bouche-trou, faisant donc de ce treizième long-format un vrai coup d’arrêt après des prédécesseurs bien plus convaincants.
Car si dès le départ on reconnait parfaitement le son de la bande on va avoir aussi la sensation d’avoir déjà entendu ce style de morceaux chez elle, mais joué de façon plus inspirée et accrocheuse comme avec « End Of Torture » qui ouvre les hostilités. Alternant entre lourdeur et vitesse on y retrouve toute sa palette technique à l’entrain communicatif, mais dont on ressent rapidement qu’il manque un truc pour que ce titre soit marquant sur la durée, malgré une qualité plus que correcte. Hélas la suite va déjà montrer des signes d’essoufflement plus appuyés via le répétitif et prévisible « Mandatory Butchery » ou le linéaire « Agony For The Chosen » qui ont tendance à tabasser dans le vide, malgré leur brutalité totale. D’ailleurs si les dernières livraisons de la création malveillante contenaient des moments plus remuants et légèrement mélodiques, il n’en est rien ou presque sur ce dernier-né plus sombre et violent que jamais, ce qui n’est pas forcément une bonne chose. En effet dès que les gars décident de proposer des passages parfaits pour headbanguer au mid-tempo ravageur, ils relèvent de suite le niveau, le meilleur exemple étant l’excellent « Canvas Of Flesh » où puissance et alternance des rythmes se font en parfaite harmonie, sans y perdre en accroche.
Mais malheureusement après ce très bon sursaut cette première moitié de disque confirme qu’elle n’est pas digne du standing de ses créateurs, car elle se termine avec le pataud « Born Of Pain » qui bien que contenant de bonnes idées se montre très vite ennuyeux. La faute ici à une longueur trop excessive (presque sept minutes) et des parties lentes insipides, coincées au milieu des déferlantes basiques au possible qui font de cette compo un moment oublié et dont on espère qu’il sera le dernier. Heureusement on peut répondre par l’affirmative car la seconde partie va être plus brillante et convaincante (à défaut d’atteindre des sommets) grâce une série de titres qui ne vont presque plus s’éterniser, et ainsi gagner en efficacité. Car avec « The Beast Awakened » c’est le retour aux bonnes sensations où classicisme et entrain sont revenus pour le meilleur, et cela va continuer avec le redoutable et incisif « Decimated » qui ne laisse presque aucun instant de répit pour souffler, à l’instar du très bon « Bleed Us Free » qui ne s’embarrasse pas de fioritures. Cela va d’ailleurs aller crescendo avec les variés « Knife At Hand » et « Trapped Inside » qui montrent que son dernier membre originel en a toujours sous la semelle, même si là-encore on a l’impression d’avoir entendu tout cela énormément de fois avec lui, et surtout en plus marquant. Mais finalement cette galette va se finir de fort belle manière avec le différent « Release The Soul » plus froid et obscur, et où enfin le quartet se décide à jouer de façon plus lourde pour laisser de la place aux ambiances, sans pour autant oublier ses explosions de violence.
Cependant une fois arrivé au bout de l’écoute on ne peut que se rendre compte qu’outre une radicalité exacerbée (et parfois excessive) au niveau du tempo, il manque surtout des futurs hymnes qui deviendraient du coup des classiques en devenir, tant l’ensemble donne parfois la désagréable impression d’être en pilotage automatique. Et cela sans oublier une voix monolithique qui manque d’envergure (n’est pas le mythique et regretté frontman qui veut) et un frappeur qui a parfois tendance à vouloir en faire trop, sans avoir également la finesse d’un Dave Culross ou Alex Marquez (d’ailleurs le son de batterie bouffe un peu trop l’espace disponible). Du coup sans être un ratage total (grâce à une deuxième moitié plus inspirée) ce cru 2019 n’est pas au niveau des derniers et s’impose juste comme un disque de plus dans une discographie conséquente faite de hauts comme de bas, bien calé en milieu de tableau et qui serait sans doute monté un cran plus haut en raccourcissant aussi son propos.
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5 COMMENTAIRE(S)
citer | InnerDam a écrit : Cet album n'est pas vraiment une déception en soi.
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?!
C'est clair qu'elle pique les yeux ... Perso la période Kyle Symons est pas mal du tout et les derniers avec Brett Hoffmann tenaient largement la route |
citer | AxGxB 29/01/2019 08:06 | note: 5.5/10 | InnerDam a écrit : Cet album n'est pas vraiment une déception en soi.
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?!
C'est clair qu'elle est particulièrement laide... |
citer | Cet album n'est pas vraiment une déception en soi.
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?! |
citer | Beaucoup de bruit pour rien |
citer | AxGxB 28/01/2019 13:20 | note: 5.5/10 | Pas du tout emballé non plus. Ça tape pas mal dans le vide avec beaucoup de riffs très génériques... |
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5 COMMENTAIRE(S)
29/01/2019 09:05
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?!
C'est clair qu'elle pique les yeux ... Perso la période Kyle Symons est pas mal du tout et les derniers avec Brett Hoffmann tenaient largement la route
29/01/2019 08:06
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?!
C'est clair qu'elle est particulièrement laide...
29/01/2019 01:31
Ca fait plus de 20 ans qu'ils s'enfoncent albums après albums.Depuis Stillborn c'est le naufrage.Et cette pochette bordel..on en parle?!
28/01/2019 20:30
28/01/2019 13:20