Stass - The Darkside
Chronique
Stass The Darkside
Et encore un nouveau projet pour le surmené Rogga Johansson, qui ne prend jamais de vacances et continue encore et toujours à répandre la bonne parole d’un Death monolithique et accessible, malgré les années qui passent et un intérêt déclinant de la part de fans qui finissent par ne plus arriver à suivre son actualité. Il faut dire que le Suédois sort plusieurs disques par an sous diverses appellations, et que désormais parmi la longue liste de ses projets il va falloir rajouter STASS où l’on retrouve du beau monde mais surtout des habitués. On sait que le blondinet aime bien être dans sa routine et travailler avec les mêmes musiciens, et une fois encore c’est le cas vu qu’il s’est entouré de Johan Berglund (ex DEMIURG, et actuellement dans THE GROTESQUERY) et de Kjetil Lynghaug (PAGANIZER, JOHANSSON & SPECKMANN). Mais la nouveauté est la présence du mythique chanteur de CREMATORY Felix Stass qui donne son nom au groupe, et dont le timbre vocal change du style habituellement entendu chez les groupes du guitariste rythmique. L’histoire de cette collaboration remonte à 2012 quand les deux vétérans se sont rencontrés lors d’un concert de leurs groupes respectifs, et ont décidé de mettre en commun leurs influences mutuelles. Le premier aperçu de cela fût la participation de l’Allemand sur un titre de l’album « At The Plateaus Of Leng » de MEGASCAVENGER, dont le résultat fut tellement convaincant qu’ils ont eu envie de renouveler l’expérience mais cette fois sur un disque complet où le Death sombre du guitariste se mélangeà la mélodie du frontman.
Cela s’entend dès les premières secondes de « Warriors Land » où l’on reconnait sans peine le style si caractéristique du Scandinave avec ses riffs très simples et directs, et une batterie mid-tempo où la double est primordiale et imposante. Ici l’ensemble est agrémenté de quelques accélérations, et se montre particulièrement entraînant et inspiré, avec en prime des solos tout aussi basiques mais effectués comme il faut, qui amènent un peu de changement et évitent ainsi l’écueil de la redondance. Car avec un genre aussi balisé il faut reconnaître que celui-ci a souvent tendance à tomber dans la redite et dans l’ennui, comme c’est le cas sur la plupart de ses galettes, hors là avec des morceaux qui tournent quasiment tous aux alentours des quatre minutes ce schéma ne se produira qu’à de rares occasions. Après ce début réussi et entraînant la suite sera globalement du même niveau (avec un rythme qui n’évoluera qu’à quelques occasions), tout d’abord avec « The Final Disease » à la construction similaire et où la section rythmique ne va guère se compliquer la vie, vu que la surprise est absente et la variété inexistante. Mais curieusement l’accroche est présente et on se laisse prendre au jeu, comme avec « Days Of Cremation » simplissime et réussi, ou sur« The Burning » plus écrasant et épique, à l’instar de « Forever Blind » assez similaire dans la forme, mais où le fond diffère des compos précédentes car ici le chanteur se laisse aller à des parties de voix claires qui alternent avec un growl convaincant. Sans se surpasser l’Allemand signe une prestation convaincante où il ne se force pas la plupart du temps, mais il amène néanmoins quelques éléments bien caractéristiques à divers moments, comme avec le surprenant et différent « The Host » qui se montre bien plus froid et sombre que ce qui a été entendu auparavant. Les notes se font plus angoissantes, l’hiver et la glace règnent en maître et la voix trouve le bon ton pour se mettre au diapason du reste, du coup cette ultime plage où l’alternance entre lenteur et passages un peu plus énergiques et entraînants se révèle de bon goût et offre un résultat intéressant et déroutant, qui fait suite à la tuerie « The New World Order ». Cette dernière montre un quintet qui se lâche totalement et qui se paie même le luxe de balancer quelques blasts (ce seront les seuls de l’album) et de rester en mode énergique tout du long ce qui change de ce qui a été fait avant, et l’on vient à regretter qu’il n’ait pas reproduit cela plus souvent.
Car bien qu’étant sans défauts majeurs (hormis le trop long et lent « Angel Of Doom », qui aurait gagné à être raccourci) ce disque manque parfois de fantaisie tant les structures finissent par être similaires et interchangeables, et où le frappeur la joue quant à lui trop facile et pépère. Mais heureusement la courte durée générale des compos rattrape largement cela, celles-ci font le boulot et réussissent à faire passer un bon moment tant leur musique se révèle facile à assimiler et permettent à l’auditeur de reposer son cerveau durant quarante minutes, tout en lui faisant écouter du bon son sympathique et sans prétentions. Et même s’il est quasiment certain qu’on n’y reviendra pas fréquemment, il s’avère très appréciable avant la rentrée (et surtout bien loin du niveau affligeant des tubes de l’été qui ont pourri les vacances de nombreux estivants) qui s’annonce bien chargée pour la plupart.
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