chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
309 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Embrace Of T... » Commentaires... »

Disentomb - The Decaying Light

Chronique

Disentomb The Decaying Light
Souvent, je me dis que je m'emballe assez vite. Je découvre un album pour lequel je suis dans de bonnes dispositions et, c'est parti, je me lance en hyperboles enthousiastes, et on me rappelle que : « Attention MoM, faut prendre du recul. »
Mais il y a que, dans 95% des cas, ma première impression reste tenace ! Notamment pour Disentomb : il est paru certes au moment de la rédaction de cette chronique, mais je l'ai reçu en mai, alors que j'étais dans une situation émotionnelle intense. Alors tombe ce Disentomb, j'étais juste prêt à me recevoir dans la che-tron un gros brassage Brutal !

Eh bien non.
J'en parlais sur ma vidéo traitant de Possessed et Disentomb, alors je vais éviter les redites en les balançant ici en résumé : en 5 ans, les australiens ont changé de registre. Exit le brutal à la batterie aux grooves méchants et aux patterns ultra huilés, au revoir l'écrasante clique instrumentale pour créer une grosse masse pesante, et bonjour l'atmosphère suffocante qui vient entourer, enserrer les êtres humains. Ici, il semble que le groupe ait souhaité changer de registre pour proposer une expérience certes moins concentrée (leur Misery faisant très mal sur 32 minutes), mais qui gagne en ambiance et en richesse.

Ainsi, en lançant le skeud, on se laisse embarquer dans un paysage sonore bien plus vaste, avec une basse qui semble prendre l'intégralité de cette immensité en écho avec une nappe constante, comme si se trouvait une piste additionnelle qui se ferait avec la rémanence de chaque instrument. Ainsi, on le dit sans détour, la production de cet album reste très solide : si chaque instrument est parfaitement lisible et permet du bon poutrage massif (grosse mention pour cette basse agressive, qui ajoute à la violence, et pour ces variétés dans la guitare), la production confère aussi ce sentiment inéluctable d'être piégé par des forces surhumaines, dans une surveillance macabre qui ne laisse aucun secours au ridicule de notre existence. Le morceau « Your Prayers Echo Into Nothingness », qui a servi de single, présente parfaitement cette palette de coups au service de l'écriture de la misère humaine. On alterne dans une fuite continue entre les phases ; et la batterie, certes moins brutale qu'auparavant, n'en reste pas moins variée et fine, comme sur « Indecipherable Sermons of Gloom » ou » Centuries of Deluge » (cette phrase mélodique au départ, c'est bon !), qui détiennent d'ailleurs un traitement et une écriture qui devrait plaire à ceux ayant apprécié le Dimininishing Between Worlds de Decrepit Birth en terme de balance entre le brutal et l'ambiance – la démonstration technique en moins, cela dit.

C'est évident que ceux qui attendaient un Misery-bis, ou une poursuite plus brutale de l'ancienne fournée, seront sur la touche. Car même quand ça balance, tel que dans « Undying Dysphoria » (ce break à 3:24, délicieux !), on reste sur un traitement beaucoup moins rentre-dedans : tu prends « The Decaying Light », et tu comprends que s'installe sur l'ensemble des titres une forme de jeu sur les forces d'inertie. Le groupe amorce, repose en laissant le temps, puis reprend, dans une sorte de danse lancinante, qui se sent également dans l'ensemble de l'album. Ainsi, après un « The Great Abandonment » de transition, « Dredged Into Existence » sert de claque derrière la nuque avant « The Droning Monolith » et sa mélodie qui rentre direct en tête avec force et fracas. Mais ne nous le cachons pas, comme ça ralentira ensuite, on sent que ce type de mouvements ininterrompus se veut répétitif, en misant davantage sur le mid-tempo en général pour rendre les multiples reprises de souffle en accélérations encore plus marquants.
Car c'est là un des éléments qui, s'il s'explique dans l'écriture apocalyptique inhérente à leur projet, peut gêner à l'écoute : Disentomb se répète beaucoup. Sur Misery, ça allait, car la brutalité était telle que c'était un jeu de mandales dans le tronche, avant que n'arrivent plusieurs parpaings dans le bide. Mais, ici, avec ce balancement plus régulier, on se laisse embarquer dans un rythme soutenu, ponctué de breaks moins ramasse-dents qu'à l'accoutumée, mais plus sombres, plus introspectifs (la fin de « The Decaying Light », notamment, déploie toute l'ombre menaçante des géants). Mais quand ça se calme vraiment dans les bpm, tel que « Dismal Liturgies », on se sent décroché, on perd pied, avant de reprendre un bon rappel jusqu'à la suivante « Invocation in the Cathderal of Dust », démarrant sur un bon growl des familles, et allant encore plus lentement encore. Voilà qui fait plonger davantage en profondeur, et presse à fond pour bien nous écraser... Sur quatre minutes, ça fait long !
Heureusement, un petit effort, car si tu prends « Rebirth Through Excoriation », tu reprends bien ta dose de Brutal tout en finesse et, limite, ça te fait du bien, ça te rend plus fort, alors que tout y est méchant là-dedans. Sauf que c'est ici que ça se termine, ensuite c'est un morceau acoustique, et on range tout ça, en te laissant avec cette amertume en bouche. Parce que tu n'es rien, et tes paroles, qu'un murmure dans l'immensité cosmique.

Vous savez, je pars du principe que la musique extrême doit préserver un équilibre : jouer avec les règles, certes, mais savoir les utiliser. Si les groupes de Death metal refont des formules éculées, c'est pas la peine, on reste sur une zone de confort – et l'extrême ne signifie ici plus rien, car ne sortant pas des sentiers battus. Ainsi, je veux récompenser cet album. Car Disentomb a pris des risques, et a cherché à développer autre chose.
Si j'ai pu être enthousiaste lors de sa découverte, c'est parce que j'étais dans d'excellentes dispositions – et ce chaos orchestré a tout de suite parlé à mon esprit en désordre. Seulement, à froid, j'y trouve d'autres forces, d'autres qualités : une écriture cohérente, une production abyssale avec cette masse constante et inévitable, ainsi que ce souffle qui enveloppe totalement l'auditeur. Le son a fait preuve d'un très grand soin, et permet ainsi de dessiner un véritable tableau que la cover parvient non seulement à se figurer d'abord, puis à magnifier ensuite.
The Decaying Light est une belle pièce de Brutal Death à renfort d'ambiance et parvient à dépeindre sans problème un fatalisme palpable. Toutefois, ce qu'on gagne en écriture et en cohérence avec le projet, on le perd en efficacité. Il y a bien encore quelques gros riffs poings dans la gueule, mais on est loin de Misery. Car cet album, ce n'est pas Misery. Il est plus long, moins compact, moins évident, très présent dans son concept – et ceci ne plaira pas à tout le monde.

Disentomb propose un voyage qui ne fera pas l'unanimité, mais qui a été conduit jusqu'au bout, sans concession, laissant ainsi un sentiment d'accompli lorsque, à la fin, on se sent moins que rien – un voyage extrême, donc.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Disentomb
Brutal Death Metal
2019 - Unique Leader Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (2)  8.5/10
Webzines : (4)  7.94/10

plus d'infos sur
Disentomb
Disentomb
Brutal Death Metal - 2009 - Australie
  

tracklist
01.   Collapsing Skies  (02:01)
02.   Your Prayers Echo into Nothingness  (04:00)
03.   Indecipherable Sermons of Gloom  (03:59)
04.   Undying Dysphoria  (03:47)
05.   Centuries of Deluge  (03:19)
06.   The Decaying Light  (03:58)
07.   The Great Abandonment  (02:10)
08.   Dredged into Existence  (02:52)
09.   The Droning Monolith  (03:25)
10.   Dismal Liturgies  (04:12)
11.   Invocation in the Cathedral of Dust  (04:22)
12.   Rebirth Through Excoriation  (04:15)
13.   Withering  (01:50)

Durée : 44:10

line up
parution
12 Juillet 2019

Essayez aussi
Aborted
Aborted
Global Flatline

2012 - Century Media Records
  
Insidious Decrepancy
Insidious Decrepancy
Extirpating Omniscient Certitude

2009 - Brutal Bands
  
Beneath The Massacre
Beneath The Massacre
Dystopia

2008 - Prosthetic Records
  
Drowning
Drowning
Apocalypse Unsealed

2005 - Bones Brigade Records
  
Perveration
Perveration
Putrefaction Of Infinite Apogee

2024 - Comatose Music
  

Coroner
Grin
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère