Pentagram - First Daze Here (The Vintage Collection)
Chronique
Pentagram First Daze Here (The Vintage Collection) (Compil.)
Ouais ouais ouais Pentagram, ouais ouais ouais patrons du Doom, ouais ouais ouais Bobby la drogue, ouais ouais ouais tout le monde connaît même pas c’est la peine d’en parler, gneuh gneuh gneuh t’es qu’un sale branleur qui fait une chronique sur un classique pour pas te prendre la tête. Et ben ouais, c’est comme ça. Pentagram, je suis fan, et au sortir d’une période un peu mouvementé rythmée par des déménagements à répétition et des changements de boulots, j’ai envie de parler d’un truc culte, fondamental, qui me tient à cœur. Un élément stable, en somme. La nonchalance et le flegme du doom des origines.
Bon, je vais pas retaper toute l’histoire de Pentagram. Si vous êtes à la masse, allez écoutez l’excellente émission de Trolls in the Sky qui retrace (de coke) toute la bio de la formation américaine. Déjà vous allez apprendre des choses, obligé, en ensuite vous allez vous marrer sur de l’anecdote crousti-fondante. Là, aujourd’hui, j’ai envie de parler d’une compilation de dingue, complétement légendaire, qui regroupe les compositions les plus anciennes du groupe. A l’époque où Pentagram n’était encore qu’un groupe de gros galériens qui enchaînaient les prises de drogue comme un ministre de l’écologie les homards. C’est dire. En ces temps reculés, Pentagram était un genre de Blue Cheer avec du Cream et du Satan (non, pas le groupe, concentre-toi) dedans, muni d’un niveau technique plus indécent encore que les décolletés de BHL. D’ailleurs, à un moment ou un autre de sa carrière, Bobby aurait parfaitement été capable de sortir la phrase devenue célèbre dudit cuistre « j’vais t’écraser la gueule à coups de talon ». On est pas encore à l’abri, ceci dit …
Fin des mondanités, faut arrêter de déconner deux minutes, on rentre dans le disque avec un des plus grands morceaux de doom de tous les temps, porté par l’un des meilleurs riffs de l’histoire. Si si, fermez-là. Trois accords répétés en boucle, sur une batterie débile au possible, et Bobby qui donne de la voix à sa manière vacillante si caractéristique. Deux minutes trente de doom irrésistible, bête comme chou et incroyablement efficace. C’est lourd, mais c’est louuuuurd … Et attention hein, les gars n’avaient pas l’arsenal technique d’aujourd’hui au moment du crime. Ici, c’est simplement la composition, le talent, qui rend la piste monstrueuse. C’est la fin du monde, putain, t’as pas compris ? Qu’importent les paroles, on s’en fout je te dis ; tout morceau de doom, quel qu’il soit, annonce la fin du monde. C’est presque un atavisme du genre dont il ne sera jamais foutu de se débarrasser et qui le définit profondément. Le doom, c’est la Fin. Qu’on la regarde ironiquement, sarcastiquement, tristement, tragiquement, planquée derrière des métaphores et des allégories, qu’on s’en réjouisse ou qu’on en pleure, c’est la Fin inéluctable qui tombe, et nous avec. « Forever My Queen », un hymne de damné psychotique et enfumé, un chef d’œuvre de pessimisme enthousiaste.
Bon, les autres pistes de cette compilation sont moins « doom metal » au sens strict dans l’ensemble. Comme dit, c’est plus du rock fin 60’ début 70’ bien lourd, qui reprend beaucoup de codes de son époque. La batterie sautillante, les rythmiques entraînantes, la voix de Bobby qui fout des témoli sur chacune de ces lignes … Du hard rock sombre, mais pas vraiment triste. Lourd, mais pas dénué d’énergie. On n’ira pas dire que Pentagram est plein de vitalité, relis le paragraphe précédent, mais plutôt d’une espèce de vigueur cadavérique qui le fait danser sur sa propre tombe avant de retomber aussi sec sur la terre des vers. En un mot, tu te trémousses autant que tu veux, mais à la fin, tu trépasses.
A peu près tous les morceaux de cette compilation sont des tubes. « Review your Choices » sonne terriblement Sabbath, avec ce riff Iommiesque en diable, « Hurricane » sort des riffs à la Deep Purple, « Earth Flight » fait presque du Motörhead avant l’heure … Cherchez pas, tout est bon. Même la ballade « Last Days Here » passe bien, et Dieu sait que je n’aime pas les ballades … C’est un délice complet, ces sonorités des 70’ n’ont pas pris une seule ride, tout sonne et résonne avec une force insoupçonnable. C’est du rock, du grand rock, mais surtout, c’est LE Doom. Le terrible grand méchant Doom, qui fait vaciller les consciences et hypnotise les âmes.
Pentagram a eu tous les déboires du monde, Bobby est un personnage pour le moins excentrique (fais gaffe à ta maman, Bobby), mais Pentagram est un grand groupe. Black Sabbath a commencé la règne du Doom en Angleterre, Pentagram l’a entériné aux USA. Dites-vous bien que le dernier Bell Witch, qui a connu un succès considérable, n’aurait jamais existé si Pentagram n’avait pas été là plus de quarante ans avant pour défricher le terrain du fond de sa cave. « Doom over the World », comme le dirait l’un des plus grands successeurs du Pentagram !
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