Wolok - Fading Mirth & Dry Heaves
Chronique
Wolok Fading Mirth & Dry Heaves
Je fais des vidéos. On me demande pourquoi elles sont sales. On me demande pourquoi elles sont mal réalisées. On me demande pourquoi je n’améliore ni le son, ni l’image. On me demande pourquoi je me filme dans le noir.
Parce que WOLOK.
Parce que WOLOK entre autres. Mais parce que WOLOK est véritablement un groupe dans lequel je me reconnais. Même si je devrais dire plutôt que c’est en l’une de ses têtes pensantes, Eymeric Germain, que je me reconnais. Lui qui fait partie de mes références en termes de black metal grâce à son travail dans DEVILISH ERA. Lui que j’ai failli haïr en 2008 quand il avait annoncé la fin de ce groupe dont je vénérais les ambiances maladives. Heureusement, il conservait WOLOK, et sortait d’ailleurs juste une année après son deuxième album : Caput Mortuum. Mais voilà, le hic c’est que la suite a particulièrement tardé. Certes il y a eu un EP en 2014 et un split avec ROTTING HEAVEN en 2017 mais personne ne pourra dire que la ration lui avait suffi. C’est donc 10 ans qu’il a fallu attendre. 2019 et enfin un troisième album.
Et les années n’y changent rien. WOLOK est toujours un groupe malade. Les non-initiés vont se demander ce qu’il leur entre dans les oreilles. Les détracteurs vont halluciner sur la non-évolution technique des musiciens. « Sont-ce d’ailleurs des musiciens ? Être laid à ce point est une gageure ! ». Mais ceux qui comprennent l’approche et le travail de la formation vont devenir rapidement accros. Eux comprendront que l’horreur musicale a du sens. C’est un peu comme l’horreur cinématographique. Beaucoup sont effrayés par des vilains extravagants too much mais charismatiques. Des poupées qui tuent, des clowns qui tuent, des zombies qui tuent... Mais ils ne font pas aussi peur que ce pépé, debout devant sa véranda. Nu, il observe les passants, qui peuvent le distinguer, et il sourit béatement tout en se masturbant. Lui, il est angoissant. Imprévisible, dérangeant, malsain. WOLOK est ainsi. WOLOK ne fait pas peur parce qu’il veut faire peur. Il fait peur parce qu’il n’est pas sain d’esprit. Ce serait impossible de faire ce genre de musique en l'étant !
Les trois membres du groupe n’ont sans doute pas leur place parmi les gens normaux. J’ai déjà parlé d’Eymeric, qui s’occupe de presque tout : guitare, basse, sons venus d’ailleurs, samples et textes. Il est à nouveau entouré de Luc, chanteur connu pour ses autres groupes barrés dont ZARACH 'BAAL' THARAGH et de Cypher, toujours à la programmation de la batterie et aux réarrangements. Leurs ingrédients moisis se composent cette fois de guitares saturées, de sons dissonants et distordus désagréables, de petits bruits presque imperceptibles qui tentent de pénétrer le cerveau discrètement pour l’empoisonner, et de samples ici en français, ici en anglais. Le résultat est terriblement malicieux, voire « malvicieux » ! La production est plus claire que par le passé, et rend ainsi l’ensemble encore plus malaisant. Notre pépé lubrique accomplit ses crimes séniles en pleine journée, lorsque les enfants passent devant sa maison ! Si c’était en pleine nuit, il ne choquerait que les ivrognes errants.
Le public est ainsi certainement limité parmi les auditeurs, même avertis, de musique extrême. Ce qui est extrême ici, ce n’est pas l’agressivité du son, ni la rapidité d’exécution mais les ambiances répugnantes qui flottent le long des 5 pistes, le malaise qui s’impose durant près de 40 minutes !
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