Witch Mountain - Witch Mountain
Chronique
Witch Mountain Witch Mountain
Witch Mountain est de ces petits groupes qui taillent la route sans qu’on s’en rende vraiment compte. Witch Mountain, son dernier album éponyme, est ainsi son déjà 5ème effort longue durée, qui s’encastre dans une discographie relativement régulière en qualité et soutenue en quantité, si l’on compte les EP et single sortis çà et là.
Comme à son habitude, le combo ricain déploie son doom, mi-stoner mi-trad’, avec élégance, sans fioriture excessive et, comme toujours, porté par la voix féminine chaude de son leader Kayla Dixon. Midnight est ainsi un modèle du genre, bâti sur un doom trad’ solide, soli inside sur le pont central, mais originalement dérouté par une alternance de voix aériennes et démoniques, quasi death. Sur des fondements classiques, Midnight montre ainsi l’étendue des talents du combo et surtout de sa jeune chanteuse. Mechanical World lui répond précisément dans des termes identiques, comme un écho, le titre étant bâti sur un habile mélange de structures majestueuses et un brin théâtrales et de plongées plus heavy, jusqu'au solo magique qui déchire le morceau à mi-parcours. De la même façon, la voix porte le titre, entre tessitures vaporeuses, ultra lumineuses et phrasés saccadés, plus nettement « desert rock ».
Witch Mountain ne révolutionne pas le genre mais le pratique avec un certain panache. Certes, ce disque respire les grands Anciens, de Black Sabbath à Trouble, en passant un peu par Pentagram. Burn you down par exemple, transpire le heavy des origines, juste appuyé d’une louche de plomb, mais sans la décélération propre au doom, les soli venant éclabousser tout l’espace sonore. Hellfire sourd l’étrangeté bluesy au piano et à la gratte acoustique, chant clair mystique en avant. Mais ces petites touches s’accordent parfaitement ; elles s’emboitent naturellement pour former un tout très agréable.
Si le disque ne compte que 5 titres, dont 4 pour une moyenne de 5 minutes, c’est pour laisser la place à la pièce finale de 14 minutes, Nighthawk. On notera de suite que la basse y occupe une place à part, plus ronde qu’auparavant, plongée dans une atmosphère étrange faite de riffs tranchants, de ponts aériens et de reprises lourdes et sombres. Comme si, par instants, Earth venait à la rencontre du Sabbath. Les soli qui parsèment cette belle pièce sont de toute beauté, qui transpercent la structure autant qu’ils la portent.
Witch Mountain trace sa route ainsi qu’on l’a souligné, sans bruit, sans fard mais avec un véritable brio. L’apport de Keyla Dixon est un atout important ; la volonté de varier les structures et les intensités également. De ce point de vue, Witch Mountain est une réussite.
| Raziel 16 Novembre 2019 - 744 lectures |
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