Pilgrim - Misery Wizard
Chronique
Pilgrim Misery Wizard
Droit au but : Ce qui place Pilgrim au-dessus d'un autre groupe de doom sortant son premier album dans une période d’engouement pour le genre (ou « hype » pour ceux imaginant peut-être que s’exprimer en anglais rende intègre) ? Rien, bien que provenant de Rhode Island, le trio officie dans l’imagerie d’Epinal : influences tutélaires pour compositions que tu devines avant la première écoute ; démo remarquée puis signature sur label reconnu – comme cela est arrivé à Pallbearer, Windhand, Loss ou Procession et ne devrait pas tarder à se passer pour Lycus et (souhaitons-le) High Priest Of Saturn ; production poussiéreuse ; chanteur faisant virevolter cheveux dans vent de l’éternel abattement…
Misery Wizard ne se reconnaît que par son application à rester dans les clous du claudiquant traditionnel. Emballé c’est pesé.
Rien à quoi s’accrocher pour faire valoir ce disque, donc – à part que derrière ces quelques riffs sans entrains suivis d’accélérations heavy à peine plus vivantes (le break de « Quest »), cette mollesse sourdant d’une batterie sculptée à partir d’on ne sait quelles vieilles pierres et ces soli qu’on attribuerait à Spirit Caravan s’ils n’avançaient pas la vision brouillée par on ne sait quelle tornade Primordial-e (« Adventurer », où se suggère bizarrement la troupe de Nemtheanga) ne se cache pas tant l’aura des idoles habituelles qu’une en particulier, dont le style de la pochette et le patronyme de la formation donnent
quelques indications.
Pilgrim rappelle Reverend Bizarre avec la déférence attendue et qui suffit à rendre les cinquante-cinq minutes de
Misery Wizard menaçantes d’obscurantisme religieux où s’avance un chevalier en plein trajet Reims-Jérusalem à pied, raclant le sol de son épée et détestant la terre de ses vindictes de simili-Rob Lowe aux dents serrées par l’effort, les montées du leader de Candlemass et Solitude Aeternus se trouvant supplantées par l’obstination de mélodies cuirassées, sans emphase et combattantes, qui endurcissent des guitares changeant rarement d'enclave (on notera cependant la fin élevée proche d’un 40 Watt Sun de l’éponyme ainsi que le réveil « Adventurer », parfaitement placé avant un « Forsaken Man » taillant large sur le plan de la durée). Malgré un passage à tabac encombré de ferraille sur l’astreignant « Masters Of The Sky », les Ricains s’accrochent au doom belliqueux comme on réglait les problèmes d’hérésie en temps de négation du savoir : par des méthodes éprouvées mais non moins brûlantes !
On pourrait continuer à tartiner cette chronique de métaphores sur l’émoussé et le contondant, louer ici ce qui va de soi dans le doom bien exécuté (authenticité/sincérité/autorité : tout y est) ou pousser le vice de la comparaison entre l’un et l’autre (Comment ça, les morceaux sont plus courts que chez RevBiz’ ? Z’êtes sûr ?) :
Misery Wizard se résume en vérité facilement puisque, sans trompeter outre-mesure de par sa position de messager transmettant le charisme de son suzerain, il ne fait pas autre chose que marquer de son bras armé sa participation au récent pèlerinage que le doom s’est assigné. Personnellement, je ne suis pas prêt de me lasser des histoires de croisés.
| lkea 15 Janvier 2012 - 4342 lectures |
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