Il y a un petit peu plus d’un an, Triumvir Foul sortait un nouveau EP intitulé
Urine Of Abomination. Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire et que Dysthymie n’avait a priori pas spécialement prévue d’aborder le sujet (il faut dire qu’en général, ce genre de format ne passionne pas les foules), me voilà "contraint" de prendre le relais histoire d’être plus ou moins à jour avec la discographie des Américains sur votre webzine préféré.
Bref, du haut de ses seize minutes,
Urine Of Abomination nous propose de poser les oreilles sur quatre nouvelles compositions baptisées à l’identique si ce n’est ces chiffres romains permettant tout de même de les distinguer. A l’exception de cette première itération cassette illustrée par Daniel Fried et Haasiophis d’Antediluvian, l'artwork ici exposé est l’œuvre du Canadien Abomination Hammer a qui l’on doit également d’autres illustrations, notamment pour Leviathan (
Verräter) et Invocation (
Attunement To Death). Enfin, notons que sur la version CD, on trouve également en guise de bonus les quatre morceaux de la démo
An Oath Of Blood And Fire parue initialement en 2014. Il n’en fallait pas plus pour me pousser à l’achat…
Pour ses retrouvailles qui marquent le retour de Triumvir Foul après deux ans d’absence, on ne peut pas dire que les choses aient particulièrement changé. Dans la continuité du très bon
Spiritual Bloodshed, les quatre titres de
Urine Of Abomination n’entendent pas lever le pied ni même changer de trajectoire. Après une entrée en matière bruitiste signée Daniel Fried (Excarnated Entity, Predatory Light...) du genre de celles que l’on retrouve à peu près sur tous les projets de Rory Flay associés au collectif Vrasubatlat (Dagger Lust, Serum Dreg, Uškumgallu...), on retrouve sans grande surprise mais avec beaucoup d’intérêt ce Death Metal menaçant et particulièrement virulent qui faisait le sel de ses prédécesseurs.
Si le groupe a choisi de rempiler pour la troisième fois consécutive avec le producteur Evan Mersky, on remarque toutefois que cette nouvelle production tend à se distinguer de ce qu’il a pu faire précédemment avec le groupe, devenant ici plus "fine" et redoutable sans pour autant perdre de son caractère dense et crasseux. Plus équilibrée et précise mais toujours aussi furieusement organique, celle-ci met notamment en avant des guitares qui ont gagné en profondeur. Un son plus rond mais également plus chaud qui me rappelle par exemple celui des deux premiers albums de Cemetery Urn. L’impact, s’il n’en est pas fondamentalement bouleversé, se fait alors sensiblement plus éloquent. Certes, il était déjà bien compliqué de résister aux assauts du duo mais là, avec une production pareille, c’est tout bonnement impossible.
Un duo qui n’a pas l’intention de calmer le jeu à en juger par le niveau d’agression dispensé tout au long de ces seize minutes. Certes, entre cette séquence Harsh Noise faisant office d’introduction et cette entame menée les doigts de pieds en éventail, Triumvir Foul va prendre quelques minutes avant de rentrer sérieusement dans le vif du sujet. Mais une fois la bride lâchée, les deux américains vont procéder à une séance de pillage et de destruction dans les règles de l’art à coup de blasts punitifs aux cymbales délicieusement excessives, de riffs ultra abrasifs et particulièrement vicieux ou de leads infernaux à vous hérisser le poil. On appréciera également ces enchevêtrements de voix arrachées, possédées et démoniaques que l’on doit toutes à monsieur Rory Flay aka Ad Infinitum ainsi que ces quelques ralentissements bien sentis qui, en plus de contraster avec ces attaques éclairs punitives, vont amener avec eux une atmosphère pesante et fuligineuse qui sied à ravir au Death Metal de Triumvir Foul.
Pour ceux qui ont fait ou feront l’acquisition de la version CD, on retrouve comme je l’ai évoqué plus haut, les quatre titres (dont une reprise d'Autopsy) de la démo
An Oath Of Blood And Fire. Si l’intensité et l’efficacité étaient déjà au rendez-vous, la formule se montre toutefois plus convenue et bien moins personnelle. En effet, celle-ci se veut un mélange d’influences américaines et suédoises allant d’Autopsy à Entombed avec notamment un son de guitare particulièrement rugueux et un growl auquel je n’ai rien n’a reproché mais qui fait preuve de moins d’originalité et de folie. Alors loin de moi l’idée de cracher dans la soupe puisqu'en tant que telle, cette première démo s’avère d’excellente facture et aurait reçu ici les lauriers qu’elles méritent. Sauf que forcément, comparé à ce que le groupe sortira par la suite, on lui préférera ce virage plus personnel à l’intensité exacerbée opérée avec brio dès le redoutable premier album éponyme sorti un an plus tard.
En attendant d’en avoir plus à se mettre sous la dent, Triumvir Foul nous gratifie ici d’une mise en bouche toujours aussi concluante bien qu’un peu expéditive. Mais bon, fallait-il s’attendre à plus de la part d’un groupe qui torche sa seule apparition européenne sur les planches d’un set de moins de trente minutes ? A priori non... Quoi qu’il en soit, le duo a toujours l’air en aussi grande forme et ne s’est pas privé de nous le faire savoir. Il n’y a plus qu’à continuer sur cette lancée et espérer que la suite soit du même niveau.
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