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Cattle Decapitation - Death Atlas

Chronique

Cattle Decapitation Death Atlas
Cher Covid-19,

alors c'est comme ça que tu te fais appeler maintenant ? Je peux comprendre remarque, t'en avais sans doute marre d'être affilié à une bière de merde ! Tu sais que t'as foutu un sacré bordel ? Moi j'ai fait mon temps, on parle beaucoup moins de moi même si je suis toujours là à l'affût pour continuer mon travail de sape. Place aux jeunes à ce qu'il paraît et c'est ton quart d'heure de gloire, on dirait ! Au début, tout le monde s'en branlait, tu tuais que des Chinois. Ils avaient qu'à pas bouffer tout ce qui bouge après tout, ces cons. Et puis t'as fait ton clandé, t'as passé les frontières et te voilà désormais partout. Résultat, t'as confiné la moitié de la population ! Franchement, bien joué bonhomme ! Moi, je me plains pas. Je t'avoue que je suis même plutôt satisfait. Rester chez soi tranquillement, sans avoir besoin de bosser, passer ses journées à écouter de la musique et mater Netflix, boire des bières, profiter du jardin, écrire des conneries, ça me va très bien. Et puis surtout, plus d'avions dans le ciel, moins de voitures sur les routes, la plupart des usines fermées ... c'est un bol d'air frais que tu nous offres. Un peu de répit pour cette bonne vieille Terre et les autres espèces qui la peuplent. Cette planète, notre maison à tous, qu'ils prennent un malin plaisir à saccager pour toujours plus de profits. Surpopulation, mondialisation, ultra-libéralisme, religion, industrialisation, pollution, terrorisme, exploitation animale, écriture inclusive ... Ils font que des conneries ! C'est une bonne leçon que tu leur donnes là, à ces humains arrogants. Encore faudrait-il qu'ils la retiennent. À mon avis, une fois que tu te seras fait chasser, tout recommencera comme si rien ne s'était passé. Ils sont comme ça les humains, ils apprennent pas de leurs erreurs. Y'a rien à en tirer. C'est pour ça qu'il faut taper beaucoup plus fort, mec ! 70 000 morts pour 8 milliards d'habitants !? Ça fait petit bras par rapport à la peste ou la grippe espagnole ! Ok, c'était une autre époque et t'en as pas fini. Le pic est pas encore passé en Europe, les USA s'en prennent plein la gueule et tu peux encore aller t'amuser en Afrique, c'est portes ouvertes (qu'est-ce que j'ai pu m'éclater là-bas, moi. J'y vais toujours régulièrement d'ailleurs, tu sais ?!). Mais franchement, tu dois faire mieux ! T'as tué qui à part vider les Ehpad ? Manu Dibango, Patrick Devedjian, Pape Diouf ? Non mais t'es sérieux là ? Ok, bien vu pour Diouf mais t'aurais pu faire d'une pierre deux coups en prenant Tapie au passage ! Je te demande pas non plus de viser Trump ou Bolsonaro bien que ça me ferait très plaisir mais je sais pas, au moins un Cohn-Bendit ou un Bernard-Henri Lévy ça serait déjà pas mal ! Tu nous rendrais un fier service ! Vas-y mon pote, je compte sur toi. Je suis au taquet devant BFM tous les soirs pour le comptage du nombre de décès. Je retourne pas bosser en avril, je te préviens !

Tu sais que certains avaient prédit ta venue ? Enfin, pas vraiment la tienne mais ils ont bien évoqué des pandémies et tout un tas d'horreurs sur l'humanité. Qu'elle devra payer pour ses crimes. Tu connais Cattle Decapitation ? C'est un groupe de brutal death moderne un peu progressif (un peu, hein, sinon j'écouterai pas !) ou disons conceptuel qui prône l'extinction de la race humaine et la revanche de l'animal sur l'homme. Je les adore, autant pour leur musique que pour leurs thématiques. J'en ai pas parlé l'année dernière et du coup tant mieux, le timing est parfait maintenant. Ils ont sorti un nouvel album fin novembre sur Metal Blade, Death Atlas. Mate la pochette, excellente ! Plus simpliste que les précédentes mais elle veut tout dire. Y'a même un morceau qui s'appelle "Bring back the Plague". Oh putain oui, ramenez-la ! T'es loin de valoir la peste, gamin, mais c'est plutôt marrant que tu débarques quelques semaines après ! Par contre, le groupe a dû annuler sa tournée européenne, l'Europandemic Tour. MDR hein, c'est bien comme ça que vous dîtes aujourd'hui ?!

En tout cas il bute ce Death Atlas. Pas très différent de leur précédent The Anthropocene Extinction qui était déjà très bien. Je dirais pas que tout est bon dans le cochon vu que c'est des végétariens (en fait y'a plus que les historiques Travis Ryan et Josh Elmore dans ce cas, les autres sont des viandards) mais tout démonte chez eux depuis leur album charnière Karma.Bloody.Karma, quand ils lâchent le brutal death classique il faut le dire pas incroyable pour un son plus personnel bien plus intéressant. Y'a que Monolith of Inhumanity que beaucoup considèrent comme leur sommet qui me fait pas le même effet. Death Atlas c'est la suite logique de The Anthropocene Extinction. Rien d'étonnant, les Californiens ont trouvé leur formule à succès et s'y conforment, on peut pas leur en vouloir. Le parallèle avec Anaal Nathrakh version death (et version bien) est d'ailleurs pas déconnant. Y'a pas trop de surprise donc mais on s'en fout vu la qualité. J'ai quand même plein de trucs à te raconter dessus. Je vais d'abord  être honnête avec toi, tout me plaît pas. La modernité c'est pas trop mon truc alors la production est peut-être énorme, ça te pète à la gueule, mais la batterie synthétique typique des groupes modernes, c'est pas ce que je préfère. Tu me diras, c'est toujours mieux que le Vitriol (tu sais que ce son de batterie me donne encore des cauchemars !) et ça colle au concept donc au final ça passe malgré tout. Les saccades de double non plus, j'aime pas. Encore un truc moderne à la con qui m'emmerde. Cattle Decapitation en balance que de temps en temps mais c'est déjà trop. Et puis il y a aussi la longueur. Ce Death Atlas, c'est un sacré pavé. Quatorze morceaux, quasi une heure ! En fait t'as une intro en plusieurs langues qui semblent annoncer l'apocalypse partout dans le monde ("Anthropogenic: End Transmission" samplé par le mec de Midnight Odissey, une habitude pour le groupe d'inviter des artistes de scènes "ambient"). Plus deux autres interludes samplés qui instaurent le même type d'ambiance anxiogène ("The Great Dying I & II"). T'as aussi "The Unerasable Past" qui sert d'introduction au long morceau final "Death Atlas" (neuf minutes !). Ça commence pareil par des transmissions radio sauf que la voix est plus distordue, presque incompréhensible. Ça se lance ensuite dans un trip mélancolique avec piano, orchestrations tristes et chant clair murmuré. Un peu le même délire sur la fin atmosphérique étirée de "Death Atlas" où t'as même un peu de chant féminin enregistré par la nana de Igorrr (groupe que j'exècre mais sa présence furtive ici me dérange pas). On sent que les gars avaient vraiment envie de faire durer le machin, de balancer du climax, de l'intensité dramatique et tout ce qui va avec genre orchestrations et compagnie (ça va, ça reste discret parce que j'aime pas non plus ces trucs symphos à la con). Une vraie œuvre épique qui veut dire quelque chose quoi, qui raconte une histoire et transmet des émotions. Pas juste un vulgaire album de brutal death qui tartine sans véritable fond. Comme la bande originale d'un film catastrophe, sauf qu'on commence à comprendre que c'est pas qu'un film, que ça va arriver et que ça a même déjà commencé. Les morceaux sont pas non plus ultra complexes, leurs structures restent assez simples et ça s'écoute plutôt facilement. Mais ça fait quand même long. Comme cette bafouille d'ailleurs ! On est comme ça nous les anciens, Covid, on est bavard, on aime raconter des trucs à la nouvelle génération.

Voilà, j'ai fini de me plaindre (enfin presque, on aime bien ça aussi nous les vieux). Tinquiète, cet album envoie méchammement ! Tu reconnais direct le style du groupe. Nom d'un foutre, ce batteur ! David McGraw qu'il s'appelle. C'est un Chilien en fait et son vrai nom c'est Pinochet (LOL, ça se dit toujours ?) ! Il sait faire un peu de tout mais le mec t'envoie de ces blasts, tu serais en PLS tellement c'est jouissif (t'as vu le vieux a encore retenu une de vos expressions de jeunes branleurs !) ! Souvent sur des riffs black metal bien vénères en plus. Ils en mettent un peu depuis un moment et ça rend super bien. Genre les débuts de "The Geocide", "Bring Back the Plague", "With All Disrespect" et "Death Atlas", "Vulturous" (2'03), "Absolute Destitute" (0'35) ou encore "Time's Cruel Curtain" (1'49). Ça fait clairement partie des meilleurs moments du disque, un putain de régal. C'est vrai que ces riffs blackened se ressemblent tous un peu, comme ceux bien sombres aussi sur certaines accélérations qui mitraillent à mort, mais franchement, ça enlève rien au fait que ça concasse des bûches à la chaîne ! Et puis au moins t'as de vrais riffs. Pas comme beaucoup d'autres groupes de brutal death actuels qui font que blaster dans le vent. T'en as certains un peu nazes qui font bouche-trou mais dans l'ensemble le riffing reste vraiment cool. Ça va de trucs assez techniques, tarabiscotés et super rapides à des plans bien plus simples et mid-tempos comme sur quelques breaks slamisants bien gras et neuneus ("Be Still Our Bleeding Hearts" à 2'06, "Vulturous" à 2'46 et 4'34, "Bring Back the Plague" à 3'44 et "Death Atlas" à 2'35 introduits par un bass drop, "Finish Them" à 2'27). Eh ouais mec ça groove aussi Cattle Decapitation, ça fait pas que blaster sur des riffs supersoniques. Death Atlas est même vachement varié. La paire Elmore / Dimuzio (lui c'est un nouveau) assure grave. T'as aussi quelques solos bien branlés, avec un peu de sweep ("Vulturous" à 3'09). Les Ricains ont un niveau technique assez impressionnant, faut dire. Même le nouveau bassiste Olivier Pinard (re-LOL), c'est pas un manchot et il le fait savoir bien que de façon moins aventureuse que dans ses autres formations. Il joue aussi dans Cryptopsy, Vengeful et Neuraxis. Ces Québécois, je sais pas ce qu'ils bouffent mais ils sont pas normaux !

Et puis t'as Travis Ryan. C'est le chanteur. Un des plus doués de la scène brutal death. Si les chanteurs du style, surtout actuels, ont tous tendance à sonner pareil, lui a une voix unique. Il a même plein de voix, un sacré schizo ! Du growl intelligible, de l'ultra-guttu jubilatoire, du roulement de langue lézardesque, du shriek de gargouille typé black metal absolument dantesque et aussi du chant clair. Enfin chant clair pas tout à fait, du chant clair "reptilien" comme je l'appelle. Y'a des vraies mélodies vocales derrière mais c'est pas son timbre naturel (sauf sur la fin de "Death Atlas", une première !). Le mec aime jouer avec sa langue et ses cordes vocales. Sa performance sur ce Death Atlas est encore une fois remarquable. Je lui reprocherais juste comme je l'ai déjà fait que le chant clair qu'il utilisait que de temps en temps soit désormais quasi systématique sur tous les refrains. Ça leur donne un peu un côté commercial/mainstream même si ça me dérange pas tant que ça sonne bien. Juste que ça devient prévisible.

Si avec tout ça Covid t'as pas envie de t'écouter l'album pendant que tu fais un peu le ménage, je sais plus quoi faire ! La brutalité, la mélodie, le riffing, le gros son, l'ambiance prenante, la technique, la diversité de jeu, la richesse, la palette d'émotions ressenties (haine, rancœur, mélancolie, tristesse, colère, désillusion, satisfaction ...), le combo est armé jusqu'aux dents ! Tout n'est pas parfait, c'est vrai. Ces saveurs trop modernes, le son synthétique, le chant clair reptilien qui devient un gimmick, la longueur excessive, certains riffs sans intérêt ou l'aspect répétitif d'autres. Mais honnêtement, t'en connais beaucoup de groupes bourrins d'aujourd'hui qui déploient un tel arsenal et qui se décarcassent autant à proposer leur propre vision de la musique et du monde ? Cattle Decapitation, qu'il fasse les choses bien ou un peu moins, est unique. C'est pour ça aussi que je les admire. Chapeau à eux de continuer à sortir ce genre de disque. C'est juste parfait pour l'ambiance actuelle en plus ! Ton bref passage ne servira peut-être pas à grand chose, mon garçon. Ça risque d'être la grosse enculade à l'arrivée, et pas comme j'aime, crois-moi. Pour ça que j'aurais préféré une vraie bonne purge type peste bubonique. T'es malheureusement pas aussi efficace, p'tit con ! Mais je t'en veux pas, malgré ça et tous les concerts et festoches que je rate à cause de toi. Tu restes une bonne piqûre de rappel pour une humanité parasite en perdition qui continue de foncer tête baissée dans le mur. Alors continue comme ça, mon grand. C'est les humains, le virus. Toi, t'es le vaccin. Et Death Atlas la bande-son de tout ce merdier.

À bientôt j'espère, sous une forme ou une autre.

Amicalement,
SIDA


We deserve everything that's coming.

Finish Them.

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Cattle Decapitation
Anti-Human Progressive Brutal Modern Death Metal
2019 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (11)  7.18/10
Webzines : (7)  8.3/10

plus d'infos sur
Cattle Decapitation
Cattle Decapitation
Anti-Human Progressive Brutal Modern Death Metal - 1996 - Etats-Unis
  

vidéos
Bring Back the Plague
Bring Back the Plague
Cattle Decapitation

Extrait de "Death Atlas"
  

tracklist
01.   Anthropogenic: End Transmission  (02:15)
02.   The Geocide  (03:42)
03.   Be Still Our Bleeding Hearts  (03:54)
04.   Vulturous  (04:59)
05.   The Great Dying  (01:12)
06.   One Day Closer to the End of the World  (03:47)
07.   Bring Back the Plague  (04:28)
08.   Absolute Destitute  (04:35)
09.   The Great Dying II  (01:05)
10.   Finish Them  (02:55)
11.   With All Disrespect  (04:31)
12.   Time's Cruel Curtain  (05:31)
13.   The Unerasable Past  (02:50)
14.   Death Atlas  (09:14)

Durée : 54:58

line up
parution
29 Novembre 2019

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