Greve - Nordarikets strid
Chronique
Greve Nordarikets strid
On ne peut pas être surpris de la qualité de ce premier album. Enfin si, on peut l’être, mais seulement si on ne s’est pas renseigné préalablement sur ce qu’on allait écouter. Un coup d’oeil sur le line-up ne pouvait qu’interpeller... et allécher ! Cette formation suédoise est effectivement un duo que l’on connaît : Lik et Swartadauþuz. Ils avaient déjà travaillé ensemble au sein de HELGEDOM, mais surtout pour... BEKËTH NEXËHMÜ ! Lik y a été chargé des vocaux avant que son acolyte poursuive l’aventure tout seul. Ils n’étaient pas brouillés, ou ne le sont plus, puisqu’ils reviennent main dans la main avec GREVE !
Vu que BEKËTH NEXËHMÜ est une affaire qui roule, on se doutait bien que c’était l’envie de faire quelque chose de différent qui poussait Swartadauþuz à sortir ce projet, mais c’est normal, on retrouve tout de même une patte, une certaine approche communes. Donc effectivement c’est à nouveau du black metal DIY qui suinte de tout l’album. Et ce dans le bon sens du terme. Un son raw mais pas dégueulasse, loin des productions surproduites et qui entraîne un sentiment de proximité fort. 40 minutes très organiques ! Et puis GREVE a aussi l’avantage de posséder des ambiances intemporelles, dans un style qui aurait pu s’entendre dans les années 90, 2000 ou 2010.
Les différences et donc la personnalité de GREVE se situent d’abord dans la volonté de proposer des compositions plus envolées, non seulement grâce aux mélodies des guitares plus claires, mais aussi par des claviers mis plus en avant encore que chez BEKËTH NEXËHMÜ. J’ai lu à plusieurs reprises que GREVE faisait du black sympho sur ce Nordarikets Strid, mais j’ai du mal à être d’accord… Les nappes de clavier ne sont pas envolées, pas mises plus en avant que le reste, mais permettent juste de renforcer les ambiances, de les enrober. Aucune comparaison pertinente avec DIMMU BORGIR, ANOREXIA NERVOSA ou même EMPEROR… J’ai vraiment plus envie de parler de black atmosphérique que de sympho…
Enfin, la principale différence vient du chant. Oui, nous avons déjà dit de qui il s’agissait, Lik, mais il prend ici un timbre très particulier, qui en rebute certains. Un timbre râclé mais pleuré à la fois, fort, appuyé, exagéré. Il entraîne ainsi un résultat particulier, et tout de suite reconnaissable. C’est véritablement un élément qui peut être bloquant, mais il ajoute une folie, un malaise, qui peut au contraire renforcer l’intérêt de la galette.
Précisons aussi aux plus férus d’entre vous de l’univers de Swartadauþuz que si vous avez l’impression d’avoir déjà entendu la piste « I nordiskt vrede », c’est normal puisque c’est une reprise d’un autre groupe du bonhomme : GNIPAHALAN. On en conseille d’ailleurs fortement les compilations sorties en 2019 par le même label, Purity Through Fire !
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