Katalepsy - Terra Mortuus Est
Chronique
Katalepsy Terra Mortuus Est
Auparavant habitué des sorties régulières le quintet de Moscou aime désormais prendre son temps avant de proposer de la nouveauté, et essayer ainsi de maintenir son statut parmi les têtes de gondoles du Death venu de Russie, où pullule une quantité impressionnante de suiveurs sans âme ni intérêt quelconque. Si
« Gravenous Hour » a été diversement apprécié selon les personnes il faut bien avouer qu'on attendait quand même avec impatience ce troisième long-format du combo, qui reste tout autant fidèle à son label historique qu'à son line-up (seul l'ancien batteur Bauglir est de retour dans l'aventure à la place de Evgeny Novikov - présent lui sur les deux précédents opus). Du coup il y’a de bonnes chances à ce que le groupe ne change rien à sa musique comme à sa formule qui a fait ses preuves, et effectivement de ce côté-là on sait où l'on met les pieds tant on est dans un terrain très balisé mais où le talent de chacun des musiciens évite de tomber dans la platitude auquel le style nous habitue beaucoup trop fréquemment.
Car la bande va de suite montrer qu'elle reste un des leaders dans son genre et qu'elle arrive encore à créer des compos intéressantes et variées sans jamais se caricaturer, chose qui apparaît dès les premières secondes de l'excellent « Closer Than Flesh ». Ici ça mise d’entrée sur l'alternance des passages massifs et écrasants (portés par un tapis de double continu), et ceux où vitesse et tabassage amènent de la profondeur et un supplément de technique sans jamais être lourdingue. Celle-ci bien que présente a la bonne idée de ne jamais trop en faire, amenant ainsi une fluidité implacable que ce soit sur ce titre qui représente un bon condensé de ce que savent faire ses créateurs, comme sur les suivants qui vont maintenir une accroche continue qu'ils soient plus barrés ou brutaux. Si le début de cette galette voit les Slaves miser principalement sur la lourdeur que ce soit via le redoutable « Night Of Eden » (aux plans parfaits pour headbanguer) où l'écrasant « Those Who Rot The Souls » (qui n'hésite pas à exploser de partout), la suite va elle grimper en densité comme en violence. En effet avec « The God Of Grave » place à la polyrythmie sous toutes ses formes où de longues plages instrumentales permettent aux zicos de mettre en valeur leur niveau impressionnant sur chacun de leurs instruments, à l'instar de « Kings Of The Underground » particulièrement remuant et entraînant où la brutalité est légèrement mise sur le côté. Cependant celle-ci va revenir tout aussi rapidement sur le long et déchaîné « Deep Down Madness » avant que le furieux « No Rest No Peace » ne joue massivement sur les fréquences basses, et les influences Hardcore les plus suffocantes.
Cependant arrivé au stade du dernier tiers l'intérêt global va légèrement décliner, la faute sans doute à une durée générale comme de chaque compo un brin excessive, ainsi qu’à un certain essoufflement du côté de l'écriture, sans pour autant tomber dans le ratage. Malgré tout il faut bien avouer que « From The Dark Past (They Come) » use et abuse des mêmes recettes entendues jusque-là tout en traînant en longueur, et que malgré son originalité « Neonomicon III » souffre des mêmes maux et d'un côté synthétique irritant. Osant jouer sur la tribalité comme sur des plans rampants et étouffants qui renforcent le sentiment d'oppression et de noirceur généralisé, il faut avouer que tout cela a du mal à se finir à l’instar de l'ultime plage intitulée « Land Of Million Crosses ». Faisant plus guise d'outro qu'autre chose elle voit l'apparition à son début comme à sa fin d'arpèges coupants et gelés sortis du néant spatial ponctués de variations déjà entendues précédemment, et qui servent ainsi à terminer les débats de façon agréable à défaut de marquer les esprits.
S'il est évident que les fans de la première heure regretteront que les parties Slam soient dorénavant plus discrètes qu'à l'époque de
« Autopsychosis », et que les mecs jouent désormais une musique plus neutre, il n'en reste pas moins que ce nouveau volet est dans la même veine que le précédent à la fois particulièrement bien troussé et sans excès alambiqués notables. Sans révolutionner quoi que ce soit et faisant preuve d'une homogénéité à toute épreuve cette très bonne réalisation ne fera pas tâche dans l'œuvre de Moscovites, qui confirment leur état et forme et continuent leur chemin bien à eux sans faire trop de bruit mais toujours avec panache. Preuve donc d'un statut important et d'une réputation qui ne cesse de grimper, même s'il leur faudra encore hausser le ton et franchir un palier lors d'une prochaine sortie, avant d'accéder à l'échelon supérieur et posséder ainsi une notoriété au-delà du cercle des initiés, point où ils se trouvent à l’heure actuelle malgré leur progression.
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