Katalepsy - Autopsychosis
Chronique
Katalepsy Autopsychosis
La Russie n'a jamais été la terre la plus fertile en groupes de qualité, ainsi ai-je toujours tendance à me méfier quand un groupe en provenance du pays des Tsars sort un album, et qui plus est quand il s'agit d'un groupe de Brutal Death. Pour ainsi dire ma dernière réelle surprise venant de l'eldorado de la vodka est le très bon Mechanical Race Creation de Big End Bolt, sorti en 2011 tout de même. Cependant, ceux qui ont eu la chance d'écouter Music Brings Injuries sorti en 2007 et surtout l'énorme EP Triumph of Evilution sorti en 2009 savent d'ores et déjà que Katalepsy n'est pas un groupe comme les autres et devaient, comme moi, attendre cette nouvelle offrande avec la plus grande impatience ! En effet Katalepsy a su sortir du lot grâce à la puissance et l'efficacité de ses riffs et de ses parties « slamées » toujours équilibrés par des passages plus « techniques » , et fait partie des grands espoirs du Brutal Death. Le groupe s'est donc logiquement fait remarquer par un grand label, Unique Leader qui on le sait est capable du meilleur (Gorod, Deeds of Flesh,...) comme du pire (Rings Of Saturn, Arkaik (le dernier en tout cas)).
Alors ce Autopsychosis est-il finalement à la hauteur de ses illustres aînés, ou s'agira t-il d'une des premières déceptions de 2013 ?
Une fois encore le groupe n'a pas échappé aux inévitables changements de line-up qui sont légions depuis la formation du groupe en 2003. Le principal changement entre Triumph of Evilution et le petit dernier est sans doute le départ du vocaliste Mirus, qui cède sa place à Igor Filimontsev, qui officie également au sein de Big End Bolt... Intéressant au vu de sa prestation fort convaincante sur Mechanical Race Creation. Et le bonhomme ne m'a pas déçu sur Autopsychosis, son chant caverneux pour le moins viril en est pour beaucoup dans la sensation de puissance absolue qui se dégage de l'album. La production n'y est pas non plus pour rien dans cette sensation, véritable rouleau compresseur elle permet à tous les instruments de s'exprimer pleinement et nous procure le plaisir jubilatoire d'entendre cette basse claquer à nos oreilles sans devoir nous concentrer. Igor a également le bon goût d'éviter les pig squeals qui était un des défaut majeurs à l'époque de Mirus. En effet le chanteur actuel de Katalepsy varie grandement son chant tout en réussissant à ne jamais tomber dans une sonorité agaçante. Déjà un bon point par rapport aux sorties précédentes!
Les progressions du groupe ne s'arrêtent pas là, et comme l'amorçait déjà la démo Your Fear Is Our Inhabitancy le groupe a également su évoluer positivement en passant d'un Brutal Slam Death certe très efficace mais également assez limité techniquement (comme tous les groupes de Slam en somme) à un Brutal Death beaucoup plus travaillé. Ce nouvel opus des russes (cool je fais des rimes maintenant) est donc dans l'ensemble plus rapide et surtout beaucoup plus technique et mélodique comme l'atteste les leads de" Citadel Of Flesh" ou de "Taedium Vitae". Les guitaristes semblent vraiment s'amuser à nous montrer qu'ils sont également capables de composer des soli très techniques et plutôt bien foutus, qui malheureusement n'apportent pas grand chose aux compositions. Cependant c'est certainement le seul reproche que l'on peut faire sur les compositions puisque le reste est tout bonnement excellent et le groupe parvient justement à trouver le bon équilibre entre technique et brutalité, nous affligeant des accélérations dévastatrices qui permettent à Evgeny de nous montrer tout son potentiel, qui est somme toute assez impressionnant. Le sieur est en effet doué d'une précision et d'une vitesse hallucinante qui prêtent même à croire qu'il s'agit d'une boîte à rythme, ce qui n'est pas le cas ! Le bassiste Anatoly n'est pas en reste, suivant magistralement les augmentations de tempo les plus extrêmes tout en faisant claquer sa basse de façon frénétique sur certains plans. Non franchement c'est du tout bon niveau instrumentation.
Katalepsy a donc changé, le monstre russe a mûri depuis l'énorme Musick Brings Injuries, et le prouve à de très nombreuses reprises que ce soit par ces petits leads mélodiques, par des diminutions de tempo bien pensées ou encore par un chant moins « violent ». L'apogée de ce côté sage est tout de même atteint sur l'interlude "Needles Of Hypocrisy" qui est uniquement instrumental et nous montre un visage de Katalepsy que nous ne connaissions vraiment pas, son côté mélodique étant poussé à son paroxysme. Surprenant et rafraîchissant !
Cependant malgré tout ces efforts pour varier les compositions, on remarque vite qu'il ne sera pas aisé de différencier chaque morceau. Ces derniers sont en effet très proches l'un de l'autre car constitués avec exactement les mêmes éléments et sont construits sur les mêmes variations de structures. Il manque alors souvent aux morceaux un riff facilement mémorisable qui lui serait propre pour que Autopsychosis vienne réellement titiller le menton de la perfection.
Ce dernier point est sans doute le seul réel défaut de la galette qui, malgré quelques fautes de goût notamment au niveau des solos, se révèle être un véritable rouleau compresseur. Les Russes tapent exactement là où ça fait mal, martelant chacun de nos neurones avec une force de frappe impressionnante, que se soit grâce à une vitesse d’exécution hors norme ou grâce à des breaks ravageurs. Après la Vodka les russes ont inventé une nouvelle méthode pour se réchauffer les oreilles durant leur rude hiver, et cette méthode s’appelle Katalepsy. Qui plus est, et contrairement à la boisson nationale, vous pouvez consommer la musique du groupe sans aucune modération, alors ne boudez pas votre plaisir !
| Høsty 20 Février 2013 - 3002 lectures |
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