Savage Annihilation - Quand S’abaisse La Croix Du Blasphème
Chronique
Savage Annihilation Quand S’abaisse La Croix Du Blasphème
Après la sortie de l’excellent EP de SLAVE ONE la scène Metal de Montargis est encore à l’honneur via le retour du trio le plus brutal du Loiret qui s’est fait longuement désirer, car on finissait par se demander ce que devenait la formation menée par les deux frangins Mickael et Dave Chaigne, vu que celle-ci s’était faite bien silencieuse depuis la sortie de
« Cannibalisme, Hérésie et autres Sauvageries » il y’a déjà cinq longues années. Mais à leur décharge les évènements extérieurs n’ont pas été favorables et ont retardé la naissance de son successeur, car outre leur participation au sein de l’unique album de BRENNKELT (qui splittera peu de temps après), ils ont ensuite dû faire face au départ de leur bassiste Aara qui a été remplacé depuis par Benoît Jean (ex INSAIN et actuellement dans SLAVE ONE). Bien que les deux groupes soient très proches et n’hésitent pas à s’inviter mutuellement, ils restent bien chacun dans leur domaine de prédilection, du coup SAVAGE ANNIHILATION continue de s’ancrer dans une musique plus brutale, directe et bas du front que leurs confrères locaux, qui reprend les choses où elles en étaient resté la dernière fois.
Le temps n’a en effet pas calmé les deux frères bien au contraire, ceux-ci sont encore plus énervés et ont élevé leur niveau de jeu et leurs influences qui font encore la part belle aux idées signées MORBID ANGEL. « Dévorante Dégénérescence Anthropophage » nous offre un démarrage des plus lourds et sombres, le tapis de double est déjà là (et le restera pratiquement sans discontinuer) et sert de parfaite introduction avant que le batteur ne se lâche complètement entre blasts surhumains et courts passages rapides où l’on s’aperçoit que son jeu s’est encore étoffé et va encore plus vite. Mais c’est là qu’on voit l’expérience accumulée et la maturité acquise par le trio, qui ne va pas hésiter à proposer des parties massives et écrasant durant la seconde partie de ce morceau qui fait le grand écart avec la première, et qui finalement se complète à merveille en évitant de tomber dans la redondance. Classique sur le fond et la forme ce titre d’ouverture est néanmoins accrocheur et suffisamment varié pour ne pas décrocher en cours de route, et ce constat va se confirmer avec l’impressionnant « Par-Delà Les Dunes De Cadavres » où la bande va se lâcher totalement et avec talent. Car entre les ralentissements et accélérations à foison on peut entendre là-encore l’ange morbide de sa période avec Steve Tucker et ses longs plans suffocants (où l’on se rend compte de l’énorme boulot fourni par le nouveau venu sur sa basse qui s’est déjà totalement intégré) agrémentés de quelques notes de chant féminin, avant d’avoir droit à un long solo que n’aurait pas renié Trey Azagthoth et d’enchaîner sur quelques hammerblast et des passages parfait pour heabanguer. Pendant huit minutes le combo a offert un récital, qui va continuer avec le morceau-titre plus direct que son prédécesseur et sans compromis, cependant ici le fait d’avoir moins de variété se fait ressentir et certains plans se retrouvent du coup un peu trop étirés en longueur, du coup bien que très bonne cette compo n’égale pas la précédente. Comme pour mieux rebondir « Organe Après Organe » joue la carte de l’expéditif, car avec à peine quatre minutes c’est la plus courte de cet opus, mais pas la moins intéressante vu que les gars ont réussi à y intégrer trois parties bien distinctes, une rapide et entrainante, l’autre plus brise-nuques, et l’ultime où retentit l’explosion finale via des blasts furibards. Et vu que la fin approche, et que le carnage n’est pas encore total, il est temps de sortir de son chapeau « Hyrreit » qui fait preuve d’une brutalité phénoménale et d’un bourrinage en règle sans discontinuer, qui montre une violence incroyable où la pression ne se relâche qu’à de très courtes périodes, histoire de pouvoir reprendre souffle avant de remettre le couvert de suite. Après cela il est temps de compter les morts et les blessés après la bataille, « Le Tombeau de l’Atrocité » arrive à point nommé et sert d’Outro où l’on a juste du chant féminin mélodieux symphonique et digne d’un opéra, et permet de clôturer les hostilités tout en finesse.
En effet durant une petite demi-heure ça ne va pas cesser de marteler par tous les bouts, et cela offre un côté apocalyptique fort agréable qui ne tombe jamais dans la démonstration stérile. Si chacun des musiciens offre une prestation quasiment irréprochable avec chacun de leurs instruments (notamment les solos particulièrement inspirés), l’ensemble gagne en puissance grâce à une meilleure production qu’auparavant, à la fois naturelle et chaude, et à homogénéité plus constante malgré la longueur de la plupart de ces nouveaux titres. Sans révolutionner le genre les compères offrent néanmoins une grosse claque en cette fin d’année qui approche, tant ce disque sans prétention (à la fois plus compact et réussi que le précédent) permettra à n’importe quel fan de KRISIUN ou REBAELLIUN d’y trouver son compte, et de voir qu’il n’y a pas que les Brésiliens qui sont capables de faire du Death mitraillette de qualité et sans baisses de régime majeures.
* A noter que la version Vinyl possède un titre supplémentaire intitulé : « When The Slayer Bangs His Head » DONNEZ VOTRE AVIS
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