Norrhem - Koitos
Chronique
Norrhem Koitos
Deux ans ont passé depuis le premier album des Finlandais de NORRHEM, et disons-le tout de suite, il y a eu du changement. A la base, c’est déjà le changement de label qui m’a surpris car Darker than Black Records était une belle écurie. J’imaginais que les deux parties étaient satisfaites de leur collaboration car c’était l’assurance d’une belle exposition pour le groupe, et la fierté d’avoir un bon groupe prometteur pour le label. On ne saura pas trop pourquoi mais finalement la séparation a eu lieu. L’envie de s’affranchir d’une maison un peu trop connotée ? Ou alors l’envie de revenir au bercail puisque c’est Spread Evil Productions qui prend le relais et sort Koitos. 7 pistes. 40 minutes. Il y en avait juste une de plus auparavant, et la durée moyenne était aussi très proche, entre 5 et 8 minutes.
Deuxième changement fort : le logo du groupe, moins carré, moins métallique, et un visuel qui lui aussi a des ambiances plus organiques, naturelles, et surtout bien plus colorées. Le dessin de la pochette peut diviser, et moi, il me déplaît, il ne me convainc absolument pas. Le trait, les couleurs… J’aime pas du tout. Mais heureusement, je ne suis pas comme toi, et je ne juge pas l’œuvre sur ces éléments-là. Ils sont très importants pour confirmer une ambiance, pour introduire dans un univers, pour parfaire un album, mais si ce sont des plus, ce ne sont pas pour moi des moins. Je ne me braque pas.
Dernier changement important, et même le plus important : la musique. Et là, je suis obligé de m’autociter, parce que lors de ma précédente chronique, j’avais salué des choix qui ne sont plus les mêmes désormais :
« NORRHEM joue du black metal fougueux. Très fougueux. Et il y a de grosses nuances entre ‘fougueux’ et ‘agressif’ tout comme il y a une différence entre ‘fougueux’ et ‘joyeux’. Vaienneet voittajat n’est pas un album qui veut imposer les Ténèbres et détruire les âmes faibles qui l’écouteraient. Ce n’est pas non plus un album sucré avec des espaces aériens partout, de la douceur à tous les étages. Il n’est ni l’un ni l’autre, tout en en ayant quelques nuances (…) »
Et bien voilà, l’équilibre a été totalement rompu pour basculer du côté du « sucré » et de la « douceur ». Alors que le clavier apparaissait uniquement par moment sur le premier album, il est quasi-omniprésent sur ce deuxième et avec des mélodies ultra-claires ! Je déteste faire des allusions sexuelles, mais alors qu’avant on se prenait une bonne éjac faciale après s’être fait ramoner la rondelle, cette fois-ci on bouffe des seaux de sperme à répétition ! C’est vulgaire ? Oui, la musique l’est aussi du coup ! C’est bien dans le sens qu’on est un peu replongé dans des compositions du style Enthrone Darkness Triumphant de DIMMU BORGIR, mais c’est vraiment utilisé à l’extrême ! C’est trop par moments. Comme si on avait rajouté de la grenadine sur sa crème brûlée. Comme si Eminem avait avalé Elie Semoun. Comme si… Comme si… pffff, non effectivement il n’y a que les allusions sexuelles qui sont efficaces… Comme une trop bonne douche de foutre et puis c’est tout.
Cet album peut se révéler excellent lorsqu’on est dans les bonnes conditions. Envie de sautiller, envie de retrouver du poil de la bête ? NORRHEM dans ces cas-là est véritablement le groupe à écouter. C’est du black metal qui transmet de la joie ! Plein.
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