L’appeler puis laisser entrevoir sa grandeur, le tout en seulement vingt-trois minutes : c’est, semble-t-il, le pari que s’est donné Drastus sur
Serpent’s Chalice – Materia Prima.
Inutile de dire qui est invoqué, ni avec quel talent le projet français y parvient. Vous avez été comme moi subjugué par
La Croix de Sang, cet album sorti de nulle part affichant au grand jour ce que peu savait déjà : la particularité de Drastus, son black metal hostile, hermétique et cependant si enivrant une fois que l’on est parvenu à rentrer dans son culte.
Serpent’s Chalice – Materia Prima montre que la formation savait depuis longtemps ce qu’elle voulait transmettre, et de quelle manière. Les chants fervents débutant l’ensemble ne laissent aucun doute ! Nous voilà pris dans un black metal jouant d’atmosphères sulfureuses, ne prenant jamais par la main. Un black metal non pas écrit pour nous, mais écrit pour Lui.
En effet, malgré les écoutes répétées de
La Croix de Sang puis, passage obligé, des autres œuvres de Drastus,
Serpent’s Chalice – Materia Prima laisse au départ volontairement de côté, acculant et ralentissant selon ses propres règles, obligeant à des écoutes répétées, hypnotiques, avant de l’apprécier à sa juste valeur. Ainsi, « 0 », « Symbols of the Unconscious » et la conclusion éponyme finissent par devenir, non pas des pistes ambiantes n’étant là que pour éclairer davantage la sauvagerie de « Resonnance of Naught » et « Cygnus X1 », mais bien des étapes nécessaires, des éléments d’un grand Tout donnant à cet EP une aura propre, celle d’un culte où les suggestions sont aussi importantes que les révélations, cela avec un machiavélisme rare, définitivement important dans l’attrait qu’a le groupe mené par le dirigeant du label Flamme Noire. L’expérience est courte et menée de main de Maître, donc frustrante, tel un incipit rempli de symboles au lexique non fourni : elle n’en reste pas moins prenante comme cela se rencontre peu, les plages brouillonnes et bouillantes, abrasives et véhémentes, devenant des prêches dont on brûle de connaître le sens.
Il est là, présent aux coins des yeux, prêt pour la confrontation. Il suffit de tourner la tête pour le voir, un statisme jeté sur nous comme un sort empêchant tout mouvement de notre part. Avec ses deux titres frontaux entourés d’incantations,
Serpent’s Chalice – Materia Prima donne finalement l’impression de voir Drastus dessiner une apparition dont on verra la totale majesté plus tard. Arrivera alors, dix années plus tard,
La Croix de Sang qui réalisera pleinement ce qui est introduit ici. L’écoute des deux disques à la suite est, en toute logique, fortement conseillée.
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