Ce
Legion Helvete était un des albums les plus attendus cette année, l’espoir placé dans cette reformation étant à la hauteur du véritable évènement qu’elle a représenté dans le microcosme Black Metal. Suite à leur split en 2006, les membres de TSJUDER s’étaient dispersés dans des projets tels que KRYPT, combo Raw Black Metal assez générique du côté de Nag, ou TYRANN, l’autre projet annexe que Draugluin mène avec AntiChristian, plutôt moyen également. Aujourd’hui réconciliés, les deux parties dotent d’un quatrième full-length le monstre qui leur aura permis d’exprimer leurs pulsions sataniques depuis 1993. Trois tueries précèdent ce nouvel assaut : en effet, on ne présente plus les incontournables
Kill For Satan,
Demonic Possession ou encore leur dernière offrande, il y a sept ans,
Desert Northern Hell, véritablement aboutissement d’une carrière déjà bien remplie. Régulièrement, on ressort ses petits TSJUDER, en ayant l’assurance d’y trouver ce que l’on cherche : une brutalité blasphématoire accomplie doublée d’une science du riff unique. Combien de fois me suis-je dis « de toutes façons, avec TSJUDER on est jamais déçu » en enfournant une de ses œuvres dans le mange-galette ? C’est sûr qu’on reconnaîtra un « Ghoul » ou un « Morbid Lust » parmi mille autres morceaux de Black Metal, les Norvégiens s’étant imposés comme de vraies références du genre et ayant gravé au fer rouge leur marque dans toute la scène. Sertis d’une grande renommée au sein de cette scène, les scandinaves cuvée 2011 et auteurs de cette nouvelle offrande, « la Légion de l’Enfer », étaient donc attendus le pied ferme.
Pourtant, même si ce disque a quand même tous les éléments pour séduire l’auditeur lambda, une petite frustration vient fissurer le mur du son derrière lequel s’est caché TSJUDER pour sa nouvelle mouture. Certes, les compositions présentées par ici par les Norvégiens ont des attributs que seuls eux auraient pu leur injecter : il y a toujours ce côté bien lourd d’une batterie tentaculaire éjaculée par un AntiChristian en grande forme, gros point fort du disque, et ces riffs au cordeau ultra efficaces et puissants envoyés par Draugluin… mais par exemple, Nag n’a plus cette voix criarde et déchirée qui donnait à TSJUDER ce surplus de haine et de conviction. Et puis ce son, parlons-en… appréciant énormément celui d’un
Desert Northern Hell, à la fois puissant et grésillant jusqu’à la jouissance, là j’ai un peu plus de mal avec ce son trop propre et trop clinique que les Norvégiens se sont offerts pour ce
Legion Helvete. Certes, on reste dans une noble tradition d’un Black Metal brutal et couillu, mais à trop vouloir enrober le bonbon, on en perd la saveur…
Pas vraiment de prise de risque pour TSJUDER, on reste dans le même riffing qu’il y a 7 ans, ces riffs percutants supportés par des blasts ou des patterns de batterie plus Thrash et plus classiques voués à l’efficacité… en moins bien, c’est clair et net. Les Norvégiens avoinent sec tout le long d’un disque qui compte ses hauts (l’accrocheur « The Daemon Throne » ou le dévastateur « Voldsherskeren », ainsi que le fédérateur « Blod og Aske ») et ses bas (le très générique « Dauðir », le facile « Slakt » ou encore l'étiolé « Vårt Helvete », trop long...). Les morceaux inférieurs passent quand même à l’écoute, simplement, ils ne contiennent absolument rien de marquant, rien qui différencie TSJUDER de la masse de sorties de ce registre. D’une manière générale, les accords en trémolo s’enchaînent avec des arpèges sinistres propres à l’école scandinave et se combinent avec des riffs plus « thrashy », pour un contenu généralement soit accrocheur et burné, soit fade, contenu qui souffre tout de même de la comparaison avec les tueries précédentes…
Une offrande qui souffre également de la comparaison à l’image d’une pochette assez moyenne elle aussi… cela-dit, malgré la petite déception qui prime à l’écoute de ce
Legion Helvete, il faut quand même reconnaître qu’un opus somme toute moyen portant le nom de TSJUDER reste quand même un bon disque de Black Metal. C’est là que l’on voit que les scandinaves, même en réalisant un retour en demi-teinte, portent quand même bien haut la bannière de l’Art Noir et que la tradition même la plus banale n’affecte en rien leur statut de pilier du genre. On continuera à écouter TSJUDER régulièrement, et bien que ce nouvel album ne restera pas dans les annales, on retiendra quand même quel grand groupe les Norvégiens ont formé et formeront, peut-être à nouveau, dans le futur…
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