Carnal Ruin - The Damned Lie Rotting
Chronique
Carnal Ruin The Damned Lie Rotting (EP)
Si l’on connait principalement la scène de Tampa de par ses vieux briscards historiques celle-ci ne vit pas uniquement sur son glorieux passé, quoi que ! Car parmi les nouveaux noms qui émergent localement certains sont restés totalement coincés dans les années 80-90, comme par exemple les petits jeunes de CARNAL RUIN, qui depuis leurs débuts en 2018 n’ont d’autre ambition (certes tout à fait louable) que de continuer à faire vivre l’héritage des grands anciens. Si l’entité est très récente elle se montre déjà très productive avec une Démo et deux Ep - dont le nouveau chroniqué ici - qui ont déjà eu des retours positifs dans l’underground, d’autant plus qu’elle vient d’être signée par Redefining Darkness. On sait que le label est réputé pour son bon goût et la qualité de son catalogue, et une fois encore il a eu le nez creux tant les quatre titres qui composent ce court-format sont d’une efficacité redoutable, et passent comme une lettre à la poste. Lorgnant autant du côté primitif et originel des combos Floridiens que vers la grande époque de Göteborg, le quatuor nous balance durant un peu plus d’un-quart d’heure un bon vieux Death qui tâche basé majoritairement sur la vitesse et l’énergie débordante, comme cela s’entend d’entrée avec l’excellent « Elder Spell ».
Pas de temps à perdre effectivement ici tant l’entrain y est contagieux via une rythmique rapide où de nombreux blasts et roulements à l’ancienne se font entendre, seulement interrompus par quelques moments mid-tempo entraînants et propices au headbanging (à l’instar d’un court ralentissement bien massif). Frontal et direct avec une bonne dose de graisse dégoulinante ce premier extrait donne le ton de ce que sera la suite, qui restera dans la même lignée tout en proposant néanmoins un peu de variations pour ne pas se répéter trop rapidement. Car si « Scholomance » reprend les mêmes bases on y voit aussi l’apparition de passages au ralenti plus présents, permettant donc de renforcer l’humidité ambiante et aussi de briser les nuques les plus résistantes, tout en se faisant plus dépouillé rythmiquement. En effet au niveau des riffs et des patterns de batterie il ne faut pas s’attendre à quelque chose de pointu et ultra-technique, au contraire ici ça reste relativement rudimentaire mais cela convient très bien à la musique pratiquée, qui ne s’encombre d’aucune futilité. « Ode To The Conquered (As The Damned Lie Rotting) » rentre à son tour également dans cette catégorie vu que ça se montre encore plus brutal que précédemment, tout en rajoutant une touche tribale pour alourdir l’ensemble et renforcer l’homogénéité, pour prouver s’il le fallait que l’écriture générale reste cohérente en toutes circonstances. Car « Iniquitous, Devout » qui conclut les débats montre la facette la plus large des Américains en proposant des longues parties propices au headbanging ainsi qu’une froideur accentuée, via un tempo au ralenti sur la fin et porté par un long solo glacial et désespéré, remplit de neige et d’angoisses diverses et qui se révèle parfait pour clôturer ce disque parfait de bout en bout.
Nordique jusqu’au bout des ongles et sentant l’humidité de partout le tout est une réussite indéniable, certes très classique et n’offrant rien d’original ni de nouveau, mais dont l’écriture se montre impeccable portée par la fougue de la jeunesse qui se mêle déjà à une expérience de vieux de la vieille. Nul doute que le quatuor a tous les éléments pour grimper dans la hiérarchie du genre tant sa musique cradingue et frontale plaira aux amateurs de gros son naturel (l’ensemble donne la sensation d’avoir été enregistré live) loin des excès plastiques et synthétiques actuels. Autant dire qu’on attend déjà la suite avec impatience et sur un format plus long, car c’est la prochaine étape décisive pour le groupe qui doit confirmer tous les espoirs et bons points placés en lui, afin de voir si sur une durée plus longue la cohérence entrevue ici sera encore présente. Pour l’instant en tout cas on se délectera de ces seize minutes au compteur qui filent certes beaucoup trop rapidement, mais qui donnent la pêche à l’auditeur et en ressortira comblé avec un sourire jusqu’aux oreilles, le motivant de fait à réécouter régulièrement ce cru 2020 hyper agréable et particulièrement aguicheur.
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