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Sölicitör - Spectral Devastation

Chronique

Sölicitör Spectral Devastation
Ah on l'attendait celui-là ! C'est que le premier EP de Sölicitör, jeune combo formé en 2018 sur les cendres de Substratum, avait pas mal agité la sphère heavy/speed. Cela dit, il n'a pas fallu attendre très longtemps puisque ce n'est même pas un an plus tard à la fin du mois d'avril que débarque ce premier long-format Spectral Devastation chez Gates of Hell Records. Et même pas de morceau repris de l'EP, que de l'inédit ! Ça plus cette pochette ultra cool, old-school à mort et qui ne rigole pas du tout, on pouvait raisonnablement espérer que les Américains conservent tout ce qui faisait le charme de leur EP et franchissent le cap de l'album avec brio.

Bingo ! Toutes les qualités entrevues sur l'EP se retrouvent sur Spectral Devastation, à la différence que les morceaux se font un peu plus longs et développés puisque l'on arrive à une moyenne de quasi cinq minutes pour les huit titres de l'opus qui affiche presque quarante minutes au compteur. Pour le reste, c'est du pareil au même. C'est à dire excellent. Le quintette de Seattle ne s'est pas mis sur son trente-et-un pour ce premier essai longue-durée et nous balance avec rage et urgence son heavy/speed des plus musclés. Les "ö" du patronyme en hommage à Mötorhead ne sont pas là par hasard. Ici c'est gras et ça charcle, on est là pour la bagarre. Regardez la photo promo. Si Sölicitör est mené par une femme, Amy Lee Carlson, on est loin de la pu-pute à corset. Cuir, chaîne, cartouchière, têtes de morts sur le soutif contenant tant bien que mal une poitrine opulente prête à vous péter à la gueule, tatouages de taularde, coupe de cheveux à l'arrache et batte de baseball tenue fermement pour quiconque aurait l'outrecuidance d'ouvrir un peu trop sa bouche, la frontwoman n'est pas là pour auditionner chez Nightwish et a plus à voir avec Wendy O. Williams qu'avec Simone Simons.

Un esprit punk qui vaut pour beaucoup dans la personnalité et l'appréciation de Sölicitör qui a fait le bon choix de conserver une production rugueuse et crue pour son album. En adéquation totale avec l'essence et la musique du groupe, un vrai régal ! Nous voilà de retour au début des années 1980, le Iron Maiden de Di'Anno, Kill 'Em All, Show No Mercy, Mystery of Illusion de Chastain, Ample Destruction de Jag Panzer, les vieux Savage Grace et Agent Steel, le premier Omen, ou en plus récent Chevalier ou une version plus couillue de Savage Master, bref ce genre de gourmandises que l'on boufferait tous les jours. Sölicitör pratique ainsi un heavy/speed à l'ancienne qui rue dans les brancards, raw et énergique comme pas permis, jouissif au possible. Ça joue vite, avec les tripes, et ça dégage une putain de puissance qui fout la patate. Le combo va même jusqu'à blaster dès le premier titre "Blood Revelations" (2'23) qui fout direct la branlée et surtout sur le dernier morceau "Grip of the Fist", le plus extrême du disque qui finira d'achever les quelques survivants. Et vous savez ce que ça me fait, les blasts, même en toute petite quantité. Comme Maradona (paix à son âme) devant un rail de coke ou Cohn-Bendit face à une élève de CM1. Ça me rend tout chose !

Bien sûr, ce ne sont pas deux-trois blast-beats ou des rythmiques enlevées qui vont faire de cet album une réussite. Il m'en faut tout de même un peu plus. Ce plus, c'est déjà le chant de Amy Lee Carlson, en parfaite adéquation avec ce qu'elle dégage physiquement. Mais au-delà de ses intonations agressives et son timbre âpre, c'est surtout d'une belle technique dont elle fait preuve. Elle chante vraiment bien et juste, dans un registre heavy metal viril plutôt varié, nous offrant des rythmiques vocales efficaces et des mélodies catchies ainsi que quelques montées aiguës pas piquées des vers. Couplets et refrains s'avèrent ainsi un vrai bonheur grâce à son charisme vocal renforcé par des effets de réverbération et la puissance impressionnante qu'elle dégage, conférant ainsi une forte personnalité à Sölicitör. L'influence Rob Halford me paraît d'ailleurs évidente, tout comme celle de Leather Leone. Il en va de même pour les guitaristes Patrick Fry et Matthew Vogan. Si la forme se veut brute de décoffrage, ce n'est pas pour cacher une éventuelle technique bancale. Ça joue en fait très bien. Les grattes se font souvent virevoltantes, bourrées de mélodies entêtantes, dotées d'un feeling fort appréciable. Les mecs ont "le truc" et connaissent leur metal. L'influence de Maiden y est flagrante (l'énorme "Betrayer", "Leathür Streets", "Terminal Force" ...), même si quelques relents Judas Priest parsèment aussi l'œuvre. Le riff du début de "The Red Queen" évoque lui plutôt Running Wild et celui à 3'53 fait penser à Black Sabbath. Plus étonnant, le riff de "Night Vision" à 4'12, on dirait du techno-thrash ! Et si vous aimez les solos, je peux vous dire que ça shredde à mort, jouissif ! On note aussi quelques passages en arpèges ou/et acoustique plus tendres qui permettent de varier les plaisirs comme sur la fin de "The Red Queen" et l'ouverture de "Night Vision", très musique classique.

On le sentait, Sölicitör allait faire mal suite à son EP 2019. C'est confirmé sur ce Spectral Devastation délectable, premier album ô combien réussi de la formation de l'État de Washington. Du heavy/speed old-school punky cru et sauvage qui suinte le metal par tous les pores. C'est rapide, puissant, mélodique, catchy, efficace, il y a du groove, du feeling, de la technique et de l'ambiance et c'est mené par une femme qui a bien plus de couille que nombre de ses collègues masculins. Si vous aimez le son rétro des années 1980, Iron Maiden en tête mais aussi Omen, Judas Priest, les vieux Chastain, Savage Grace, Jag Panzer ou encore Liege Lord, faîtes-vous une faveur et procurez-vous l'album d'urgence. Il fait tellement de bien qu'il devrait être remboursé par la Sécu. Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, Spectral Devastation s'impose donc comme l'un des meilleurs album heavy metal d'une année pourrie en bien des points mais décidément assez incroyable en matière de musique.

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Sölicitör
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.75/10
Webzines : (2)  8.5/10

plus d'infos sur
Sölicitör
Sölicitör
Heavy/Speed - 2018 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Blood Revelations  (05:01)
02.   Betrayer  (04:24)
03.   The Red Queen  (06:38)
04.   Leathür Streets  (04:24)
05.   Night Vision  (05:43)
06.   Terminal Force  (04:25)
07.   Spectres of War  (04:24)
08.   Grip of The Fist  (04:55)

Durée : 39:54

line up
parution
24 Avril 2020

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