Jupiterian - Protosapien
Chronique
Jupiterian Protosapien
Sans être transcendants, les brésiliens de Jupiterian mènent doucement leur barque doom / death au gré de flots agités. Si Terraforming, leur précédent méfait, s’avérait solide, Protosapien m’a surpris qui, tout en s’inscrivant dans la droite ligne de celui-ci, m’a semblé faire diversifier son propos.
Fort de 35’ – ce qui est fort peu pour 6 titres de doom – l’album du combo sud américain appuie désormais davantage sur les aspects sludge de sa musique. Homecoming et Mere Humans, qui ouvrent l’album, débutent bien sur des accords sombres, crépusculaires et menaçants. Le chant, profond et tout aussi abyssal, abonde encore dans le sens d’une touche plus funeral (Mere Humans, Voidborn). Pour autant, assez rapidement, la grosse rythmique, pachydermique, le son rond et puissant, trempé dans le bitume, ne trompent pas. Le sludge devient l’un des arguments clé de l’album (Voidborn ou Earthling Bloodline par exemple).
Jupiterian joue sans cesse sur ces aspects, sans oublier pour autant d’insérer des mélodies discrètes de sorte que, progressivement tout de même, un équilibre tend à s’instaurer entre les contours death et ceux plus sludge donc, sans que les morceaux n’en soient dénaturés. Comme à leur habitude, certains thèmes mélodiques (le pont central sur Mere Humans) sont particulièrement soignés, qui apportent une vraie touche mélancolique au milieu du bourbier, inattendue tout autant que délicieuse (Earthling Bloodline et son départ presque proche d’un old Anathema dans le son).
Ce sont parfois quelques touches drones (Capricorn) voire thrash (Starless) qui apportent la menace et renouvellent l’expérience. Elles s’inscrivent néanmoins toujours dans la même veine mélodique, dans le même souci d’apporter une mélancolie, un thème musical récurrent à la structure. La voix crépusculaire, tirée des entrailles de la Terre, offre alors un contraste comme je les aime, des aspérités remarquables qui happent l’oreille et ne la lâchent plus. Les aspects un brin prog’ participent également, à leur façon, à enjoliver des titres dont la progression est toujours très naturelle, sans être linéaire. Les arrangements sont nombreux et l’écoute doit être attentive pour en saisir les subtilités (Voidborn, Capricorn).
De nouveau, Jupiterian accouche d’un album solide, plein de qualités. Varié, plus axé sur la mélodie que les précédents, toujours aussi lourd et abyssal, Protosapien se révèle pertinent, qui condense en 35’ les atours les plus intéressants du doom / death et du sludge sans jamais oublier d’être touchant et profond.
| Raziel 12 Décembre 2020 - 1093 lectures |
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