Avant de vous raconter pourquoi
Unveil In The Abyss, nouvel album de Desecresy à paraître courant avril sur Xtreem Music, sera certainement pour beaucoup (à commencer par moi) le disque de la réconciliation, laissez moi vous parler de son prédécesseur jusque-là passé sous silence non pas parce qu’il n’y a pas forcément matière à s’extasier outre mesure mais surtout parce que je me rends compte que je l’ai finalement très mal jugé lors de mes premières écoutes et qu’aujourd’hui après tout ce temps, je viens contre toute attente de le réhabiliter dans mon petit coeur aux jugements parfois un peu trop hâtifs...
Mais re-situons un peu les choses pour mieux comprendre ce qui m’est arrivé. Après un début de carrière extrêmement convaincant et prometteur (notamment les excellents
Arches Of Entropy et
The Doom Skeptron sur lesquels je finirai bien par me pencher un jour ou l’autre), Desecresy se retrouve comme bien d’autres formations avant lui à devoir faire face à quelques soucis de line-up. C’est ainsi qu’en 2017 le duo finlandais devient un one-man band suite au départ du chanteur Jarno Nurmi (ex-Nerlich) vers d’autres horizons (Nowen, Serpent Ascending). Néanmoins bien décidé à ne pas en rester là, l’infatigable Tommi Grönqvist poursuivra la même année son aventure en solo avec la sortie de
The Mortal Horizon, un cinquième album malheureusement assez peu inspiré qui verra fleurir ici et là des avis peu enthousiastes à l’image de celui dispensé ici par mes soins. Bref, une mauvaise passe qui m’a naturellement conduit à aborder son successeur un petit peu trop à la légère. Passé ainsi quelques écoutes peut-être pas suffisamment attentives et en tout cas jugées peu convaincantes au moment des faits, je choisirai naturellement de passer mon chemin et de m’en tenir aux quatre premiers albums. Mais c’était sans compter la sortie inattendue du très bon
Unveil In The Abyss qui, par acquis de conscience, m’a fait me replonger dans
Towards Nebulae pour lui trouver au final bien plus de qualités qu’en 2019...
Toujours aussi seul à bord, Tommi Grönqvist signe également ici l’artwork et la production de ce sixième album (d’ailleurs bien moins désagréable que celle de son prédécesseur) qui, sans surprise, a vu le jour chez son partenaire de toujours, le label espagnol Xtreem Music. Sans surprise également, le contenu de ce
Towards Nebulae qui s’inscrit bien évidemment dans le même registre que précédemment, c’est à dire un Death Metal rampant et groovy typiquement finlandais à situer quelque part entre Slugathor, Demigod et Bolt Thrower.
Si l’auditeur habitué au Death Metal de Desecresy ne sera donc pas surpris à l’écoute de ce sixième album, il ne sera néanmoins peut-être pas encore totalement emballé par cette nouvelle itération qui en dépit d’une formule restée inchangée et d’un véritable sursaut qualitatif n’a pas encore tout à fait retrouver cette flamboyance d’antan. Seul compositeur à bord et cela depuis les tous premiers balbutiements de la formation il y a plus de dix ans, Tommi Grönqvist semble malgré tout avoir repris du poil de la bête même si finalement rien n’a changé puisqu’à l’image de son prédécesseur pourtant décevant, on va retrouver tout au long de ces trente sept minutes l’essentiel de ce qui a toujours fait le charme du groupe depuis 2010 et la sortie du très bon
Arches Of Entropy. Comme à son habitude, Desecresy va donc livrer sur
Towards Nebulae un Death Metal porté sur les atmosphères par le biais notamment de longues séquences mid-tempo particulièrement rampantes mais néanmoins toujours pleines de groove auxquelles vont venir s’ajouter un growl monocorde d’une profondeur abyssale, quelques accélérations bien senties et toujours aussi bienvenues ("The Gate" à 1:03, "Trophies Of Death" à 1:08 ou "Only Mist Drifts" à 0:47, l’entame de "The Damned Expedition"...) ainsi que tout un tas de leads mélodiques et lointains particulièrement sinistres. Bref, rien de bien nouveau sous le soleil d’Helsinki même si (et je m’en réjouis avec trois ans de retard) on sent tout de même un rééquilibrage des forces en présence pour un album sensiblement plus efficace et abouti que
The Mortal Horizon.
Saluons ainsi pour commencer cette production revue et corrigée avec en premier lieu une batterie moins agaçante placée cette fois-ci un peu moins en avant dans le mixage. Ça n’a l’air de rien dit comme cela mais cette nuance et ce son désormais plus rond font ici le plus grand bien au Death Metal de Desecresy. Un Death Metal qui a d’ailleurs retrouvé également un peu plus de relief avec des différences dynamiques plus prononcées. Aussi lorsque le Finlandais décide d’accélérer la cadence, celui-ci ne fait pas forcément semblant. Certes, ces coups de semonces peuvent parfois sembler brefs mais leur rôle n’en reste pas moins primordial, surtout face à tous ces riffs rampants et autres leads sinistres dispensés par monsieur Grönqvist. D’ailleurs, c’est l’autre point positif de
Towards Nebulae, un riffing qui sans être au niveau des premiers albums du groupe se révèle néanmoins plus inspiré ou en tout cas plus convaincant grâce en grande partie à ce groove efficace et finalement toujours aussi irrésistible qui en émane. Là encore il n’y a là rien de sorcier dans ce que propose le Finlandais mais personnellement j’ai bien du mal à résister à tout ce qui ressemble de prêt comme de loin à Bolt Thrower (que l’on aurait ici passé à la moulinette finlandaise).
Ainsi, sans atteindre le niveau des deux premiers albums du groupe,
Towards Nebulae s’avère finalement, après tout ce temps passé aux oubliettes de mon esprit, un disque plus enthousiasmant que je ne l’avais jugé de prime abord et surtout un disque annonciateur du retour en grâce d’un Desecresy qui le temps d’un album seulement avait effectivement un petit peu perdu de sa superbe et donc de son attrait... Si j’ai donc eu tord de le juger ainsi lors de mes premières écoutes, je fais donc aujourd’hui amende honorable en tentant de réhabiliter un album qui s’il n’offre finalement rien de nouveau que ce soit pour l’amateur de Desecresy ici en terrain archi-connu où l’auditeur frais émoulu qui découvrirait la formation finlandaise avec cet album, s’avère néanmoins de très bonne facture. Bref, si vous êtes clients de l’aspect belliqueux d’un Bolt Thrower avec ses mid-tempo va-t-en-guerre au groove irrésistible et de Death Metal finlandais (cette lourdeur, cette épaisseur, ces mélodies...), Desecresy et cet album en particulier ne devrait pas avoir de mal à trouver une place dans vos playlists. À bon entendeur...
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