Formé en 2008 à Huntington Park par un certain Y.E., il aura fallu quelques années avant que Mäleficentt se mette véritablement en ordre de marche. Il y a bien eu quelques EPs et autre démo entre 2011 et 2017 mais pas vraiment de quoi s’étouffer ni même attirer sérieusement l’attention. Il faudra attendre 2019 pour voir les choses bouger avec tout d’abord la sortie d’un premier album intitulé
Night Of The Crimson Stars. Dès lors, les sorties vont s’enchaîner avec notamment une compilation réunissant les démos
Night Of The Palemoon (2017) et
Night Of The Spectral Vision (2019), un split en compagnie de Veštac et, ce qui nous intéresse aujourd’hui, un deuxième album intitulé
Night Of Eternal Darkness sorti en octobre dernier sur le label Night Of The Palemoon (structure fondée par Y.E. sur laquelle on retrouve tout un tas de groupes (dans lesquels il officie d’ailleurs en solo) aux accointances sud-américaines particulièrement prononcées : Ixachitlan, Maquahuitl, Metztli, Omeyocan, Yohualli...) ainsi que sur Åon Records pour la version CD.
Produit intégralement par Y.E. à l’exception du mixage confié à un certain Arvid Arays,
Night Of Eternal Darkness bénéficie d’une production tout ce qu’il a de plus authentique sans pour autant tomber dans l’excès, celui qui en général à tendance à laisser sur le pas de la porte tout un tas d’auditeurs peu en phase avec ce genre de démarche jusqu’au-boutiste... Si la production ne manque donc pas de caractère avec notamment cette guitare maigrelette, cette basse vibrante légèrement en retrait et cette batterie aux cymbales largement mises en avant au détriment de la grosse caisse ou de la caisse claire, il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas du genre à nous compliquer la tâche. Vous n’aurez donc pas à tendre (trop) l’oreille pour comprendre tout ce qui se passe à l’écoute de ces quelques titres, l’emphase étant ici portée sur le caractère mélodique de ces compositions et cette dynamique haletante qui caractérisent pour l’essentiel le Black Metal de Mäleficentt.
Ce deuxième album démarre sur une longue introduction instrumentale d’excellente facture. Loin de jouer les conventions à coups de samples inquiétants qui, c’est vrai, sont quand même toujours un petit peu les mêmes, le Californien va se fendre d’un titre particulièrement entrainant, à la fois Heavy et épique et finalement assez révélateur du travail mélodique que l’on va retrouver tout au long de
Night Of Eternal Darkness. En effet, l’un des points fort de Mäleficentt est assurément la qualité de son riffing et notamment de ces mélodies hystériques (très inspirées par Les Légions Noires et la scène toulonnaise) qui vont accompagner principalement les élans les plus intenses du one-man band sur des titres tels que "Before The Sun Dies", "The Light's Last Gasp", "The Cavern Of False Hope", "Severed By Your Own" ou "Bones Of Compatriots". L’inverse est également vrai puisque l’on va retrouver quelques unes de ces mélodies lors de séquences moins soutenues comme par exemple sur "The Cavern Of False Hope" à partir de 2:40 ou "Severed By Your Own" à partir de 1:59. Quoi qu’il en soit, tout ce travail mélodique va apporter aux compositions du Californien un côté particulièrement vif, épique et fédérateur qui ne manque pas de charme.
L’autre atout de Mäleficentt est assurément cette dynamique de tous les instants ou presque. En effet, les temps morts sont extrêmement rares (quelques séquences plus modérés par-ci par-là ou bien un titre comme "Veiled In Gloom" qui va venir sensiblement calmer le jeu à mi-parcours) et vont surtout servir à aérer l’ensemble et éviter que s’installe un sentiment de monotonie (même si avec vingt-neuf minutes au compteur, on ne peut pas vraiment dire que cela soit au programme). C’est ainsi à fond de cale que Y.E. va mener ici sa barque, que ce soit dans l’exécution ultra rapide de ces riffs froids et décharnés aux mélodies lumineuses et frénétiques ou bien dans ces multiples patterns de batterie, entre blasts soutenus, jeu de cymbales particulièrement expressif et varié et changements de rythmes. Une énergie et une intensité des plus communicatives qui rend l’écoute de ce deuxième album particulièrement plaisante.
Après avoir été pas mal occupé avec tous les groupes évoqués dans mon introduction, Y.E. semble désormais vouloir mettre l’accent sur Mäleficentt. Grand bien lui fasse car pour le moment, ce projet est probablement l’un des plus solides auquel il ait participé. Certes, son Black Metal n’a rien de bien sorcier (l'esprit des Légions Noires plane en effet sur tout l'album) mais sa formule est ici parfaitement dosée et plutôt bien trouvée avec notamment ces mélodies hyper efficaces. Et à en juger par les deux titres proposés sur le split en compagnie de Vestac, la suite semble plutôt bien engagée. Bref, tout ça pour vous dire que ce
Night Of Eternal Darkness est assurément l’une des sorties les plus intéressantes de ces derniers mois en matière de Black Metal, celui sans fard et sans artifice aucun.
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