Si les débuts de Mäleficentt remontent à 2008, il aura tout de même fallu un petit peu plus d’une dizaine d’années (onze pour être exact) à Yohualli Ehecatl aka Y.E. pour passer enfin l’étape du premier album. Bien qu’il soit paru en autoproduction (formats numérique et cassette) sur une structure qu’il a lui-même fondée (Night Of The Palemoon Records) et sur laquelle sont également parus tous les autres projets dans lesquels il est impliqué (de Metztli à Ixachitlan en passant par Viento et Yohualli),
Night Of The Crimson Stars marque pour le one-man band californien le début des choses sérieuses, notamment grâce à ses collaborations avec les labels ASRAR (vinyle), Åon Records (CD) et Death Kvlt Productions (cassette) qui lui auront permis de gagner en visibilité grâce à leurs réseaux plus étendus.
Les présentations ayant déjà été faites lors de ma chronique de
Night Of Eternal Darkness, je ne vais pas recommencer ici. Pour les autres qui débarquent, cette illustration en noir et blanc fait de toute façon assez peu de mystères quant au genre pratiqué par le Californien qui verse depuis ses débuts dans un Black Metal tout ce qu’il y a de plus traditionnel. Néanmoins, à la différence de son successeur, on trouve ici - en tout cas pour celles et ceux qui savent où regarder - un élément qui en dit long sur l’influence principale de notre personnage. En effet, on peut voir dans ce sigle positionné en bas de l’artwork un clin d’oeil plutôt évident à l’esthétique des Légions Noires. Et si vous trouvez ça quelque peu tiré par les cheveux, sachez que l’on trouve tout de même en guise de conclusion une reprise du "Transylvania" de Mütiilation.
Constitué de seulement six titres pour une durée totale qui n’excède même pas les trente minutes,
Night Of The Crimson Stars se concentre sur l’essentiel sans se perdre en circonvolutions inutiles. Cela ne va pourtant pas empêcher Count Y.E. de faire preuve de civilité en prenant le temps d’introduire ce premier album à l’aide d’une séquence mélodique et aérienne tout en retenue. Passé cette courte formule de politesse aux subtiles intonations épiques, le rythme va s’accélérer au son de cymbales un poil trop synthétiques pour être tout à fait honnêtes. Cela ne m’avait pas marqué à l’écoute de
Night Of Eternal Darkness (d’ailleurs en me le repassant pour en être certain, la batterie parait en effet beaucoup plus naturelle) mais il y a effectivement fort à parier qu’il s’agisse ici (et donc seulement ici) d’une boîte à rythme. Hormis ce léger détail qui pour le coup ne me gêne pas outre mesure, la production était déjà pour le moins soignée (enfin pour ce genre de Black Metal de fond de cave). Certes ça grésille et ça manque un petit peu de relief, certes le chant et les guitares paraissent lointains mais dans l’ensemble on tient là quelque chose de suffisamment clair et équilibré pour rendre chaque écoute agréable et surtout comprendre de quoi il retourne sans avoir à saigner du nez à force de concentration.
Si la production n’est pas tout à fait identique à celle de
Night Of Eternal Darkness, le contenu lui l’est en tout point. Sans trop de surprise, on va ainsi retrouver ce Black Metal aux rythmes enlevés caractérisé on l’a vu par ces franches accélérations menées tambour battant à coups de blasts soutenus, cavalcades entrainantes et de trémolos faméliques et glacés. Si cette dynamique et cet allant étaient l’un des points forts évoqués lors de la chronique de son prédécesseur, il en est bien évidemment de même ici d’autant que l’on retrouve toujours ces quelques moments de répit histoire de calmer le jeu et offrir à l’auditeur un peu d’air. Le constat demeure relativement identique en ce qui concerne la qualité de ces riffs et surtout de ces mélodies toujours aussi bien senties qui, bien qu’elles n’aient pas tout à fait le même degré d’hystérie ni la même portée, rappelaient déjà effectivement beaucoup ce que l’on pouvait trouver à l’époque chez certains groupes des Légions Noires à commencer par Mütiilation que reprend ici Mäleficentt à travers une interprétation pour le moins fidèle de l’excellent "Transylvania". De "Slowly The Light Becomes Black" à "A Timeless Void" en passant par "Everything Shall Remain In Silence" ou "Open The Skies For The Fallen One", on va retrouver ce travail mélodique particulièrement appliqué qui est assurément l’aspect le plus intéressant du Black Metal de Mäleficentt, en grande partie parce que ce sont justement ces mélodies qui vont rendre mémorables chacune de ces six compositions (allez cinq parce que cette reprise de Mütiilation ne compte pas vraiment).
Aussi court qu’efficace,
Night Of The Crimson Stars s’impose sans aucune difficulté comme un premier album tout ce qu’il y a de plus solide. Alors évidemment au petit jeu inévitable de la comparaison, on lui préférera son successeur que je trouve effectivement plus abouti (meilleure production, batterie naturelle et authentique, mélodies plus racées...) mais pour autant celui-ci n’a pas à rougir de quoi que ce soit. Inspiré et bien en place, le Black Metal de Mäleficentt fait preuve de suffisamment caractère et de rythme pour séduire. Et même si en effet il ne brille pas par son originalité, on ne peut qu’être sous le charme de ces mélodies entêtantes qui une fois entendues ne vous quittent plus...
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