Meuchelmord - Mordmelodien
Chronique
Meuchelmord Mordmelodien
S’il faut savoir persévérer pour s’améliorer et espérer percer au sein d’une concurrence de plus en plus exacerbée, il y’a des fois où il vaut mieux ralentir l’allure voire carrément passer à autre chose car le talent on l’a… ou pas, vu que parfois malgré les efforts pour l’obtenir celui-ci n’arrivera sans doute jamais. On peut dire cela du projet de l’allemand Jan Hümpel qui malgré une productivité très élevée n’est toujours pas en mesure d’élever son niveau comme sa notoriété, qui reste cantonnée à un cercle ultra-restreint d’initiés, tant sa musique primitive au possible se montre beaucoup trop ennuyeuse et répétitive pour pouvoir captiver le plus grand nombre. Mon confrère Sakrifiss avait souligné ce point sur la chronique du redondant
« Waffenträger », et son successeur sorti il y’a moins d’un an (« Schwarzmetall Aus Niedersachsen ») affichait les mêmes carences malgré une tentative de diversification rythmique évidente. Et bien qu’il ait continué à varier son propos on ne peut pas dire que ce septième album (depuis 2012) vole beaucoup plus haut que les précédents, bien qu’il contienne quelques moments agréables (à défaut d’envoyer l’auditeur dans les cordes).
Cependant cela ne va pas être flagrant au démarrage tant le déchaîné « Der Tod Naht » va se montrer linéaire au possible, du fait de blasts et de parties speedées jouées de façon quasiment continue et sans interruption ou presque. Tout cela en plus avec un riffing qui se contente de tourner en boucle en permanence et de se recycler indéfiniment, constat qui peut tout aussi s’appliquer sur « Waffenweihe » qui enchaîne juste derrière, mais qui hormis quelques courtes cassures reprend exactement les mêmes bases. Mais quand le mec ne se contente pas de reprendre abusivement les mêmes notes il est capable de sortir quelques plans intéressants où l’on se surprend à remuer la tête, comme via l’agréable « Schwarzes Ehrenfeld » aux relents épiques sympathiques du fait de passages rapides entraînants et quelques efforts fournis au niveau de la guitare. D’ailleurs on retrouvera tous ces bons éléments sur « In Ketten » assez semblable et où là-encore de façon étonnante on a envie de taper du pied, et ce même si ça ne va pas chercher bien loin ça reste néanmoins accrocheur et suffisant pour faire passer un bon petit moment, vu que la suite va être là-encore très aléatoire niveau qualitatif. Car entre le pataud et ennuyeux « Treibjagd » (qui ne décolle jamais) ou encore le trop long et emmerdant « Monument » (pantouflard et répétitif au possible), on ne peut pas dire qu’il y’ait de quoi s’enthousiasmer, et ce même quand entre tout ça quelques éléments aident l’auditeur à sortir de sa torpeur et de sa sieste.
C’est le cas pour le neigeux et lumineux « Dem Ross Zur Wehr » qui mise plus sur le mid-tempo et montre une facette plus intéressante qui laisse la part belle à une certaine mélancolie, à l’instar de « Alter Geist » plus pêchu et varié qui aide à passer le temps mais sans forcément captiver plus que cela. C’est d’ailleurs ce ressenti qui clôt les débats via une reprise fidèle du morceau « Totenkult », réalisée originellement par un obscur combo de Saxe nommé AD MORTEM et qui est signé lui aussi sur Purity Through Fire (tiens donc !). Si celui-ci n’a pour l’heure sorti qu’une démo et deux Split on ne peut pas dire que musicalement il y’ait de quoi s’enflammer, tant ça reste lambda et générique au possible, du coup même si le coup de pouce est à saluer ça n’est pas forcément avec ce genre de composition que la bande y gagnera en notoriété et visibilité.
Autant dire que ça n’est pas encore cette fois-ci que le one-man band va grimper en première division (ou bundesliga pour les plus footeux), tant malgré les années qui passent on ne voit guère d’amélioration notable malgré quelques tentatives disparates de diversification plus ou moins abouties. Du coup à vouloir confondre vitesse et précipitation le teuton s’empêtre dans quelquechose de bas du front et monolithique (même s’il a un peu plus lâché le blast permanent - ce qui n’est pas un mal), mais plombé par des plages bien trop longues qui donnent la sensation de ne jamais vouloir se terminer. Sans être totalement loupé on ne retient rien une fois arrivé au bout de ce long-format et il serait peut-être sage pour sa tête pensante d’y aller un peu plus mollo au niveau des sorties, afin que celles-ci soient plus abouties et denses. Car une fois encore il y’a fort à parier que tout cela passera totalement inaperçu ou presque, malgré la qualité globale de son label qui fait preuve de patience et de soutien à toute épreuve envers son géniteur, même si ça ne durera probablement pas éternellement.
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