Depuis son deuxième album, le groupe russe
GRIMA ne cesse de gagner en popularité et de convaincre une large audience, alors c’est peu dire d’affirmer que le quatrième était attendu avec impatience ! Eh bien il est là, arrivant finalement à nouveau 2 ans tout juste après
Will of the Primordial. 2 ans... comme à chaque fois en fait puisque ce sont toutes les années impaires que sont sortis ses méfaits. Le premier date de 2015, et il vient d’ailleurs d’être réédité début 2021, permettant à tous ceux qui l’avaient raté de comprendre pourquoi ce n’est pas celui-ci qui a fait exploser le groupe. Il n’est pas mauvais, mais il ne contient pas encore la bonne formule, pas celle qui sera maîtrisée dès la suite.
GRIMA en a d’ailleurs conscience, et il le prouve en ajoutant sur ce Rotten Garden une nouvelle version de l’une de ses toutes premières compositions, retravaillée : « Devotion to Lord ». L’auto-reprise est réussie et l’on redécouvre le titre sous un meilleur jour, dans la veine actuelle du groupe.
Alors en 2021,
GRIMA est bien entendu composé du même line-up qu’à ses débuts. Il faudrait vraiment un étrange alignement des planètes ou la malédiction
OASIS pour que les deux jumeaux perdent leur complicité et leur bonne dynamique ! Du coup ils n’effectuent aucun changement, gardant précieusement en leurs mains la bonne formule magique. Ils ont de la personnalité, leur propre son, un visuel fort... Tout est déjà réuni, et ils en ont conscience. Même le label reste le même, et c’est toujours Naturmacht qui s’occupe d’eux depuis le premier album.
GRIMA n’a donc plus qu’à peaufiner son art d’une sortie sur l’autre et les 7 nouvelles pistes sont le prolongement idéal de l’album précédent.
Il nous balance un black atmosphérique au rythme principalement emporté, et un résultat digne des meilleurs, tel
LUNAR AURORA. On se sent pris dans blizzard fou qui nous soulève, qui nous secoue, mais qui pourtant nous déponse parfois subitement dans des contrées perdues dans la nature, gigantesque, magnifique. Ce sont dans ces moments-là des mélodies sombres à la guitares ou au clavier qui résonnent, imparables. Les illustrations du digipack et les clips postés sur YouTube ajoutent également énormément aux ambiances, apportant des éléments visuels forts à la musique. Les frères sont masqués, énigmatiques, et se montrent toujours dans des espaces majestueux. Et on y est, mais tellement, dans ces espaces majestueux ! Durant 43 minutes un peu trop courtes, on se sent happé, on se sent minuscule, on se sent fort et ensuite si impuissant.
Et ces ambiances, elles ne sont pas uniquement portées par des claviers comme sur « Rotten Garden » ou par les riffs comme sur « Grom », mais également par l’un des éléments récurrents du groupe : l’accordéon. Tenu cette fois-ci encore par Sergey Pastuh, il colore quelques passages, mais sans devenir systématique, restant ainsi un joker efficace de
GRIMA. Et puis il y a toujours des petits détails qui sont la cerise sur le gâteau, comme des samples de cris de chouettes dès la première piste. C’est léger, mais c’est terriblement bon, car cela contribue à parfaire le paysage qui s’est glissé dans notre espirt.
L’album est donc au niveau de ce que les fans attendaient, et les seuls qui rouspèteront devraient être ceux qui détestent les éclaircies dans le black metal et considèrent que cela transforme le style en soupe... La soupe à la
GRIMA...
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