Grima - Tales of the Enchanted Woods
Chronique
Grima Tales of the Enchanted Woods
Il est trop tôt, beaucoup trop tôt pour que je me lance dans des promesses de top 2017. Il évolue, il avance, et même si 3 ou 4 certitudes sur les 10 premiers, rien n’est joué pour le reste. Je suis ainsi tenté de dire que GRIMA marquera mon année mais un doute subsiste sur sa réelle position. Cela fait déjà deux mois au moins que je l’écoute, et je suis toujours aussi surpris de sa qualité, même si la fin est très légèrement en dessous.
GRIMA, je n’aurais jamais deviné sa nationalité à l’écoute de sa musique. Russe. Mais vraiment rien à voir avec les groupes qu’on imagine à l’annonce de ce pays. Des Russes... Déjà que j’ai mis de bonnes notes à HOLDAAR et WOLFKRIEG cette année, à croire que j’ai le feeling avec eux. Enfin, ici c’est du black atmosphérique, et si vous connaissez déjà le label, Naturmacht Productions, vous devez avoir une petite idée du contenu. Petite, mais c’est déjà un début. Ce label tient à ce que ses signatures aient un son de qualité, et aime qu’elles soient capables de faire voyager l’auditeur.
GRIMA, c’est un duo, composé de Morbius et Vilhelm, tous les deux uniquement membres de cette formation, née en 2014 et déjà à la tête d’un album sorti l’année suivante. Un Devotion to Lord que je vais m’empresser d’acheter car j’étais passé à côté. Il était pourtant déjà sorti chez l’écurie allemande... Et s’il a les atouts de Tales of the Enchanted Woods, je vais me régaler. Tiens, le titre est parfait d’ailleurs. Surtout le mot de « Enchanted » qui ma plaît parce que la plupart de ces 8 pistes m’on vraiment enchanté, mais dans le sens de m’avoir emporté dans un monde féérique, pas nunuche.
C’est la qualité du groupe : savoir faire un black metal atmosphérique avec beaucoup d’éléments clairs, mais parvenir à rester crédible, à ne pas tomber dans du pathos ou du festif. On n’a pas l’impression de sautiller bêtement mais plutôt de savourer un moment de victoire. On a grimpé un mont, on a terminé une tâche importante, on se sent délivré d’un poids. Là on a envie d’écouter cet album qui accompagne idéalement ce sentiment de travail accompli !
Difficile de faire une comparaison parfaite, mais on retrouve aussi bien du LUNAR AURORA que du DRUDKH ou du WOLVES IN THE THRONE ROOMS, dans le sens surtout où la musique reste black en intégrant des éléments plus doux. Et selon la piste, GRIMA ajoute quelque chose de différent. « The Moon and Its Shadows » (en écoute à droite !!!!) surprend directement. Il commence de manière agressive, avec une batterie qui a notre cœur à la place des cymbales et une voix rauque qui trouve écho dans nos tripes. Mais à peine 44 secondes sont écoulées qu’un son de clavier apparaît. Et là, il m’a plongé dans une nostalgie profonde. J’ai mis du temps à comprendre la raison : elle me rappelle « Entrance » de DIMMU BORGIR. Vous vous souvenez de ce petit son qui restait bien en tête ? Raaah, c’est proche. Mais attention, le reste ne ressemble pas du tout à DIMMU BORGIR, et surtout, quelques secondes après, à 1:04 le morceau se calme et fait apparaître... un accordéon ! Et une voix plus claire légèrement en retrait ! Et ça casse le rythme ? Non ! C’est d’une limpidité telle que c’en est rageant ! Le morceau poursuit, s’envole un peu plus haut encore, et c’est bon ! Là, on peut véritablement utiliser le mot d’atmosphérique ! On se retrouve tellement en haut de notre montagne, le monde est à nos pieds, et on a presque l’impression d’avoir dépassé les nuages. J’en rajoute ? J’exagère ? Sûrement, on sait tous que c’est un jugement subjectif, mais je ressens terriblement cette soudaine liberté, ce sentiment que le chemin étroit qui était devant mes yeux s’est transformé en boulevard gigantesque... L’accordéon revient sur la dernière minute et demie. C’est jouissif. Surtout quand les autres instruments se taisent pour lui laiser le mot de la fin. Ce titre, je me le garde encore pour les mois à venir.
La suite ? Bien entendu on aurait aimé l’avoir avec les mêmes accents, mais GRIMA ne s’enferme pas dans une idée. Et l’accordéon ne reviendra pas, ou presque. D’autres éléments vont prendre sa place, venir à leur tour jouer avec notre esprit. Sur « Ritual » il y a une voix féminine qui pousse des « laaaa lala » discrets en fond, et une petite nappe de clavier aussi. Mais c’est bon ! C’est bon ! Les ailes poussent pour de bon !
Pareil pour les autres pistes pour lesquelles je vous laisse les surprises, sauf « The Shepherds of the Mountains and Plains » qui n’est pas moins bon, mais comme je le disais plus haut, qui a moins d’effet marquant. Il demeure un très bon titre de black atmosphérique, avec même un poil plus de puissance que les autres. Un autre bémol ? Peut-être l’intermède qui arrive en quatrième piste, ce « Wolfberry » instrumental est très posé, très rêveur, mais durant plus de 4 minutes il a tendance aussi à faire retomber la tension. Et puis si l’on enlève ce titre plus l’introduction et l’outro qui sont eux aussi instrumentaux, on n’a que 5 morceaux réels. Ce qui fait un tout petit peu pas assez. Mais vraiment un tout petit peu ! Un dernier ? Le visuel, celui que vous voyez à droite est la pochette du digipack, il a le mérite de l’originalité, mais ne représente pas les ambiances, contrairement à la pochette du livret, caché à l’intérieur. A noter enfin que les paroles y sont notées en anglais et en russe.
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