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Symphony X - Symphony X

Chronique

Symphony X Symphony X
Accusé Symphony X, levez-vous. Lorsque les New-Yorkais de Dream Theater ont eu l'idée saugrenue d'ajouter des grosses guitares metal sur des motifs hérités des seventies et de Rush sous le nom Majesty, dès 1985, le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont créés des vocations. L'explosion de Images and Words en 1992 aura eu un impact incroyable : plusieurs groupes devenus cultes sont sortis de la cuisse de Jupiter. Quelque-part, non loin de la Grosse Pomme, un guitariste expert du « shred », du « sweeping » et du « tapping », Michael Romeo, commence à grattouiller ses propres riffs après une expérience infructueuse dans le groupe Phantom's Opera. Outre les classiques du rock progressif, notre bonhomme s'est aussi goinfré les disques solo du guitariste suédois Yngwie Malmsteen, dont le boulard est proportionnel au talent : il a déchiré les années 80 avec ses sorties audacieuses qui proposent un heavy/power metal virtuose. Michael Romeo adopte à son tour cette influence néoclassique qui ajoute à son riffing une aura grandiloquente qui ne le quittera jamais vraiment dans les années 90. Après une première démo The Dark Chapter, il cofonde avec le bassiste Thomas Miller ce qui s'apprête à devenir une machine de guerre du metal progressif, qui enchaîne les sorties de qualités depuis 1994. Sur la deuxième démo, parue la même année, Dance Macabre, les expérimentations des deux chevelus sont devenues celles d'un quintet, puisqu'ils recrutent Jason Rullo (batterie), Michael Pinella (claviers) et le chanteur Rod Tyler, qui a su se distinguer par ses vocalises dans le groupe de heavy metal Overlorde. Ensemble, ces cinq-là donnent naissance à une légende, qui s'apprête donc à témoigner à la barre de leur talent.

Leur premier full-length, Symphony X, expose fièrement le nom et le logo du groupe sur une pochette clairement datée, tout en introduisant l'un des sceaux distinctifs du combo, les masques de théâtre grecs. Il lui offre ainsi une identité visuelle et des thématiques dont le groupe ne se départira guère, un amour pour le mystère, le mystique, mais aussi la mythologie et les atmosphères médiévales autour de la fantasy. C'est un label japonais, Zero Corporation, qui soutient ce premier effort. La distribution en Europe est assurée par l'indéboulonnable InsideOut deux ans plus tard. Le succès international rencontré par les New-Jersiais s'explique aisément : Symphony X, porté par son fer de lance Michael Romeo se distingue déjà par une science du riff qui tue, à l'image de « Masquerade » et son motif initial carabiné. Il y a de quoi s’émerveiller des soli ultimes du guitariste Michael Romeo et du bassiste Thomas Miller qui étale sa technique virevoltante dans « Abstinthe and Rue », ou encore des expérimentations prog excellentes qu'il propose dans son grand final, « A Lesson Before Dying ». Avec « Shades of Grey », ces morceaux aventureux tirent le groupe vers un metal progressif de haute volée que pratiquait Dream Theater dans Images and Words, avec ses lignes de basse grandiose et des soli de guitare emblématiques d'un Michael Romeo déjà fort affuté. Par furtifs moments instrumentaux dans « A Lesson Before Dying », ils mangeraient presque à leur table! Le combo dévoile aussi une efficacité incroyable dans certains refrains, accrocheurs au possible, comme celui de « Rapture or Pain »...

« Rapture or pain
You spill my blood and take my life away
Rapture or pain
All adversions still remain »

… qui fleure bon le heavy des années 80, avec lequel il vous prendra des envies de chanter le poing en l'air. Celui de « Thorns of Sorrow », couronnant un morceau dynamique et enlevé, comporte déjà bien des qualités que le combo saura reproduire avec un supplément de maîtrise et d'efficacité dans la suite de leur carrière. En effet, ce premier effort n'est pas exempt de défauts, loin s'en faut. Plus encore, il y a même quelques éléments qui le rapprochent d'un faux départ, notamment des structures parfois maladroites qui traînent en longueur, ou encore des maladresses qui s'expliquent et s'excusent en partie par le manque d'expérience relatif du groupe à l'époque. Je pense notamment au « fade out » qui arrive comme un cheveu sur la soupe dans « Premonition » ou encore de certaines transitions mal gérées, comme celle de « Absinthe and Rue », avec quelques riffs qui paraissent presque bancals. De même, force est de reconnaître avec le recul actuel que la production est clairement datée. La batterie de Jason Rullo, si elle accompagne avec ardeur les riffs heavy du groupe, sonne un peu clinique et manque de profondeur. Tout comme les guitares qui pêchent par leur manque d'agressivité lorsque les « palm mutes » se font entendre.

Mais c'est Rod Tyler qui gâche quasiment tout. En effet, le prédécesseur du monstre Russell Allen en fait des caisses, quitte à être presque sans arrêt à la limite de la justesse. Il est très nettement le maillon faible de cet album et affaiblit considérablement avec des manières qui manquent de naturel les compositions pourtant réussies de ce disque. « A Lesson Before Dying », morceau fleuve de 12 minutes, souffre un peu de ses envolées foireuses durant ses passages intimistes par ailleurs maîtrisées d'une main de maître par le piano de Michael Pinnella, les arpèges de Michael Romeo et les lignes de basse enchanteresses de Thomas Miller. Sur le tube « Masquerade », il en est presque irritant. Ses lignes de chant, ses intonations...

« Save us from this masquerade of lies
Kings and fools die in ridicule (save us)
Save us from this masquerade of lies ! »

… sont trop appuyées, manquent de coffre et semblent constamment sur la corde raide. Lorsqu'il force le trait en raclant sa tessiture sur certains phrasés, cela ne fonctionne pas. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le groupe proposera une nouvelle version de « Masquerade », enregistrée par Russell Allen, dans leur album The Odyssey (2002). Avec une meilleure production et surtout un excellent chanteur, ce morceau prend une nouvelle dimension... Lorsque Rod Tyler innove en adoptant une tessiture plus grave et sinistre comme dans « Rapture or Pain », cela ne fonctionne pas non plus. Par moments, ses manières m'agacent même prodigieusement, jusqu'à me faire totalement sortir de mon écoute. Ses envolées lyriques dans « Shades of Grey » m'irritent considérablement les cages à miel à l'usage, ses tremoli dans « Rapture or Pain » deviennent de plus en plus pénibles... ça commence à faire beaucoup pour un seul homme!

C'est donc avec une plume raide comme la justice et une sévérité un peu forcée que je tance cet honnête Symphony X aujourd'hui, plus d'un quart de siècle plus tard. En étant parfaitement objectif, peu de groupes, même actuels, peuvent se targuer d'un premier album aussi virtuose et maîtrisé. Mais à l'échelle de Symphony X et des cartouches divines qu'il enverra dans le futur, ce premier opus paraît un peu faiblard. Avec le congédiement de Rod Tyler, parvenus aux limites de ses possibilités et de sa motivation et le recrutement de Russell Allen, les choses sérieuses vont commencer. Quelques semaines plus tard, le groupe retourne déjà en studio avec de nobles desseins pour offrir un successeur à cette première sortie en demi-teinte.

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Symphony X
Metal progressif
1994 - Zero Corporation
notes
Chroniqueur : 6/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  7/10

plus d'infos sur
Symphony X
Symphony X
Metal Symphonique - 1994 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Into the Dementia  (01:01)
02.   The Raging Season  (05:01)
03.   Premonition  (05:38)
04.   Masquerade  (04:28)
05.   Absinthe and Rue  (07:17)
06.   Shades of Grey  (05:41)
07.   Taunting the Notorious  (03:21)
08.   Rapture or Pain  (05:05)
09.   Thorns of Sorrow  (03:55)
10.   A Lesson Before Dying  (12:07)

Durée : 53:34

line up
parution
6 Décembre 1994

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