Hellfest 2010

C'est un peu fatigué mais toujours motivé que je me lève pour cette troisième et dernière journée de festival, celle qui s'annonçait comme la journée death! Miam! Après avoir survolé la prestation de DECAPITATED, j'apprends la triste et terrible nouvelle: DYING FETUS ne jouera pas. Pas plus de précision de la part de l'organisation, c'est peu dire que cette journée commençait mal! Heureusement la suite rattrapera cette déception.

Je ne sais pas trop pourquoi mais je suis resté assez hermétique à la prestation de BEHEMOTH. Peut-être trop loin placé, peut-être tout simplement pas dedans... Malgré le fait que je ne connaisse pas leur discographie sur le bout des doigts je suis pourtant assez amateur de leur derniers albums mais avec en plus un son tournant assez agaçant, le set des Polonais m'a laissé plutôt de marbre. A revoir une prochaine fois.

Place maintenant, sous la Rock Hard Tent, à l'un des moments que j'attendais le plus avec le concert de NEVERMORE, celui de SUFFOCATION. Et putain quelle baffe!! Devant un public déchaîné, Frank Mullen et ses sbires nous ont asséné le set le plus brutal du festival, tout bonnement énorme! Dotés d'un très bon son, les Américains balancent la sauce par litres entiers au rythme de la main gauche tranchante du frontman déchaîné! Mike Smith est tout bonnement hallucinant derrière ses fûts (même s'il est vrai qu'on ne le voit guère) et les astiqueurs de manche Hobbs, Marchais et Boyer sont clairement en grande forme. Ca riff à deux cents à l'heure, ça headbangue à tout va, bref c'est une véritable orgie de brutalité qui s'abat sous cette tente. La setlist est quasi parfaite (dans le désordre et peut-être incomplète, merci de me le signaler au passage): « Breeding The Spawn », « Jesus Wept », « Habitual Infamy », « Catatonia » (boucheriiiiie!!), « Blood Oath », « Infecting The Crypts », « Pierced From Within », « Entrails Of You », « Brood Of Hatred », manquait juste un petit « Souls To Deny »... Première fois pour ma part que j'avais la chance de voir SUFFOCATION en live et je peux vous assurer que je m'en souviendrai longtemps, peut-être le meilleur concert de ces trois jours! Ca méritait bien un petit t-shirt!

La pause graille obligatoire après une telle dépense calorique aura raison du set d'EXODUS, ne me laissant mater que « The Toxic Waltz ». Ca m'a fait chier de rater les classiques du groupe mais ce n'est que partie remise.

Et il faut dire qu'il m'en fallait des forces afin d'affronter la suite du programme puisque c'est NILE qui continue les hostilités sous la Rock Hard Tent. Pas de grande surprise avec les Américains ont sait en gros à quoi s'attendre. Mise à part la nouvelle coupe de cheveux de Dallas qui fait un peu bizarre au début, on navigue en terrain connu. NILE est comme à son habitude ultra massif, brutal et technique. « Kafir! » a d'emblée mis tout le monde d'accord et « There is no god » doit encore résonner dans la plaine clissonnaise! La musique de la bande à Karl Sanders revêt parfois un côté presque hermétique tellement elle est dense mais on ne peut que s'incliner devant une telle débauche de brutalité maîtrisée. Il ne m'a manqué personnellement que « Winds Of Horus » pour être totalement comblé. Et que dire de la fin culte de « Black Seeds Of Vengeance » qui est à chaque fois scandée par une foule possédée, aidée cette fois-ci par quelques acolytes de BEHEMOTH! Grandiose!

Je me tâtais à aller voir SLAYER pour la énième fois et avec le souvenir de leur prestation mollassonne il y a deux ans. Et pourtant, malgré un Araya peu loquace (mais toujours le sourire en coin), les quatre papys se sont montrés bien plus convaincants et énergiques qu'en 2008. Les titres de « World Painted Blood » s'avèrent bien plus efficace sur scène qu'avec des écouteurs (« World Painted Blood », « Beauty Through Order », « Hate Worldwide ») même si un ou deux auraient suffit (et on aurait pu du coup se caler un petit « Seasons In The Abyss » par exemple). M'enfin bon, on peut toujours tergiverser et de toute façon ça fait suffisamment longtemps que SLAYER existe et tourne pour que chacun ait pu voir en live ses morceaux préférés. Quoiqu'il en soit et malgré toutes les critiques que l'on pourra faire il m'est toujours impossible de rester de marbre devant les chefs-d'oeuvre du thrash que sont « War Ensemble », « Dead Skin Mask », « Angel Of Death », « Mandatory Suicide », « Chemical Warfare », « South Of Heaven » et « Raining Blood ». Et je ne suis visiblement pas le seul vu le petit mosh pit qui a pris naissance juste à côté de moi à une bonne centaine de mètres de la scène! Ce n'est plus le cas à chaque fois mais SLAYER a convaincu ce soir et c'est tant mieux pour nous.

C'est à BLOODBATH que revient l'honneur de m'achever en cette fin de dimanche. L'occasion est suffisamment rare de voir le groupe sur scène (il s'agit de leur toute première date sur notre sol si je ne m'abuse) et les festivaliers ne s'y sont pas trompés en s'entassant sous la Rock Hard Tent comme des moutons prêts à aller à l'abattoir. Menés par un Akerfeldt tout en boutades (« Mais pourquoi vous n'êtes pas à mater KISS? », « regarder Bloodbath c'est comme regarder les oiseaux, vous pouvez garder vos yeux fixés sur mon corps », « voici le riff le plus pourri que vous ayez entendu ») les suédois nous livre une performance excellente tout en tubes (« Breading Death », « Ways To The Grave », « Mass Strangulation », « Cancer Of The Soul », « Soul Evisceration », « Outnumbering The Day » et tant d'autres!). Le groupe est bien en place, reproduisant impeccablement leurs brûlots (il n'y a que ceux issus du dernier « The Fathomless Mastery » que je ne connais guère) devant des festivaliers tout acquis à leur cause. Et ce final dantesque sur l'hymne « Eaten » dont le refrain est repris par la foule comme un seul homme. Juste énorme! Un point d'orgue parfait pour clôturer ce magnifique week-end fort en émotion et en décibels.

C'est au doux son des mythiques KISS que je quitte cette édition 2010 du Hellfest très réussie (bon avec le monde amassé il me faudra un bon quart d'heure...). Je ne suis pas spécialement fan mais le groupe a pondu tellement de hits que tout un chacun en a quelques uns en tête. C'est sur fond de « I Was Made For Loving You » (une reprise des Enfoirés apparemment) que je passe les portes du site, et je marche tranquillement vers ma voiture, mes esgourdes s'apaisant grâce à un « God Gave Rock n' Roll To You » intemporel. Car malgré toutes les polémiques stériles que ce festival a dû affronter, on se dit que tout cela est bien futile, c'est juste du rock n' roll merde!
Vivement l'année prochaine!

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Hellfest 2010 Juillet 2010