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Guitare en Scène

Live report

Guitare en Scène Motörhead + Nashville Pussy + Zero Absolu
Du 31 Juillet 2010 au 01 Août 2010 à Saint Julien en Genevois -, France (Stade des Burgondes)
Arrivé ce samedi à Saint Julien en Genevois vers les 19h, tout proche de la frontière Suisse, (vous vous en seriez douté je parie!) tout juste le temps de finir une petite bouteille de whisky coca rentré légalement (!) dans le festival et j'attaque cette soirée de la 4ème édition du festival Guitare en scène.

C'est donc Zero Absolu un one man band qui est en train de jouer sur la scène découverte. Autant vous dire dès à présent que le style ici pratiqué n'est pas ma tasse de whisky ! Ce que j'en ai retenu est qu'il s'agit d'un rock/metal auquel il faudrait probablement rajouter quelque part le préfixe "post" pour coller avec la musique proposée, et que cela m'avait l'air très bien exécuté car je me suis surpris à taper du pied en rythme plusieurs fois. Pour donner un ordre d'idée aux connaisseurs du genre, cela m'a fortement rappelé le dernier album d'Impure Wilhelmina, les sons électroniques en plus. Ce qui était assez surprenant c'était la réalisation des chansons qui se construisaient petit à petit sous nos yeux, la boite à rythme et les samples électroniques étant les seuls éléments pré-enregistrés. Je m'explique : le musicien disposait de plusieurs pédales sur lesquelles il enregistrait et superposait divers riffs et solos de guitare et de basse qui formaient ainsi une boucle toujours parfaitement calée avec la boite à rythme et sur laquelle il rajoutait son chant murmuré, simplement chanté ou hurlé. En tout cas le chanteur vivait pleinement sa prestation et a réussi le pari de véhiculer un panel d'émotions assez large allant de la petite mélodie triste au riff de basse sautillant.
Le point faible tient plus au fait que le musicien est seul, ce qui, niveau prestance scénique, n'est pas le top vous en conviendrez et la construction des morceaux nuit à la dynamique du concert à mon avis.

Bonne prestation donc devant un public épars, préférant se restaurer de mets divers et variés (salades de légumes, tartiflette, viande cuisinée) bien loin des habituels kebabs ou autres sandwiches infâmes et de bière. C'est donc toujours contenté par mon whisky que je me dirige sur la scène principale beaucoup plus impressionnante afin d'avoir une place de choix pour le décolle... euh la prestation de Nashville Pussy !!

Les musiciens ne sont pas encore sur scène qu'un sample laisse présager de leur arrivée, il s'agit du passage du film "Une nuit en enfer" où les frères Geiko (?) et leurs otages arrivent au Titty Twister et où l'on voit un probable chargé de communication de l'entreprise scander que dans ce bar il y a de la chatte qui mouille, de la chatte qui pue, de la chatte petit chaperon rouge... L'attente ne sera pas longue et d'entrée le groupe entame par un riff qui n'aurait pas fait tâche sur un album d'AC/DC et le public, nettement plus présent, se montre réceptif au hard rock du groupe que je soupçonnerais venir du Tennessee qui rappelons le est aussi la provenance du whisky (bourbon pour les puristes) que j'ingurgitais à peine une heure plus tôt ! C'était la première fois pour moi que je voyais ce groupe et je ne suis pas un grand connaisseur de leur discographie mais les titres joués ce soir (Speed Machine, High as Hell, Drunk Driving Man, Go Motherfucker Go..) sont vraiment taillés pour la scène et sont de véritables machines à headbang (voire au petit tapement de talon version johnny hallyday pour certains). Si il y a une autre chose qui est taillée pour la scène c'est bien les membres du groupe, mention spéciale au frontman très communicatif avec le public tout au long du concert et à la lead guitariste qui assure le show par l'énergie qu'elle dégage et le magnifique décolleté dont elle aura gratifié l'assistance ce soir. En parlant d'énergie elle ira même jusqu'à finir un solo au sol et terminera le concert en arrachant littéralement les cordes de sa guitare! A moins que vous habitiez une grotte, je pense ne rien vous apprendre en vous disant que les "chattes du Tennessee" jouent un hard-rock plutôt lourd assez conventionnel dans la musique comme dans les paroles, les thème abordés étant centrés sur le sexe, le drogue et le rock'n'roll ! Cher lecteur, si tu aimes le bon vieux hard rock des chaumières qui tâche, dans la veine d'un Dirty Rig trop peu connu, alors je t'en prie fends toi de quelques euros afin de t'offrir un de leurs albums et cet argent ne servira pas à acheter de la drogue tu as la parole du chanteur !

Même si la prestation était bonne et le public réceptif il y avait une certaine retenue tout de même car inutile de vous le cacher tout le monde ici était là pour Motörhead et uniquement pour eux. Ce que j'adore aux concerts de Motörhead c'est le choc des générations, on voit débouler des anciens métalleux à la barbe blanche, des pères et mères de famille avec leurs gosses mais aussi des jeunes et des encore plus jeunes !! Quelque part cela doit me rassurer de voir que cette bonne vieille tradition rock'n'roll se perpétue... mais vous n'êtes pas ici pour entendre parler de moi n'est-ce pas ?!

L'attente est cette fois un peu plus longue, notre speedfreak préféré se faisant désirer, mais dès que son chapeau apparaît derrière le mur d'ampli marshall habituel c'est la cohue dans le public aussi bien chez ceux qui se targuaient d'être déjà là en 1982 comme chez ceux qui n'étaient pas encore nés à cette date. Et c'est par un presque trop traditionnel mais ô combien jouissif Iron Fist que démarre cet incroyable concert de prêt d' une heure et demi. Pour ce qui est des chansons jouées, le set est assez prévisible quand on connait le groupe mais c'est toujours un bonheur de ré-écouter des tubes tels que Ace Of Spades, Overkill, Metropolis ou encore Killed by Death et les nouveaux albums ne sont pas en reste avec Rock Out, Be my Baby, In The Name of Tragedy.
Phil Campbell et Mikkey Dee nous prouveront une fois de plus leurs talents respectifs en exécutant chacun un solo bien senti et permettant à Lemmy de reprendre son souffle ainsi qu'une gorgée de whisky. Lemmy, parlons-en, 65ans à la fin de l'année et toujours en forme avec une voix qui malgré le fait qu'elle a vieilli est toujours puissante et rauque à souhait et un jeu de basse impeccable en soutien de la guitare. Le public est à présent en ébullition avec des pogos qui démarrent un peu partout et des refrains scandés, j'ai même vu un ancien balancer un gamin de treize ou quatorze ans dans le pit avant de s'y jeter lui aussi ! Motörhead n'aura donc pas failli à sa mission ce soir, en proposant un set d'une durée plus que raisonnable parsemé de titres cultes et de petites remarques teintées d'humour à la Lemmy ("ce morceau date de 1993, avant votre naissance donc !") et c'est sur un sentiment de nostalgie que se termine la prestation, les gens restant devant la scène espérant un ultime rappel qui ne viendra pas. Pour ceux qui auraient raté cet évènement vous pouvez encore vous rattraper avec 2 prochaines dates en France : le 07 août à Courpiere dans le 63 et le 14 décembre à Lyon, pour ma part le rendez-vous est déjà pris !

J'adresse aussi mes félicitations aux organisateurs de ce festival car outre les différents stands de nourritures appétissantes et les bars aménagés sous des tentes en nombre suffisant, le son était parfait pour tous les groupes ce qui est tout de même assez rare.

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