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Europe In Ashes

Live report

Europe In Ashes Ketzer + Tribulation + Alchemyst + Venenum
Le 25 Mars 2013 à Paris, France (Le Klub)
Un concert un lundi soir alors qu'il y a Top Chef sur M6? Argh, quel cruel dilemme... Fort heureusement, le choix a été plutôt facile grâce à une affiche particulièrement alléchante réunissant VENENUM, ALCHEMYST, TRIBULATION et KETZER. Et puis avouons-le, les concerts de Black/Death underground sont plutôt rares sur Paris, aussi n'importe quel amateur du genre se devait de soutenir l'initiative. C'était donc au Klub que nous avions RDV en ce lundi soir. Une première pour moi puisque je n'ai jamais eu l'occasion auparavant d'en fouler le sol.
AxGxB

Après Beheaded/Pyrexia, voilà qu'une autre belle affiche UG avait lieu dans la Capitale en ce mois de mars. Là-aussi, jamais je n'aurais pensé voir ce genre de groupes dans le coin, ce pourquoi d'ailleurs je m'étais déplacé l'année dernière à Strasbourg pour assister au concert de KETZER. Merci donc aux Acteurs de L'Ombre d'avoir réuni ce savoureux plateau, même s'il allait falloir se rendre au Klub, salle minuscule du quartier malfamé de Châtelet qui ne m'a pas laissé que de bons souvenirs.
Keyser

Ce sont donc les Allemands de VENENUM qui ouvrent les hostilités. Le groupe, formé autour d'un ancien membre d'Excoriate et actuel Hellish Crossfire, avait déjà fait forte impression courant 2011 grâce à la sortie d'un premier EP particulièrement prometteur et fort intéressant. Définitivement moins Thrash que les deux groupes mentionnés plus haut, VENENUM fait la part belle aux atmosphères occultes et ritualistes. Des ambiances très bien retranscrites ici et sublimées par les lieux: une vieille cave suffocante bâtie autour de voutes en pavés et baignée d'une épaisse fumée blanchâtre. Le groupe débute son set par un titre qui m'est totalement inconnu. Un titre finalement assez éloigné du VENENUM que je connais, à la fois rapide et direct mais aussi moins ambiancé. Une entrée en matière quelque peu déroutante puisque du coup je n'étais pas certain que ce soit VENENUM en face de moi. Puis mes doutes ont bien vite été balayé grâce à l'excellent "Bewitched Craft" offrant alors sont lot d'ambiances sinistres, de mid tempo écrasants et de passages Thrash old school aussi délicieux qu'efficaces. Le groupe poursuit ainsi son set en jouant quasiment l'intégralité de son EP (sans oublier les interludes). Si VENENUM n'est pas particulièrement démonstratif, le groupe se montre néanmoins redoutable. Comme l'a précisé Keyser, le son est vraiment bon et permet ainsi de rentrer très vite dans le set des Allemands. Une grosse demi heure de plaisir au son d'un Death Metal habité et terrifiant. Le public, encore légèrement clairsemé ne s'y trompe pas et fait honneur au groupe en headbangant avec vigueur. Pour ma part, je ne cache pas mon plaisir au son de ces riffs thrashy et sinistres ou ces tchouka-tchouka endiablés. VENENUM terminera son set par un second titre inédit qui laisse augurer du meilleur pour la suite. Une suite encore inconnue à ce jour mais que l'on a vraiment hâte d'entendre.
A

On commence pour une fois à l'heure vers 20h avec le groupe que j'attendais le plus, VENENUM. Fondé par le batteur de Hellish Crossfire et ex-guitariste d'Excoriate Patrick Tausch, le combo allemand avait fait buzzer l'underground avec son EP éponyme chez Sepulchral Voice Records datant déjà de 2011. Un très bon EP de death metal d'inspiration finlandaise, moins brutal qu'Excoriate, mais tout aussi old-school et sur lequel l'accent était mis sur l'atmosphère ritualiste. J'attends ainsi avec impatience le début du set. Les Allemands débarquent rapidement, leurs cheveux longs cachant leur visage et affublés de perfectos, de jeans noirs serrés et de santiags. Puis c'est parti pour une grosse demi-heure de death metal de grande qualité. VENENUM n'a rien inventé mais qu'est-ce que c'est bon en live! Sur le côté, juste derrière la table de mixage, le son est même très bon, incroyable! De quoi savourer pleinement le death à l'ancienne du quatuor qui alterne avec talents passages rampants sur leads atmosphériques mélodico-sombres et accélérations thrashies bien senties à base de riffs en tremolo. Et cette voix d'outre-tombe, un régal! Pas beaucoup de monde encore dans la salle du bas mais celle-ci ne pouvait de toute façon pas en contenir beaucoup plus. Le public répond tout de même présent, headbangue et s'agite un peu, ravi de cette prestation convaincante dont la seule fausse note sera le départ précipité de H.L. parti remplacer sa guitare défaillante en plein morceau. Malgré la longueur conséquente des titres, le concert passe vite, trop vite et on aurait voulu qu'il dure encore. Et finalement, le décor de cave sied à merveille à la musique de la formation d'outre-Rhin qui nous offrira, entre les extraits de l'EP, quelques nouveaux hymnes à la mort dont un final absolument dantesque. Revenez quand vous voulez les gars!
K

Ce sont leurs compatriotes d'ALCHEMYST qui prennent ensuite le relais. Grimé de pied en cape, il ne fait aucun doute que l'ambiance sera encore l'élément central dans le set de ce jeune groupe qui m'est presque totalement inconnu. Mais à la différence d'un VENENUM, la musique d'ALCHEMYST ne s'intéresse essentiellement qu'au mid tempo en laissant malheureusement de côté les passages plus virulents. Un parti pris qui ne va pas vraiment jouer en leur faveur car si les ambiances sont encore une fois particulièrement travaillées, le set des Allemands manque clairement de rythme et d'énergie. Aussi, sans être mauvaise, la musique d'ALCHEMYST peine à convaincre durablement et rares sont les passages vraiment remarquables. Hormis quelques accélérations ici et là (le très bon "Okkvltista") qui viennent raviver l'intérêt pour le groupe, on a bien du mal à se sentir concerné. C'est bien dommage car ALCHEMYST n'est pas un groupe inintéressant, notamment grâce à un travail sur les ambiances digne d'intérêt mais aussi grâce à un chanteur original dont la voix criée/déclamée s'éloigne des standards en matière de Death Metal. Leur prestation a été entaché par un autre point noir, l'usage abusif de la fumée empêchant de voir ses proches voisins. Déjà gênant pour le public cette épaisse fumée c'est montrée encore plus gênante pour certains musiciens qui avaient bien du mal à trouver la bonne pédale à effet...
A

Un petit tour à la surface histoire de faire avancer le cancer du poumon puis retour sous-terre pour ALCHEMYST. Alors eux, je ne les connaissais pas. Si VENENUM travaille l'ambiance de son death, celle-ci est carrément la base chez ALCHEMYST. Sorte de blackened death metal que je qualifierais presque de DM orthodoxe, la musique des Allemands se veut occulte, sombre et religieuse, à l'image de ces nombreux passages incantatoires lents et dissonants ou de certaines paroles déclamées en latin. Le chanteur est d'ailleurs le membre le plus marquant de la formation, avec une façon de chanter assez originale, possédée, morbide et qui permet au quatuor de se démarquer. Si le groupe a clairement du talent et de la personnalité, je n'ai toutefois pas non plus été transcendé, la faute à un manque de brutalité et d'efficacité dommageable en live malgré quelques accélérations bourrines malheureusement trop minimalistes et répétitives. Le son n'était pas non plus très distinct sur les séquences les plus rapides (j'ai par contre bien aimé le son de basse sur-mixé qui raclait) et j'avoue avoir été quelque peu saoulé par la surabondance de fumée utilisée. Je sais, ça collait à l'ambiance mais trop de fumée tue la fumée. À approfondir sur album peut-être car il y a des choses intéressantes mais ALCHEMYST fut clairement le groupe que j'ai le moins apprécié de la soirée. Avis semble-t-il partagé par le public qui m'avait l'air endormi.

Setlist ALCHEMYST:

House of Aides (Nekromanteion Pt. I)
Rites of the Holy Hill
The Inner Fire
Kharon (Nekromanteion Pt. II)
Oracle of the Dead (Nekromanteion Pt. III)
Okkvltista
K

Des quatre groupes présents en ce lundi soir, TRIBULATION était probablement celui que j'attendais le plus avec VENENUM. Comme Keyser, je n'avais pas encore pris le temps de poser mes oreilles sur le deuxième album du groupe Suédois. Un deuxième essai qui affiche tout de même un peu plus d'une heure et quart au compteur et qui semblait, selon les dires de certains, s'éloigner de plus en plus du Death Metal particulièrement efficace mais convenu de The Horror. Première surprise, le look soigné et très étudié de chaque musicien. Entre un batteur au look 70's parfaitement assumé, arborant fièrement une jolie moustache accompagnée d'une frange aussi ridicule qu'audacieuse, deux guitaristes particulièrement efféminés attirants tous les regards et un chanteur/bassiste dreadlocké et maquillé, il est juste de dire que le spectacle avait commencé avant même que les premières notes ne soient jouées. Malgré le fait que le premier album de TRIBULATION soit ici passé presque entièrement sous silence à l'exception du title track et "The Vampyre", force est de reconnaître que les Suédois ont parfaitement su se réinventer. On reviendra plus en détail sur ce point lors de la chronique de The Formulas Of Death mais au delà du sentiment de surprise c'est avec énormément de plaisir que je découvre chaque nouveau morceau joué ce soir. Il émane de la prestation de TRIBULATION un feeling rock'n'roll 70's particulièrement fort mis en exergue par deux guitaristes au touché incroyable. Le groupe semble avoir énormément gagné en personnalité sans pour autant sacrifier à l'efficacité. Difficile d'apprivoiser la bête en seulement quarante cinq minutes mais une chose est sûre, je sors de là totalement conquit et ne regrette en rien mon récent achat au merchandising.
A

Tout le contraire du set de TRIBULATION. J'avais un peu peur de la tournure des évènements suite à l'évolution du groupe sur son deuxième album à propos duquel j'avais entendu qu'il s'éloignait du vieux death suédois de base de The Horror pour expérimenter davantage mais les Suédois ont vite chassé mes doutes. On passera sur le look ridicule typé Halloween des membres et aux interrogations quant au sexe des guitaristes (la blondasse que j'ai pris pour une fille et le guitariste Adam Zaars de Repugnant et ex-Enforcer, d'où le caractère androgyne) pour se concentrer sur la musique. Et là, aucun doute possible, ça envoie! Rythmiques thrash, riffs simples et efficaces (quel sens du riffing!), petites mélodies ensorceleuses, groove constant, TRIBULATION s'est montré ce soir d'une redoutable efficacité. Les Parisiens se lâchent et malgré l'étroitesse des lieux, pogos et même slams (alors que le plafond n'atteint pas les 2 mètres!) font leur apparition. Et sur scène, ça bouge bien aussi, on sent les musiciens à fond, ultra motivés. Alors, en quoi les Scandinaves ont-ils changé? Ils ont en fait rajouté des passages down-tempo ambiants et étiré la longueur de leurs morceaux, le nouvel album The Formulas Of Death, dont la quasi totalité des titres joués sont extraits, durant pas moins d'1h15! Ces passages sont assez réussis, apportent davantage d'originalité, mais j'ai surtout trouvé qu'ils cassaient le rythme. Rien de dramatique cependant et c'est avec le sourire aux lèvres que j'ai accueilli les trois quarts d'heure de show. En espérant que le nouvel opus, que je me suis procuré à la table de merchandising, ne m'emmerde pas trop sur CD.

Setlist TRIBULATION:

When the Sky Is Black With Devils
Wanderer in the Outer Darkness
Beyond the Horror
The Vampyre
Suspiria
Rånda
Ultra Silvam
Apparitions
K

Drapeau de l'Europe et hymne Allemand en guise d'introduction... Ça sent la provocation foireuse de la part de KETZER. Un mauvais point pour eux avant même de commencer. Heureusement, les Allemands se sont montrés d'une efficacité à toute épreuve, délivrant un Black/Thrash punitif dont les riffs et la rythmique sont certainement des éléments clefs. Pas de surprise mais une recette diablement efficace qui malgré un parterre légèrement réduit étant donné l'heure tardive, n'éprouvera aucune difficulté pour convaincre. Le groupe enchaîne ainsi les titres passant en revue aussi bien ceux de l'excellent Satan's Boundaries Unchained que ceux de son petit dernier Endzeit Metropolis. Peu de temps morts, quelques breaks bien sentis mais surtout une tripotée de riffs assassins et de tchouka-tchouka enflammés. Bête et méchant, KETZER l'est très certainement et le groupe continue de cultiver son image offrant une prestation sans faille et sans fumée. Il n'y a bien que le longuet "He, Who Stands Behind The Rows" et son côté bancal qui peine à séduire. Dommage, surtout lorsqu'il s'agit de conclure un set placé jusque là sous le signe d'une certaine radicalité.
A

C'est qu'il commence à se faire tard! Ce n'est en effet que vers 23h que les Allemands (oui, encore) de KETZER montent sur "scène" (entre guillemets puisque les musiciens sont à la même hauteur que les spectateurs). Du coup, le Klub s'est quelque peu vidé. Pas de quoi démotiver KETZER qui va envoyer la sauce tout du long pour le plus grand plaisir de ceux qui sont restés. J'avais vu le groupe l'année dernière mais vu la claque reçue, ça ne me dérangeait pas de les revoir déjà, même si j'ai eu la confirmation que le deuxième album du quintette, Endzeit Metropolis, n'atteint pas le niveau de l'excellent Satan's Boundaries Unchained. En live, l'écart de qualité ne se fait plus trop sentir et on prend presque autant son pied sur les morceaux du dernier opus "Endzeit Metropolis" en ouverture, "A Requiem for Beauty"...) que sur ceux du premier ("The Fire to Conquer the World", "Satan's Boundaries Unchained"...). Malgré le son moyen rendant les mélodies de riffs difficilement discernables (dommage, c'est un des meilleurs atouts du groupe), difficile de faire plus efficace que le black/thrash à l'australienne du combo d'Outre-Rhin qui enchaîne les rythmiques entraînantes (tchouka-tchouka, blastouille et mid-tempos brise nuque) avec un sens inné du riffing accrocheur. De quoi ravir les Parisiens qui réservent un accueil chaleureux à un groupe hautement sympathique. Malheureusement, je dois partir 15 minutes avant la fin pour rejoindre ma campagne. C'est qu'il y en a qui doivent se lever à 6h le lendemain pour aller à la mine! Frustrant mais j'aurais quand même pu voir une grande partie du concert.
K

Bilan de cette soirée, je ne regrette pas d'avoir loupé Top Chef. Venenum, Tribulation et Ketzer se sont montrés particulièrement à la hauteur. La prestation d'Alchemyst, sans être mauvaise, était cependant légèrement en dessous de celles de ses compagnons de tournée. Merci donc aux Acteur De l'Ombre de nous avoir organisé une telle date à Paris. On espère sincèrement en revoir d'autres de cette trempe le plus tôt possible.
A

Sans surprise, ce Infantry Of Death fut une réussite. L'affluence m'a même semblé bonne pour ce genre de groupe et de salle. Je regretterais juste le son pas toujours très net et des horaires trop tardives en semaine qui empêchent les banlieusards de rester jusqu'au bout. Sinon, des affiches comme celle-là, il en faudrait toutes les semaines!
K

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