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Kill-Town Death Fest 2014 (The Funeral Edition) - 4ème Jour

Live report

Kill-Town Death Fest 2014 (The Funeral Edition) - 4ème Jour Anatomia + Ataraxie + Fuoco Fatuo + Moondark + Sonne Adam + The Vein
Le 07 Septembre 2014 à Copenhague, Danemark (Ungdomshuset)
En ce dernier jour de festival, Copenhague revêt un manteau gris et pluvieux malvenu mais finalement adapté à l’ordre du jour, à savoir le Gloomy Sunday. Même si ce ciel chargé va laisser place de temps à autre à quelques éclaircies, c’est bien le cœur serré que nous nous rendons pour la dernière fois à Ungdomshuset afin d’assister à la clôture de cette cinquième et dernière édition du Kill-Town Death Fest "The Funeral Edition".

Au programme de cette journée nettement moins chargée, six groupes plus ou moins Doom qui vont ainsi "s’enchaîner" tranquillement dans la salle principale. On retrouve en effet avec plaisir le rythme tranquille des précédentes éditions avec une bonne demi-heure de pause entre chaque prestation. De quoi se poser tranquillement pour profiter une dernière fois du cadre, de l’atmosphère, de ces délicieux Vegan Burger ou encore de ces fameux cocktails de plus en plus chargés.

Comme je l’avais déjà constaté en 2012, le dimanche est souvent une journée beaucoup moins suivie par les festivaliers. Festival européen oblige, beaucoup ont déjà plié leurs gaules et s’en sont retournés chez eux pour reprendre le travail en temps et en heure. Il y a donc moins de monde présent sur le site et une ambiance de fin de vacances plane sur l’ensemble du complexe. Vous savez, ce sentiment d’avoir vécu des moments exceptionnels tout en sachant que cela touche malheureusement à sa fin et que bientôt nous serons tous séparés, repris par le quotidien de nos vies respectives. Bref, ce que l’on nomme plus communément la déprime post-festival...


THE VEIN (16h00 – 17h00)

Arrivés sur place un peu avant le début des concerts, je n’ai pas encore le cœur à m’enfermer dans la grande salle. Je suivrais donc THE VEIN d’une oreille distraite depuis l’extérieur. Ce que j’en ai entendu m’a fait penser à Novembers Doom, soit un Death/Doom de plutôt bonne facture. Un groupe qui semblait donc intéressant mais que je n’ai pas pris la peine de découvrir... Tant pis.


FUOCO FATUO (17h30 – 18h30)

Parmi les nombreux running gag du week-end, il y aura eu celui de Jean-Pierre FUOCO FATUO. Attiré, entre autre, par l’artwork vraiment classe de son premier album intitulé The Viper Slithers In the Ashes Of What Remains, nous nous décidons à pénétrer enfin dans la salle principale pour assister à la prestation de ces Italiens que je ne connais que brièvement. Formé sur la base d’un trio, on retrouve dans le groupe des membres et ex-membres de Funest, Into Darkness et Rogo. Un pédigrée intéressant pour un groupe plus ou moins éloigné de ce genre de Death Metal old school. En effet, FUOCO FATUO verse plutôt dans un Death/Doom écrasant mais non dénué de relief. Car malgré des compositions s’étirant sur plusieurs longues minutes, le groupe italien n’est pas sans proposer quelques séquences plus soutenues. De quoi apporter du rythme à l’ensemble de sa prestation et ainsi conserver tout mon intérêt pour cette musique lourde et écrasante qui, dans le cas contraire, a souvent tendance à m’ennuyer. Le growl profond et caverneux du guitariste Milo Angeloni colle parfaitement à ce genre de Death/Doom pachydermique. Cette musique massive est également portée par des riffs sinistres et entêtants et une certaine présence qui au final font de cette entrée en matière une franche réussite et une belle confirmation/découverte. Les amateurs de Death/Doom devraient s’y intéresser de près car les Italiens ont du potentiel.


ATARAXIE (19h00 – 20h00)

En tant que Français, le nom d’ATARAXIE ne m’est évidemment pas inconnu. Celui-ci circulant maintenant depuis presque dix ans sur l’Internet. Pourtant, je n’ai jamais pris le temps d’écouter ce que le groupe avait à proposer jusque-là. Pourquoi ? Je n’en sais trop rien. Trop de groupes, trop de sorties, pas assez de temps, manque de curiosité... Un peu tout ça à la fois. Toujours est-il que je comptais bien profiter de l’occasion pour réparer cet affront. Une fois encore, bien m’en a pris car j’ai été agréablement surpris par le set des Français qui comptent dans leur rang deux nouveaux guitaristes arrivés cette année. Un peu à l’image de FUOCO FATUO, ATARAXIE est lui aussi un peu le cul entre deux chaises, empruntant autant au Death Metal qu’au Doom même si la brutalité est encore une fois beaucoup plus relative du fait de ces longues compositions dépassant aisément les dix minutes et de ces nombreux passages plus aériens. Malgré tout, jamais je ne me suis ennuyé à l’écoute de cette setlist a priori tournée sur l’ensemble de la discographie d’ATARAXIE allant ainsi de son premier album Slow Transcending Agony au petit dernier paru l’année dernière et intitulé L'Être et la Nausée.
Avec trois guitaristes sur scène, il va sans dire que le son était particulièrement puissant même si l’apport de cette troisième guitare ne semblait pas systématiquement justifié (cela s’explique probablement par le fait que les plus vieux morceaux n’aient pas été composés pour/par trois guitares). Les Français, rompus à l’exercice de la scène, sont ici comme à la maison et le public semble avoir été rapidement conquis par le Death/Doom massif et mélodique de la formation hexagonale partagée entre Rouen et Paris. La voix profonde et chargée de Marquis, les riffs tantôt écrasants, tantôt mélodiques et aériens du trio de guitaristes, les quelques accélérations de batterie et ces nombreux passages plombés... Tous ces éléments mis bout à bout constituent l’ossature d’ATARAXIE à laquelle vient s’ajouter de belles atmosphères parfois mélancoliques, parfois beaucoup plus dynamiques mais quoi qu’il arrive toujours aussi désespérées. Une belle découverte à approfondir désormais sur CD.


MOONDARK (20h30 – 21h30)

Le Gloomy Sunday n’est pas une journée spécifiquement dédiée au Doom mais plutôt une journée à laquelle participe les groupes les moins virulents ou immédiats du Kill-Town Death Fest. Voilà pourquoi MOONDARK, groupe de Death Metal suédois, apparaît en ce dimanche à l’affiche de cette cinquième édition. All Star band formé en 1993, le groupe compte en son sein Alexander Högbom de Centinex au chant, Johan Jansson d’Interment à la guitare, Mattias Norrman de Dellamorte et October Tides à la seconde guitare, Allan Lundholm d’Interment à la basse et enfin pour terminer Kennet Englund d’Interment (encore!) à la batterie. Une histoire de famille qui n’a pas duré bien longtemps puisqu’après une seule démo, MOONDARK a cessé toute activité avant de reprendre du service récemment (courant 2011, si je ne m’abuse). Quoi qu’il en soit, MOONDARK figure sûrement parmi les groupes les plus rares que le Kill-Town Death Fest ait réussi à faire jouer en cinq ans d’existence. Il était donc hors de question de louper leur prestation d’autant qu’avec trois membres d’Interment cela ne pouvait être que bon. Death Metal mid-tempo élevé à la pédale HM-2, MOONDARK nous transportera rapidement dans la Suède des années 90 grâce à un son gras que monsieur Johann "Chainsaw" Jansson va s’appliquer à restituer pendant plus de quarante-cinq minutes. Ca ronronne pépère sur des titres mid-tempo efficaces sans pour autant être mou du genou. Comme pour Centinex, Alexander Högbom, mène le show d’une main experte à coup de poses qui vont bien n’hésitant pas à communiquer avec le public. Bien qu’assez générique, le Death Metal de MOONDARK passe plutôt bien et se laisse donc apprécier tranquillement en dodelinant de la tête et/ou en tapant du pied. Pile poil ce qu’il me fallait en ce dimanche où la fatigue commence tout de même à se faire de plus en plus ressentir.


SONNE ADAM (22h00 – 23h00)

Plus mid-tempo que la moyenne, SONNE ADAM s’invite donc cette année pour le Gloomy Sunday. Le groupe israélien qui était déjà présent pour l’édition de 2011 revient donc jouer sur les terres danoises pour mon plus grand plaisir puisque pour ma part, je ne les avais encore jamais vus. Pratiquant un Death Metal obscur et blasphématoire qui tire une grande partie de son inspiration des Floridiens de Morbid Angel, le groupe va mettre un point d’orgue à faire de sa prestation un des grands moments de la journée malgré un jeu de scène plutôt limité. Pari réussi grâce à des titres à l’atmosphère sinistre et à des séquences mid-tempo lourdingues et entêtantes du meilleur effet. Tom Davidov, chanteur de SONNE ADAM depuis le départ de Chen Dahan en 2012, s’en sort ici très bien même s’il n’a pas tout à fait le même timbre de voix. Son growl profond se marrie en effet parfaitement à ces titres ambiancés qui ne sont pas sans rappeler le côté occulte/messe noire de Necros Christos. Le public, venu nombreux assister à la prestation de SONNE ADAM, semble se régaler, tout comme moi qui apprécie de pouvoir enfin découvrir en live les titres de l’excellent Transformation ainsi que des deux derniers EP. Malgré un certain stoïcisme, les trois musiciens de SONNE ADAM auront réussi l’essentiel en offrant au public du Kill-Town un set efficace à l’ambiance religieuse. Bel effort.


ANATOMIA (23h30 – 00h30)

Pour je ne sais quelle raison, je n’ai jamais prêté attention à ANATOMIA auparavant. Je décide donc, après avoir pris l’air quelques minutes, de reprendre le chemin de la Main Stage pour assister à la prestation de ces Japonais qui compte en leur rang une claviériste qui parle apparemment très bien le Français ainsi qu’un batteur également chanteur. Souvent comparé aux Américains d’Autopsy, ANAMOTIA va proposer pendant plus d’une heure un Death Metal souvent mid-tempo, agrémenté de temps à autre par quelques séquences plus soutenues. Si les Japonais vont réussir à très vite séduire le public du Kill-Town, je vais pour ma part avoir bien du mal à me laisser transporter par le Death Metal d’ANATOMIA que je trouve finalement plutôt quelconque et surtout terriblement monotone. Malgré quelques bons passages qui me feront hocher de la tête, je commence à vite trouver le temps long. ANATOMIA n’est pourtant pas sans mettre du cœur à l’ouvrage même si je me demande encore l’intérêt que peut avoir la claviériste sur la musique du groupe (on ne l’entendait pas beaucoup sur scène, il est toutefois probable que cela soit plus efficace sur disque). Mais malgré cette bonne volonté, rien n’y fait et je décide finalement, non pas de quitter la salle mais seulement de trouver un siège pour pouvoir enfin me (re)poser et suivre ainsi de loin ce qui se passe sur la scène. Autant vous l’avouer de suite, je ne garde pas beaucoup de souvenirs de cette prestation que j’ai trouvé extrêmement longue et durant laquelle je me suis donc particulièrement ennuyé. Tant pis, on ne peut pas plaire à tout le monde. L’essentiel étant que la majorité des gens présents ce soir ait apprécié la prestation d’ANATOMIA. D'ailleurs, le groupe ne se privera pas de revenir sur scène pour un rappel finalement assez sympathique notamment grâce à Jun Tonosaki qui fera tomber la chemise pour l'occasion et révélera ainsi aux yeux de tous un caleçon aux couleurs du Danemark élégamment remonté jusqu'au nombril. Quelle classe.


C’est donc sur ce concert plus ou moins mitigé des Japonais que se conclue cette cinquième édition du Kill-Town Death Fest. Heureusement, celle-ci ne reflète en rien l’ensemble de ce festival qui reste et restera pour moi l’un des meilleurs en la matière. Le boulot abattu par les quelques organisateurs et ces nombreux bénévoles est tout bonnement incroyable. Un professionnalisme de tous les instants qui malgré le caractère Punk/DIY qu’il revêt n’a pas à rougir face aux plus grosses machines. L’ambiance conviviale et paisible qui y règne depuis ses débuts en 2010 est restée la même et me manquera assurément. Tout comme cette proximité avec les groupes et l’ensemble des festivaliers. Un évènement à taille humaine qui place au cœur de son activité l’essentiel : le partage, l’échange et bien entendu d’excellents concerts tout au long du week-end. Le Kill-Town Death Fest est mort, vive le Kill-Town Death Fest.

Après ces quatre jours riches en émotion, Il est temps pour nous de reprendre le chemin de notre appartement avant le départ en avion demain midi. C’est le cœur serré mais ravi d’avoir pu vivre encore une fois un excellent week-end à Copenhague pour cette toute dernière édition du Kill-Town Death Fest que nous quittons Ungdomshuset non sans un dernier regard. A une prochaine fois...

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