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Ragnard Rock Festival 2015 - 1er jour

Live report

Ragnard Rock Festival 2015 - 1er jour Bran Barr + Evohé + Wardruna + Arkona
Le 17 Juillet 2015 à Simandre-sur-Suran, France
Il était une fois un festival, le Ragnard Rock, dont la première édition avait fait grand bruit avant son déroulement. Un cadre s'annonçant idyllique (Simandre-sur-Suran, village d'environ 700 habitants encastré dans les vallées du Suran non loin de Lyon), des groupes évoluant dans des registres black, heavy, death, folk et, pour la majorité d'entre eux, pagan ainsi que la présence de troupes vikings animant le lieu trois jours durant : il n'en fallait pas plus pour décider de tenter l'expérience à nos valeureux héros, Ikea le passe-partout, petit être au cœur vaillant malgré ses bras malingres et sa méconnaissance de la scène pagan, et Dysthymie la fée Ministe, prête à faire fi des ambiances phallocratiques courantes en festival pour mener à bien sa mission. Quête qui commencera par un périple pour atteindre le site, nos deux téméraires (mais incapables) protagonistes ayant oublié de s'équiper de la compétence « GPS » avant de partir. Après des heures de trajet semées de quêtes secondaires (interroger les habitants sur le chemin à prendre, boire de l'eau, se perdre, boire encore, arriver sur le camping du Ragnard Rock, déshydratés mais heureux malgré un parking situé à un bon kilomètre de l'emplacement des tentes, subir les blagues des festivaliers refusant de dormir la nuit précédant le début des concerts...), les festivités purent enfin commencer. Mais n'y a-t-il pas, sous les sourires et l'excitation, une malédiction grondante, prête à stopper notre duo dans son élan ? Laissons les désormais raconter ce qui, du début à la fin, a été une aventure !

L'ouverture (par Dysthymie)

Vendredi matin le réveil fut des plus difficiles et matinaux, baignant dans notre jus dans les duvets, à cause d'une chaleur écrasante. Sur pieds dès 9h nous en profitons donc pour tester le service petit déjeuner mis en place par l'organisation, proposant pour une somme modique croissants, pains au chocolat, café, thé et autres boissons bienvenues pour débuter une journée. Installés à l'ombre comme bon nombre de festivaliers, nous patientons avant l'arrivée des bénévoles et d'une partie de l'organisation pour obtenir notre précieux sésame matérialisé en un bracelet en tissu. Les minutes défilent et nous commençons à nous poser sérieusement des questions, poireautant en plein soleil dans la file créée pour avoir le pass 3 jours. Il est 10h et le site est censé ouvrir à...11h. Bien. Heureusement une équipe arrive enfin sur le camping et là, l'information tombe : on ne pourra avoir accès au site qu'à partir de 13h. Bon. Mais pour palier à ce problème on nous annonce que, pour aujourd'hui, la douche est gratuite. S'ensuit une véritable ruée vers le module Algeco.
Il est 12h30, des gens se mettent en route vers l'entrée principale pour faire la queue et nous leur emboîtons le pas, tenant absolument à voir Evohé. L'ombre se faisant rare nous nous installons tous, dans un premier temps, sur les bords de la grande allée. 13h approche, les gens continuent d'affluer, nous nous précipitons donc devant les grilles. Parmi les premiers arrivés, nous égrenons les minutes sous un soleil plombant sans bouteille d'eau et avec un maigre déjeuner avalé. Maugréant – moi particulièrement – et nous liquéfiant sur place, nous sommes à deux doigts de faire marche arrière pour retourner au camp. Cependant face à l'incertitude nous préférons rester et subir auprès des autres festivaliers. Il est 13h30 passées, le personnel de la sécurité est inondé de questions, la plus récurrente portant sur l'ouverture des portes. Dix minutes plus tard, l'un d'eux nous dit : « J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle ». Aaahhh ! « Je viens d'avoir des informations et je ne sais pas à quelle heure doit ouvrir le site »...
Il faudra attendre 13h45 pour la délivrance et pouvoir enfin fouler la pelouse du Ragnard Rock Festival. Pas le temps de s'attarder sur le village viking s'étalant sur une bonne partie droite – une fois passée l'entrée – du terrain, la gauche étant occupé par le bar et les stands de nourriture. C'est d'ailleurs vers eux que nous nous jetons à corps perdus avec nos amis, les lèvres sèches, la bouche pâteuse et nos ventres criant famine. Premier constat une fois sur place, si les troupes vikings sont prêtes à accueillir le public cela n'est pas le cas niveau restauration. Beaucoup de retard a été pris pour l’installation des food trucks et autres ainsi que dans les livraisons de denrées – seule de la bière tiède Skoll était servie au bar, tenu par l'organisation du festival. D'ailleurs une monnaie – des runes imprimées sur des petits tickets en papier – a été mise en place spécialement pour ces derniers. Bref, une entrée en matière très mouvementée et harassante pour débuter cette première journée de festival. Place aux shows !

Evohé

Ikea : Enfin, les concerts vont pouvoir commencer ! Après un repas et l'engloutissement d'une citerne d'eau en raison d'une canicule qui me fera renommer le festival le « Cagnard Rock » (quel humour !), je me place pour voir ce qui sera mon premier groupe de la journée, les Français d'Evohé jouant un black metal très traditionnel. Malgré les retards, le public présent paraît de bonne humeur, prêt à entendre les morceaux du quatuor. Un black metal frontal, hostile et froid parfaitement rendu par un son ce qu'il faut de monolithique et qui me plaira assez pour rester jusqu'au bout du (court) set et son morceau final rampant, apparemment destiné à paraître sur une sortie future. Un bon début donc.

Dysthymie : Changement de décor et de terrain – via un petit chemin terreux – afin de se placer idéalement pour voir le set des Français. Et c'est avec bien 1h de retard que le groupe va enfin ouvrir les hostilités. Un live qui se déroulera non pas sur la grande scène Odin mais la petite à cause d'une panne de générateur – l'organisation n'ayant pas pris soin d'en avoir un de secours. Ne connaissant que Tellus Matter, premier album de bonne facture, j’étais curieuse de voir le quatuor à l’œuvre sur les planches et je n'ai pas été déçue ! Malgré les problèmes d'horaires, plusieurs balances et un déplacement vers les planches de Thor – viking jusqu'au bout – on sent les musiciens contents d'être là, jouant leurs morceaux avec hargne. Le son plutôt correct ne fera que rendre grâce à leurs compositions à la fois glaciales mais mélodiques dont la formation a le secret. Les leads se distinguent nettement et je rentre facilement dans l’atmosphère tant sombre qu'électrisante posée par Evohé, remuant la tête sans discontinuer. Il faut dire que le trio basse/guitares fonctionne à merveille, nous happant par sa maîtrise et son efficacité couplées à un bon jeu de scène. De même les différentes prestations vocales effectuées tour à tour par Dalgrïn, Abssyd et Furthass donnent un grain particulier à l'ensemble et permettent de tenir le public en haleine par moult variations. Un public qui est malheureusement encore bien clairsemé mais conquis, répondant aux appels du groupe. Le black classique et racé délivré ici tape juste avec en guise de clôture un nouveau titre prometteur – figurant sur leur prochain album à paraître – alternant passages ambiancés rampants, riffs accrocheurs et parties up tempo. Dommage que le set ait dû être écourté suite aux problèmes techniques rencontrés.

Bran Barr

Ikea : Suite au chaud-froid créé par les atmosphères glaciales d'Evohé contrastant avec la chaleur ambiante, vient celui des compositions de Bran Barr et son pagan situé entre black metal abrasif et influences de musiques traditionnelles. Entre chansons à boire et élans furieux, difficile d'entrer dans le set des Français, malgré une envie apparente de fédérer le public autour d'eux. Cependant, les « hey, hey, hey » suivis par la foule ainsi qu'un dernier titre au refrain entêtant (que nous chanterons encore quelques temps après le concert) ont fait de ce moment une surprise agréable. Après un démarrage pas loin de la catastrophe, le Ragnard Rock parvient à relever la barre.

Dysthymie : Je ne vous cacherai pas que je ne connaissais cette formation que de nom et ne souhaitais pas forcément la voir en live, n'étant pas très friande du style black metal/pagan et autres dérivés approchants. Seulement il se trouve que le laps de temps entre les deux premiers sets fut assez court et une collègue, appréciant le groupe, a réussi à me contaminer par son enthousiasme croissant, me retrouvant donc pour la seconde fois devant la petite scène. Si le live d'Evohé a réussi à me marquer ce ne sera malheureusement pas autant le cas ici. Non pas que Bran Barr démérite, loin de là, faisant preuve de maîtrise – un coup d’œil sur le line up suffit pour s'en convaincre – et haranguant la foule avec aisance. Néanmoins l'alternance trop abrupte entre passages très folk, dansant pour certains, et parties black metal plus classiques tant rêches que violentes cassera un peu mes élans. Une rupture brisant la magie installée par des titres mélangeant subtilement les styles et où viennent se mêler violon et tin whistle. Le tout porté par un son relativement correct ainsi que par la belle prestation de Hades (ex-Aes Dana, ex-Heol Telwen) alternant growl et chant clair de façon naturelle, renforçant le côté épique de la musique. Je me surprends même à aimer le dernier titre joué par le groupe pourtant plus tagada tsoin tsoin mais foutrement efficace qui enflammera le public. Un set en dents de scie qui sera encore une fois un poil trop court, me permettant toutefois de faire une jolie découverte. À creuser !

La chaleur, la fatigue et le manque de motivation auront eu raison de moi, cherchant désespérément un coin d'ombre et passant la tête sous l'eau moult fois au camping – n'ayant aucun point d'eau sur le site. J'écoute donc les groupes de plus ou moins loin, profitant pour faire un tour au merch plutôt bien fourni avec le stand du Ragnard Rock Festival, Osmose Productions, Les Acteurs de L'Ombre, Hass Weg, Adipocère ou encore Forgotten Wisdom Productions, traîner dans le village viking, voir de fabuleux combats, boire de l'hydromel bien frais et manger un morceau. Durant ce temps les groupes continuent de se relayer sur la petite scène Thor, prenant toujours plus de retard avec notamment Din Brad qui passe à la trappe et God Seed jouant finalement après Wardruna.

Arkona - Wardruna

Ikea : Après une bonne partie de la journée passée à l'ombre et dans les douches du festival (à l'eau glacée, une chose agréable étant donné le temps), je me prépare pour Wardruna dont le placement dans le Running Order de la journée a été modifié. En effet, autrefois censé terminer cette première journée, le groupe laissera finalement le soin à God Seed de la clôturer. Une décision étrange, tant la musique rituelle des Norvégiens se prête mieux à la conclusion. Leurs atmosphères apaisante, mystique et guerrière auront eu d'ailleurs raison de mon énergie et me feront dormir plus tard comme un bébé. Car Wardruna m'a fait un effet bœuf ce soir-là, par un début où les troupes viking présentes sur le festival (et dont j'avais vu des reconstitutions de batailles quelques heures auparavant) ont entonné un chant d'introduction plaçant l'ambiance, sa disposition scénique sobre mais laissant parler le charisme de ses membres et une musique enivrante retranscrivant à la perfection l'onirisme de ces temps-là, cinglante et austère comme le vent du Nord, fiévreuse comme un appel aux armes, merveilleuse comme un conte. Assis, laissant voler autour de moi les notes de la formation, c'est avec facilité que j'ai pu apprécier ce concert qui fut ma première claque musicale du Ragnard Rock. Si le but de cet événement était de transporter vers des temps oubliés, l'objectif a été atteint avec Wardruna.

Dysthymie : Installée à la fraîche, sirotant une bière, sur la pelouse du deuxième terrain du site – où se tiennent les scènes, se faisant face, les stands de merch ainsi qu'un bar – j'écoute de loin les derniers titres de Arkona, jouant sur les planches de Thor. Encore une fois, si je n'ai jamais accroché à la formation russe, je ne peux que m'incliner devant Masha qui est incontestablement une des meilleures meneuses de la sphère metal. Mais trêve de bavardage et place à Wardruna ! La nuit s'est installée progressivement sur Simandre-sur-Suran mettant un voile sur un cadre idyllique mais déroulant une toile de fond parfaite pour le concert des Norvégiens. Tout comme la formation citée ci-dessus, le public arrive par vague, remplissant rapidement le devant de la grande scène enfin en état de marche. Une ambiance tamisée prend forme avec un jeu de lumières très sobre aux tonalités foncées couplé à une légère brume de fumée. Un cortège de vikings se détache au loin, l'arme au poing, et prend place devant les planches d'Odin, avant le début des festivités, tapant de toutes leur force sur leur bouclier et donnant le ton mais aussi une dimension particulière au concert à venir. Après avoir investi les lieux sous les acclamations de la foule, la formation débute rapidement son set, tissant ses ambiances au gré des minutes. D'ailleurs, les Norvégiens vont arriver à installer un climat à la fois très intimiste et hors du temps dès les premières notes, enchaînant avec classe des morceaux d'une pureté rare en grande partie tirés de leur second album tels « Hagal » ou encore « Bjarkan ». La paire Kvitrafn/Lindy Fay Hella donne des frissons tant par leur charisme que l'émotion dégagée et ce malgré leur côté statique – en particulier Kvitrafn (Jotunspor, ex-Gorgoroth) qui chantera très souvent assis, jouant des instruments folkloriques atypiques. Wardruna m’entraîne loin, très loin même, dans les contrées les plus inhospitalières de Norvège, en des temps immémoriaux, bercée par sa musique païenne, rituelle et mystique. Le public semble en transe, beaucoup tendant et balançant les bras vers les cieux ou se laissant aller les yeux fermés en oscillant mollement aux rythmes tribaux des percussions. Une cérémonie fabuleuse que je finirai de voir assise dans l'herbe totalement immergée dans le set du groupe, qui se conclura par la puissante « Helvegen ». Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. C'est avec des étoiles pleins les yeux et toute secouée par ce live – assurément l'un des plus marquants du Ragnard Rock Festival – que je retourne donc au camping afin de me reposer un minimum pour attaquer la journée du samedi, faisant l'impasse sur God Seed qui ne m'emballe pas.

Et c'est ainsi que se termine le premier chapitre des aventures d'Ikea et Dysthymie au Ragnard Rock Festival. Fourbus, ils s'endormirent au son âpre de chants anciens appelant l'apéro et cet enculé de Philippe (« T'es où Philliiippe ? Enculéééééé » fois 40, une véritable litanie paysanne). Malgré les embûches contre lesquelles tous, festivaliers comme bénévoles, pestèrent, les terres du Ragnard Rock semblaient prêtes pour une suite se déroulant sans encombre. Mais il n'y a pas de bonnes histoires sans péripéties, n'est-ce pas ? Et celle-ci s'annonça par une complainte insidieuse, égrainant son plan maléfique au goutte à goutte. Plic, plic, plic...

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