Ragnard Rock Festival 2015 - 3ème jour
Live report
Ragnard Rock Festival 2015 - 3ème jour Agressor + Din Brad + Enslaved + Himinbjorg + Nokturnal Mortum + The Moon And The Nightspirit
Le 19 Juillet 2015 à Simandre-sur-Suran, France
Enfin ! Enfin, voilà la fin de la trilogie du Ragnard Rock ! Peut-être vous êtes-vous ennuyés, peut-être même êtes-vous partis avant la fin ou peut-être avez-vous trouvé de quoi vibrer à la lecture des aventures de nos deux héros ! Peu importe, je vous souhaite le meilleur mes amis, que vos jours soient clairs, vos besaces pleines et que vous réussissiez enfin à venir à bout de cet enculé de boss dans Dark Souls ! Mais gardons les embrassades pour plus tard, voici de nouveau Ikea le bifteck cru et Dysthymie le fromage fondu (Oui, le troisième jour d'un festival, difficile étant donné l'hygiène de mériter un surnom reluisant) poindre le bout de leurs nez, craignant que leur quête soit de nouveau arrêtée à l'entrée, à cause d'un retard conséquent. Par chance, tout semble se dérouler comme prévu, les concerts commençant cette fois-ci à l'heure ! Ô déesse de la félicité, merci ! Mais ne vois-je pas dans ton ombre une rampante bête se léchant les crocs ? Oui vous vous en doutez, merde il y a eu et merde il y aura, mais celle-ci pointera le bout de son museau avide plus tard...
Agressor
Dysthymie : C'est avec l'une des plus anciennes formations françaises de metal que débute cette journée de dimanche, exempte de problèmes techniques et de gros retards – enfin ! Si je connaissais surtout Agressor de nom, ayant écouté vite fait mal fait un ou deux titres, ce n'est que quelques semaines avant le grand départ pour le fest, en checkant le running order, que l'écoute de Neverending Destiny fit pencher la balance en leur faveur. Je me déplace donc vers la grande scène, aux alentours des 15h et en pleine canicule, avec quelques irréductibles afin d'assister au set du groupe que je vois pour la première fois sur les planches. Les premières notes retentissent et je me dis d'emblée que leur death/thrash metal va certainement se révéler des plus efficaces, sonnant comme une bouffée d'air frais au milieu de tous ces combos officiant dans le pagan black metal, folk, etc. Néanmoins la formation va devoir rapidement faire un break suite à un souci au niveau de la double pédale. Heureusement Alex Colin-Tocquaine ne se démonte pas, en profitant pour se désaltérer avec sa bière et blaguant avec un public très réceptif – dont les rangs s'étofferont au fil des minutes. Une fois le problème réglé, c'est reparti de plus belle avec des titres briseurs de nuques ponctués par des leads techniques des plus jouissives. Le set est carré, mené avec assurance et sobriété par deux papas metal – le chanteur/guitariste ainsi que le bassiste –, me renvoyant au concert de Mercyless vu la veille. Une bonne partie de la discographie de Agressor est représentée avec des morceaux tirés de Towards Beyond ou encore Medieval Rites. Le frontman ira même jusqu'à faire des jeux de mots et autres afin de les présenter au public, notamment pour « Uncontroled Desire » mais aussi « Someone to Eat ». Ce sont d'ailleurs les anciens titres plus cradingues, naïfs et pêchus qui me feront le plus bouger malgré une chaleur écrasante, le Rhône se formant le long de ma colonne vertébrale – ma raie tenant le rôle du delta. Une jolie découverte donc en dépit d'un son de basse trop puissant et une double pédale couvrant l'ensemble sur les parties les plus véloces.
Ikea : Après un temps passé sur la pelouse bordant la rivière à apprécier les beaux paysages entourant le festival (et dormir, aussi), je rejoins la scène Odin pour Agressor. N'ayant pas eu l'occasion d'écouter la musique de ce vieux groupe français de Death / Thrash (actif depuis 1986 !), c'est avec l'esprit de découverte que j'assiste à son arrivée sur les planches. Et si tout ne m'a pas plu, certains morceaux « rouleau compresseur » m'ayant ennuyé, une prestation amicale (quelques connaissances d'Agressor était dans le public, le leader s'étant amusé à les invectiver pendant le show) et des riffs fleurant bon le vieux death m'ont fait passer un bon moment, assez pour que je décide de résister à la chaleur caniculaire qui frappe le festival depuis le début. Une chose qui semble avoir eu raison de la motivation de beaucoup de festivaliers ce jour-là, le public ne s'étant pas déplacé en masse pour écouter les titres des créateurs de Medieval Rites. Une batterie remontée en catastrophe après le début des hostilités mise à part, rien n'a arrêté la bonne humeur du quatuor, visiblement content de jouer au Ragnard Rock. Un chouette moment, et une discographie à creuser.
Din Brad – The Moon and the Nightspirit
Dysthymie : Décrochant haut la main le titre de formation la plus poisseuse du Ragnard Rock, Din Brad pose enfin le pied sur les planches de Thor. En effet, ce side project lancé par des membres de Negură Bunget a connu pas mal de déboires du fait de nombreux problèmes techniques engendrant des retards conséquents. Les Roumains étaient attendus le premier jour de festival mais faute de temps leur prestation est passée à la trappe et reprogrammée le samedi – dixit les organisateurs – avant d'être une nouvelle fois reconduite à dimanche. Difficile de débuter un concert sereinement dans ces conditions sachant que leur set a également été sérieusement raccourci (le groupe ayant souhaité jouer 30 minutes au lieu d'une heure comme cela avait été prévu). La musique de Din Brad ne m'ayant pas touché sur album, c'est de loin que je vais écouter ce court concert – pensant au tout début qu'il s'agissait de The Moon and the Nightspirit, n'étant pas encore au fait des changements de dernières minutes dans le running order. Si la magie n'opérait pas sur support, elle n’opérera malheureusement pas non plus dans les conditions live. Le trio n'arrive pas à m'immerger dans leurs contrées roumaines par leur néokfolk traditionnel et minimaliste accompagné d'un chant très limite niveau justesse. L'ensemble ne m'aura pas donner envie de m'approcher plus que ça, me laissant froide... Une prochaine fois peut-être.
Il est bientôt l'heure de voir The Moon and the Nightspirit, autre poulain, aux côtés de Din Brad, de l'écurie Auerbach Tonträger – subdivision de Prophecy Productions – et je commence à me déplacer en direction des scènes afin de satisfaire ma curiosité. En effet, si j'ai un peu de mal avec le style délivré ici, je prends toutefois place dans la fosse, déjà bien fournie, attendant l'entrée de la formation sur la scène Thor. Et le contraste est frappant entre les Roumains et les Hongrois qui placent la barre un cran au-dessus. La musique est nettement plus riche avec un guitariste, un bassiste, une chanteuse/violoniste ainsi qu'un percussionniste dont l'attitude contraste face à l'attitude polie des autres membres du groupe. En effet, ce dernier est incroyablement heureux d'être là, toujours tout sourire, jouant avec passion et haranguant la foule qui répond favorablement à chacun de ses appels. De plus The Moon and the Nightspirit dégage une aura assez forte par un ensemble à la fois beau et fragile un peu à l'image de la chanteuse toute frêle et d'une blancheur immaculée. Elle arrive aisément à ensorceler le public par sa voix douce et féerique couplée à des lignes de violons très mélancoliques. Un chant occasionnellement partagé avec le bassiste, aux vocaux tant graves que profonds, offrant un beau mélange des genres ainsi qu'une variation bienvenue. Des variations qui manquent cependant souvent à l'appel au niveau des compositions avec des répétitions irritantes au chant : « Hiiii hhhéééé haaa, etc ». Je commence donc sérieusement à me lasser en milieu/fin de set, partant avant la fin, en dépit d'un son des plus corrects mais aussi un pagan folk joliet joué sans accrocs, faisant la joie de moult festivaliers. Un set en demi-teinte me concernant.
Ikea : La guigne qu'ont traîné Din Brad tout le long du festival (annulation le premier jour et maintes reprogrammations par la suite, balances chaotiques et set plus court que prévu en raison d'une fatigue atteignant le duo) a beau m'avoir poussé à aller les voir pour les soutenir à ma manière, leur musique néofolk a fini par avoir eu raison de mon envie, sonnant tellement convenue que j'ai préféré prendre une douche glacée puis rejoindre la scène Thor pour écouter The Moon and The Nightspirit. Groupe folk qui, s'il possède indubitablement des atouts intéressants (à commencer par son guitariste et ses mélodies forestières et mélancoliques), me fera également partir avant la fin de son passage au Ragnard Rock à cause de ses compositions répétitives au possible, épuisantes à entendre en cette fin d'après-midi caniculaire. Dommage, la voix de la chanteuse/violoniste m'ayant charmé au départ. Direction la scène Odin, pour Himinbjorg.
Himinbjorg
Dysthymie : Ce sont sur des terres familières que Zahaah, chanteur/bassiste et seul membre fondateur encore actif, ainsi que sa troupe débarquent pour ce concert au Ragnard Rock. Un festival semblant taillé pour la musique du groupe, qui officie depuis des années dans un viking metal influencé par Bathory et faisant ressurgir pas mal de souvenirs. Car d'eux je me rappelle surtout de Golden Age et Europa, parus lors des glorieuses années de Adipocère/Oaken Shield – Zahaah remerciera d'ailleurs le patron pour le travail effectué. Cependant, leur préférant Nehëmah, Forgotten Tomb ou encore Crystalium je n'avais pas creusé plus que ça ni suivi leur évolution. L'occasion était donc toute trouvée pour redécouvrir la formation qui venait défendre ici son dernier album sorti cette année. C'est calée contre les barrière de la régie de la petite scène, récupérant et sirotant une bière que j'écoute les premiers titres de Himinbjorg. Mais au bout de deux morceaux, remuant sur place, je décolle mon séant – pourtant bien ancré au sol – pour me rapprocher de la grande scène et rejoindre un parterre acquis à leur cause. Il faut dire que le combo a de sérieux arguments avec des mélodies tant épiques qu'accrocheuses et des musiciens tenant parfaitement leur rôle. De plus, les nouvelles compositions comme « The Circle of Warriors » – que je trouve néanmoins plus linéaire – se marient agréablement aux anciens morceaux et passent facilement le cap du live. Certes cela reste plutôt classique mais l'alternance chant clair/chant guttural de Zahaah ainsi que les quelques apparitions d'un musicien « bonus » – Baptiste Labenne d'après la page officielle du groupe – à la guitare et à la cornemuse donneront clairement un coup de fouet à l'ensemble. Sans être mémorable, le concert de Himinbjorg m'a fait passer un bon moment, se concluant par un final puissant mettant tout le monde d'accord avec un cover de Impaled Nazarene, « The Horny and the Horned ».
Ikea : Étant donné la méconnaissance patente dont j'ai fait preuve concernant une bonne part des groupes présents au Ragnard Rock, il ne vous sera pas étonnant d'apprendre que je ne connaissais rien de Himinbjorg avant de les voir. Groupe jouissant pourtant d'une certaine renommée, ce concert a été pour moi celui de la découverte. Et elle fut plutôt agréable, bien que les éléments les plus pagan de la musique des Français (comme l'utilisation d'une cornemuse sur certains titres) m'auront laissé de marbre, son black mélodique et frénétique m'ayant même parfois rappelé le premier volet des Memoria Vetusta de Blut Aus Nord. Un concert qui semblait important pour le chanteur/bassiste Zahaah, ce dernier disant lors du set qu'il est né non loin d'ici. Pour ma part, bien qu'ayant apprécié le spectacle, le palpitant vibrera un peu plus tard.
Nokturnal Mortum
Dysthymie : Après une cassure où j'ai fait la queue pendant un bon moment aux stands de nourriture, pris d'assaut par les festivaliers – deux d'entre eux ayant fermé – afin de déguster ma dernière galette Ragnard Rock avec suppléments, je rejoins l'autre terrain pour retrouver les scènes et voir le set tant attendu des Ukrainiens. Car le nom de Nokturnal Mortum sur l'affiche – aux côtés de Wardruna, Primordial ou encore Mercyless – de cette première édition a beaucoup joué pour moi dans l'achat du pass 3 jours, d'autres ayant même fait le déplacement uniquement pour les Ukrainiens. Il faut dire que le groupe délivre ici son tout premier concert en France d'où le regain d'enthousiasme et une foule déjà très présente avant même le set débuté. Malheureusement, qui dit Nokturnal dit forcément problèmes extra-musicaux et nous y avons eu droit avant les balances du groupe. Je passerai donc vite fait sur l'histoire entre l'homme revêtant le drapeau d’Israël – accompagné d'une collègue drapée des couleurs de l'Armée rouge – et les fafs, vous invitant à aller jeter un œil sur la presse locale. Heureusement la sécurité a fait un excellent travail, intervenant rapidement – et ce à plusieurs reprises – afin de ramener le calme. Ce sera d'ailleurs le seul débordement constaté ici. Mais revenons-en à la musique. À peine les musiciens font-ils leur entrée sur les planches que les acclamations montent, le public faisant également écho lorsque Varggoth effectue les tests micro, de plus en plus impatient de les voir à l’œuvre. Le temps que les musiciens se préparent, endossent leur tenue scénique et c'est enfin parti ! Si les soucis cités plus haut vont me laisser sur le qui-vive en tout début de set, le magnifique décorum couplé au folk black metal très inspiré et prenant du quatuor vont vite remédier à ce problème. Les samples – un poil trop forts – dressent une toile de fond sonore parfaite, comme une invitation à survoler les contrées sauvages d'Ukraine. L'assemblée est littéralement transcendée, bouillonnante même, ne cessant de lever les mains au ciel et répondant immédiatement aux appels du groupe, mené par un Varggoth à la carrure impressionnante. Car Nokturnal Mortum met claque sur claque, arrivant même à me faire apprécier leurs anciens titres, plus kitsch, tel « Kolyada ». Pour mon plus grand bonheur, le combo nous gratifie de deux morceaux tirés de mon album préféré Weltanschauung (dont « Hailed Be the Heroes »). Mais c'est incontestablement l’entraînante et épique « Ukraine » qui remporte tous les suffrages, embrasant un peu plus la foule et ce dès l'intro folk. Tout le monde se prend à sautiller, headbanger, chantonner et autres pris par les fabuleux riffs heavy, un peu gâchés par un son assez brouillon. Les Ukrainiens restent d'ailleurs souvent abasourdis face à un public dense à l'enthousiasme croissant, ne s'attendant pas à un aussi bon accueil et ne sachant comment rendre la pareille. Un set des plus marquants malgré les problèmes de son, pour une durée de 1h, et durant lequel la formation va jouer deux nouveaux morceaux très prometteurs de leur future sortie à paraître – dans la lignée de The Voice of Steel. Assurément la meilleure prestation de ce festival !
Ikea : « Évidemment que ça allait mal se passer » me dira un ami un peu après des échauffourées entre skins et une personne portant un drapeau israélien autour de sa taille, quelque temps avant le début du concert de Nokturnal Mortum. Si je laisse à chacun le soin de se faire son avis sur ce qui reste pour moi une vaste connerie (mais vite calmée par le service de sécurité du site qui, jusqu'au bout, aura fait un travail impeccable), il est clair que c'était avec quelques craintes que j'attendais le commencement du show des Ukrainiens. Heureusement, elles ont vite été balayées.
Devant un public massif et monté à bloc dès les balances du groupe (où Knajz Varggoth s'amusera à chauffer les festivaliers en les faisant répéter des « Hé ! » nombreux), le groupe est arrivé habillé de peau de bête et maquillage black metal. Une entrée qui annonçait un spectacle grotesque, à l'image de ce que je ressens à l'écoute des débuts de Nokturnal Mortum, mais qui fut en réalité un moment d'une sincérité, d'une émotion partagée, confondantes. Car la troupe de Kharkiv étaient visiblement émue d'être sur les terres du Ragnard Rock pour son premier concert en France de sa carrière et c'est personnellement ce côté à fleur de peau, cette ambiance de bonheur exalté, que je retiens, au-delà d'un son de guitare qui aurait mérité d'être plus puissant et des samples folkloriques couvrant parfois trop le reste des instruments. Enchaînant des titres issus de Goat Horns (« Kolyada »), The Voice of Steel (« Ukraine » et l'ahurissante « White Tower », clairement le moment le plus émouvant de ce concert et du festival dans son ensemble), Weltanschauung (le morceau-titre et « Hailed Be the Heroes ») mais aussi les nouveaux morceaux « Wolves » et « Eight Days to Spring » (m'ayant semblé se situer dans la lignée de l'album The Voice of Steel), le groupe ne s'est arrêté que de courts instants pour donner des remerciements d'une voix visiblement étranglée par la vue d'une foule aussi nombreuse et vivante. Une démonstration, jusqu'à cette présence que les membres purent transmettre, simple, proche, le cœur en bandoulière.
Il est toujours compliqué de mettre le doigt sur ce qui fait d'un bon concert un mémorable. Seulement, les éléments étaient tous réunis à cet instant-là et si j'ai souvent vu le Nokturnal Mortum des débuts comme un adolescent idiot s'amusant à jeter son caca sur les murs et dessiner des croix gammées pour provoquer bêtement, je le vois désormais comme un enfant, à la sensibilité directe comme lui, pur comme lui et désarmant de grâce naïve comme lui. Assurément un des plus beaux concerts qu'il m'ait été donné de voir. Merci à eux.
Enslaved
Dysthymie : Encore toute chamboulée par le live de Nokturnal Mortum, je me dirige vers le seul bar ouvert afin de me désaltérer. Problème : ils ne sont pas nombreux derrière le comptoir, moult bénévoles ayant désertés les lieux, et rencontrent pas mal de soucis avec les fûts. Résultat : les files s'allongent au fil du temps, les festivaliers devant s'armer de patience. Après avoir été servie, je m'installe sur la pelouse auprès de mes collègues pour souffler un peu et partager mes impressions sur la prestation passée. Une pause plutôt courte mais bienvenue avant la venue des Norvégiens de Enslaved qui vont devoir jouer dans un contexte un peu particulier. Car entre l'excellent show des Ukrainiens – dont bon nombre de leurs fans quitteront le site juste après – les festivaliers désertant les scènes pour cause de fatigue et ceux coincés au bar, c'est devant une assistance assez éparse que la formation va faire son entrée. Néanmoins cela n'a pas l'air d'affecter les musiciens contents d'être là avec un Grutle Kjellson tout sourire et volubile. D'ailleurs, la formation va nous offrir une bien belle setlist comptant certes pas mal de morceaux du dernier album, que je trouve en-deçà, mais n'hésitant pas à faire le tour de sa discographie. Enslaved assure aisément le show, développant des atmosphères tant entêtantes que singulières, avec un frontman haranguant la foule tant bien que mal, récoltant un maigre succès. Heureusement les festivaliers puiseront dans leur dernière force afin d'apporter leur soutien aux Norvégiens. Je me délecte de mon côté de certains titres tels que « Death in the Eyes of Dawn » ou encore « Ethica Odini » – rhhâââ les frissons ! – en dressant le poing, mollement certes... Le concert défile à toute vitesse, la formation nous emmenant toujours plus loin en arrière avec des morceaux tirés de Ruun ou encore Isa et clôturant leur très bon set par un « Allfǫðr Oðinn » de bon ton mais aussi des plus fédérateurs. Dommage que le son ait une nouvelle fois entaché cette performance, notamment sur les titres plus progressifs, jouée devant un public peu nombreux et peu réceptif.
Ikea : Difficile de passer après Nokturnal Mortum, même quand on s'appelle Enslaved. Les quelques retards, un concert ayant laissé les festivaliers fourbus ainsi que la difficulté d'aller se prendre une bière en raison d'un manque de bénévoles au stand auront visiblement eu raison de la motivation de beaucoup, les Norvégiens entamant leur set devant un public clairsemé. Tant pis pour les absents car Enslaved aura donné un très bon concert ce soir-là, rodé mais plaisant de bout en bout. Si le son trop massif n'aura pas rendu justice aux passages les plus rocks des compositions jouées cette nuit, une setlist tapant dans le nouveau (« Building with Fire » tiré de leur dernier album en date In Times) comme l'ancien (« Convoys to Nothingness », titre issu de Monumension) voire le très ancien (« Allfǫðr Oðinn » datant de... 1992 !) ainsi qu'un Grutle Kjellson rigolard au possible, jouant de phrases de dandy viking entre deux salves venant de Axioma Ethica Odini (« Ethica Odini ») ou Ruun (le morceau-titre et « Fusion of Sense and Earth »), auront suffi à me faire bouger la tête quelques minutes de plus sans y trouver à redire. Quelques harangues lancées aux festivaliers trouveront certes lettre morte (une grosse fatigue se ressentait devant la scène Odin) mais rien ne semblant donner mauvaise mine à Enslaved. Seule déception, peu de titres de RIITIIR auront été joués, bien que je fus heureux d'entendre « Death in the Eyes of Dawn ». Au final, une bonne conclusion au Ragnard Rock même si Nokturnal Mortum aura porté le coup fatal quelques temps auparavant.
Et voici l'heure de se quitter, mes paires de petits yeux gourmands. Non, ne me remerciez pas d'avoir passé du temps avec vous ! Je me complimente moi-même de mon existence tous les matins devant la glace, alors, vous savez, les congratulations... Souvenez-vous plutôt d'un festival ambitieux qui, dans ses bons et mauvais côtés, aura jusqu'au bout ressemblé à une épopée avec ses mésaventures, plaisirs, embûches, apprentissages et finalement, l'impression positive d'avoir triomphé là où il fallait. Car mes râleurs, la chaleur n'a pas empêché le chaleureux, la désorganisation n'a pas arrêté l'unisson, les déconvenues n'ont pas stoppé les bonnes surprises durant ces trois jours et c'est le bonheur au cœur que s'en sont allés nos deux héros, souhaitant revivre de pareilles aventures (avec plus de points d'eau, de poubelles et moins de retard, faut pas déconner). Qui sait ? Peut-être n'avons nous pas fini d'entendre les voix s'élever sur les terres de Simandre-sur-Suran ? En attendant, leur écho se fait encore entendre, résonnant de joie. Bonne nuit mes loupiaux. Et à une prochaine fois !
17 COMMENTAIRE(S)
citer | Dead a écrit : Moi grâce à vous je découvre The Moon and the Nightspirit. Charmé je suis.
Pareil que Kedran et toi. |
citer | Je souhaite signaler quelques modifications effectuées sur le live-report (2ème et 3ème jours), suite à des échanges avec une des organisatrice du festival (et que je remercie) :
Si l'ouverture du deuxième jour a bien été retardée en raison de la pluie, l'information complète est que la commission de sécurité a dû vérifier l'état du site avant l'ouverture, suite à cette pluie. D'où une ouverture plus tard que prévue.
Din Brad a bien joué un temps plus court que prévu mais cela n'est pas dû au festival. En effet, le groupe a décidé de lui-même de jouer 30 minutes au lieu d'une heure, en raison d'un coup de fatigue sur le site.
Nokturnal Mortum a toujours eu un temps de jeu de une heure, et non de 90 minutes comme nous l'avions écrit auparavant.
Désolée pour ces quelques malentendus et encore merci aux personnes du Ragnard Rock qui ont bien voulu répondre à nos questions. |
citer | Euh tu veux dire que j'écoute des groupes qui produisent des "compositions répétitives au possible, épuisantes à entendre" ? |
citer | Dead a écrit : Moi grâce à vous je découvre The Moon and the Nightspirit. Charmé je suis.
Amusant, je me suis dit pendant le concert : "Tiens, ça pourrait plaire à Dead" |
citer | Dead a écrit : Moi grâce à vous je découvre The Moon and the Nightspirit. Charmé je suis.
Pareil |
citer | Moi grâce à vous je découvre The Moon and the Nightspirit. Charmé je suis. |
citer | Merci à vous, ça fait vraiment plaisir ! |
citer | J'avoue, c'est un joli report m'sieurs-dames, j'ai lu alors que je m'en cogne royalement du festival, ce qui veut tout dire ! |
citer | Belle épopée, j'avais l'impression d'y être. |
citer | Merci
Dommage que l'on est passé sous silence l'histoire du petit souriceau sorti grignoter de l'herbe pendant l'échauffourée :'( Il était choupiiii. |
citer | Très chouette ce live-report. Comme les autres en-dessous, très plaisant à lire. Et vous êtes émouvant sur Nokturnal Mortum en plus. C'est beau. |
citer | Oui, merci à tous les deux ! |
citer | Moi j'aime bien la Skol!
Report très plaisant à lire en tout cas. |
citer | Report bien complet. Le cadre avait l'air cool, le cagnard et les embûches un peu moins |
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17 COMMENTAIRE(S)
03/08/2015 14:25
Pareil que Kedran et toi.
03/08/2015 14:20
Si l'ouverture du deuxième jour a bien été retardée en raison de la pluie, l'information complète est que la commission de sécurité a dû vérifier l'état du site avant l'ouverture, suite à cette pluie. D'où une ouverture plus tard que prévue.
Din Brad a bien joué un temps plus court que prévu mais cela n'est pas dû au festival. En effet, le groupe a décidé de lui-même de jouer 30 minutes au lieu d'une heure, en raison d'un coup de fatigue sur le site.
Nokturnal Mortum a toujours eu un temps de jeu de une heure, et non de 90 minutes comme nous l'avions écrit auparavant.
Désolée pour ces quelques malentendus et encore merci aux personnes du Ragnard Rock qui ont bien voulu répondre à nos questions.
03/08/2015 00:08
Exactement
Non, en fait c'était plutôt pour le côté folk mignon dont je te pense amateur
03/08/2015 00:06
02/08/2015 23:31
Amusant, je me suis dit pendant le concert : "Tiens, ça pourrait plaire à Dead"
02/08/2015 23:25
Pareil
02/08/2015 22:44
02/08/2015 15:29
02/08/2015 15:20
02/08/2015 15:00
01/08/2015 02:31
28/07/2015 21:46
Dommage que l'on est passé sous silence l'histoire du petit souriceau sorti grignoter de l'herbe pendant l'échauffourée :'( Il était choupiiii.
28/07/2015 20:59
28/07/2015 17:54
28/07/2015 14:51
28/07/2015 14:31
Report très plaisant à lire en tout cas.
27/07/2015 17:12