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No Return + Anorexia Nervosa + Scarve + Carcariass + Atropos

Live report

No Return + Anorexia Nervosa + Scarve + Carcariass + Atropos Le 06 Juillet 2002 à Saint-Paul-Trois-Chateaux, France
NO RETURN (Paris)
ANOREXIA NERVOSA (Limoges)
SCARVE (Nancy)
CARCARIASS (Besançon)
ATROPOS (Marseille)

Sagesse (Re)trouvée

Aux alentours de neuf heures moins le quart, Atropos ouvre le bal devant quelque 440 spectateurs… absents. Le public, visiblement venu pour Anorexia Nervosa et No Return, campe paisiblement devant la scène sans trop faire travailler ses cordes vocales. Le groupe marseillais aurait pourtant mérité un accueil plus chaleureux, même si son heavy/dark n'est pas réellement une musique à pogos : les compositions d'Atropos sont musicalement très fouillées, regorgent d'ambiances autant que de changements de rythmes, bref on a affaire à un groupe très talentueux, qui en plus reproduit ses chansons sur scène avec une quasi-perfection technique qui impose un certain respect. Des morceaux tels que "Forêt Viscérale" et "Sagesse Retrouvée", qui figurent sur leur CD "Créature Chthonienne", ou encore "Zeus", un petit nouveau, sont mis en valeur par une bonne interprétation et un son plus qu'honorable pour une première partie. On regrette seulement, en plus du manque de pêche du public, le statisme des membres du groupe qui, bien qu'expliquable par celui particulièrement démotivant des spectateurs, est comme le glaçon qui manque de nous étouffer alors qu'on sirote un whisky… (Cet art des comparaisons c'est incroyable, non ? Aaaaah sacré moi ;-)

Earth in Sorrow ?

Tandis que le public se réveille et commence à bouger, voire à slammer, la qualité du spectacle se dégrade. On attendait pourtant de Carcariass quelque chose de bien, à défaut d'être transcendant. La qualité de leur death mélodique sur CD laissait entrevoir de meilleurs augures, mais non, aujourd'hui le groupe n'est pas au mieux de sa force… Le batteur a de nombreuses faiblesses, notamment au niveau de la double pédale, et le son est loin d'être extraordinaire, alors que la balance était la plus simple à faire de la soirée (basse-guitare-batterie-voix). Je ne m'étalerai pas plus sur cette déception, espérant que les gars de Carcariass savent, dans de meilleurs jours, donner des shows à la hauteur de leur talent.

Luminiferous

Arrive ensuite Scarve, encore un bon groupe sur CD, mais aussi un putain de bon groupe sur scène (passez-moi l'expression). Ils bougent, ils chauffent le public, ils sautent dans tous les sens, ils s'éclatent. C'est magnifique. Le public répond plus ou moins à leur enthousiasme, pogote, quelques-uns slamment, même si on est encore loin de la vague électrisante qui déferlera sur le public une heure plus tard. Début en force avec les deux titres qui servent d'ouverture aux deux CD de Scarve, "Emulate the Soul" et "NerveCurrent9", histoire de chauffer un peu la salle, puis une série de cartons bien interprétés, avec une pêche incroyable. Malheureusement, le groupe ne fait pas tout, et la balance particulièrement mal faite coule la performance des six Devin-Townsend-addicted : les mélodies sont presque oubliées, recouvertes d'un vague bruit électrique ; le chanteur, même en donnant de la voix, a du mal à se faire entendre, surtout lorsque le "hurleur" l'accompagne (je précise, au cas où Pierrick lirait ces mots, que le terme "hurleur" est tout sauf péjoratif) ; bref, ce son médiocre ternit les exploits meshugghiens du groupe qui semble pourtant très bien les rendre… Dommage, car Scarve est vraiment à voir sur scène.

Hail Tyranny !

Là, on arrive au moment où les choses deviennent pleinement sérieuses ! Anorexia Nervosa entre sur scène, au milieu des cris du public et d'une magnifique symphonie anorexienne nommée, pour ceux qui connaissent, "Ordo Ab Chao - The Scarlet Communion". Le son est beau, le groupe est beau, et la musique est bonne ! Quelque quarante centimètres plus bas (la hauteur de l'"estrade"), on se prosterne devant tant de grâce, on lève nos index et nos auriculaires vers le ciel, certains hurlent les paroles, c'est la folie ! L'ANNO (Anorexia Nervosa Nihilistic Orchestra pour les incultes) est prodigieux de technique, et Rose Hreidmarr a une présence forte sur scène.
On ne regrette rien du côté de la scène, car les titres s'enchaînent magnifiquement ; à part un petit "Enter the Church of Fornication" bien agréable, on n'entendra que des titres de New Obscurantis Order (tous sauf "The Altar of Holocausts" et "Hail Tyranny"). En revanche, du côté du public se trouvaient des connards de death-metalleux (désolé de ma vulgarité, mais de si petites gens mériteraient aisément plus) qui ont cru bon de traiter RMS Hreidmarr, Sa Majesté Stefan Bayle et les autres d'"enculés", de leur tendre leurs majeurs, de cracher sur Rose ou de lui balancer des bouteilles d'eau à la gueule, et j'en passe… Ces enflures se sont finalement ramassés un pied de micro sur la gueule (comme quoi il y a une justice en ce bas monde), lancé par un Rose furieux qui a quitté la scène en plein milieu du "Portail de la Vierge" si mes souvenirs sont exacts, devant un public débecqueté qui a furieusement envoyé chier les quelques crétins irrespectueux avant de rappeler Rose, et devant le reste de l'ANNO qui semblait curieusement avoir des envies de meurtre… Donc gros coup de gueule envers ce genre de blaireaux dont le seul reste d'ersatz d'idée semble être "vive le death, les black-metalleux sont des cons"… Bref. Pour le reste, ce concert était gi-gan-tes-que !

The Last Act

On pensait donc avoir atteint le Nirvana avec Anorexia Nervosa et les black-metalleux, venus nombreux, s'attendaient à une certaine redescente. Pourtant, No Return a réussi à ébahir une partie de ceux-ci, sans doute même des "purs et durs" (et Dieu sait que faire pogoter des true-black-metalleux sur du death n'est pas une mince affaire !). Pas de fumigènes, pas d'entrée en grande pompe, seulement du death un peu thrashy extraordinairement bien joué devant un public furieux qui va pogoter et slammer pendant une heure. Et finalement, un show que l'on peut vraiment nommer TUERIE. Sur le plan musical, No Return est un demi-dieu du bourrinage réfléchi, ce qu'il nous a prouvé par a + b grâce à des rouleaux compresseurs tels que Self-Mutilation ou, plus récemment, Machinery. On aura droit à des titres de ces deux albums (entre autres, "Truth and Reality" et "Lost" pour le premier, "The Last Act" pour le second) et à une ou deux "vieilleries" dont je ne me souviens plus les noms (désolé, je ne suis pas encore un No-Return-addicted), mais de toute façon, que des bombes. Sur le plan technique, tous frisent la perfection ; à titre d'exemple, je n'ai pas réussi à repérer une seule petite bourde du batteur, et je n'étais pas le seul, alors que les parties de batterie de toutes les chansons étaient particulièrement rapides et techniques (changements de rythmes, blast-beats, breaks…). Sur le plan scénique, on a une sorte de furie contrôlée ; sans être fous furieux à la Scarve, les membres de No Return se déchainent, le chanteur est actif et a lui aussi une grande présence scénique. Sur le plan sonore, c'est l'apothéose ; on entend tous les instruments distinctement, et en même temps ils forment un tout puissant, lourd et agressif. Bref, du bonheur à l'état pur.
On ressort anéanti (six heures dans une salle chaude et enfumée, à sauter dans tous les sens et à headbanguer furieusement, ça use !), avec les oreilles qui sifflent, le cou en piteux état, les épaules en feu pour les pogoteurs (soit environ 80 % du public), mais un sourire béat aux lèvres. Le 7° Nuclear Festival, malgré un faux départ et un échauffement périlleux, nous a donné plus de deux heures de pur bonheur.

1 COMMENTAIRE(S)

citer
Big Fat
31/07/2008 17:24
J'étais à ce concert , je suis surpris de ton commentaire sur Carcariass, car bien que ayant peu picolé ce soir là , je n'ai pas un mauvais souvenir de ce groupe bien au contraire, d'ailleurs tout les groupes ont pas mal assurés, par contre si mes souvenirs son bons, si le public s'en ai pris au gars D'Anorexia, c'est parce que c'est lui qui a provoqué ceux du premier rend : il n'y a pas de fumée sans feu !

Au fait ton webzine est classe !

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