At The Gates + Behemoth + Wolves In The Throne Room
Live report
At The Gates + Behemoth + Wolves In The Throne Room Le 17 Janvier 2019 à Lyon, France (Transbordeur)
J’avais gardé un bon souvenir du dernier passage de BEHEMOTH au Transbordeur. Accompagné d'une bonne première partie, que dis-je, d'une légendaire première partie comme AT THE GATES, la nécessité d’investir 34 € dans un billet de concert avait du sens. J’avais aussi comme objectif de m’intéresser à WOLVES IN THE THRONE ROOM qui ouvrait les hostilités, ayant une curiosité naturelle pour ce groupe.
Malheureusement, mon premier objectif fut vite pulvérisé par un aléa inattendu : j’avais convaincu un collègue de m’accompagner, que j’ai retrouvé à l’entrée du Transbordeur, démuni devant un problème de panne informatique chez Digitick qui indiquait que son billet était non valide. J’entendais au fond de la salle WOLVES qui avait démarré, mais il n’aurait pas été très fair play de ma part de le laisser seul à l’entrée. Nous avons patienté un bon quart d’heure et finalement le staff a accepté de le faire rentrer : il semble que Digitick soit victime de problèmes de base de données épisodiquement ; il n’était pas le seul concerné ce soir là.
J’ai donc eu, à défaut de voir WOLVES IN THE THRONE ROOM, le temps de revoir quelques vieilles connaissances et d’attraper une Carlsberg avant de me placer tout devant la scène, dans une salle bien remplie mais sans que la circulation d’un point A à B soit difficile, pour les maitres du Melodeath. J’avais vu les Suédois cet été au SYLAK Open Air, et avait été un peu déçu de l’ambiance, le public en festival n’étant pas toujours le plus enthousiaste pour ce type de prestation. Mais ce soir, alors que Tompa et consorts débarquaient sur scène sur l’entame de « To Drink from the Night Itself », ma crainte fût vite envolée, à l’écoute des vivats du public Lyonnais. Timidement au départ, puis avec davantage d’entrain, la fosse du Transbordeur s’anime au fil des morceaux, notamment sur les titres de « Slaughter of the Soul » dont les tempos rapides ne pouvaient que convaincre même les Lyonnais les plus amorphes en ce soir de Janvier. Mais on ne vient pas voir AT THE GATES seulement pour mosher un bon coup, le groupe ayant toujours marqué ses compositions d’une touche mélodico/mélancolique typiquement Scandinave, et à ce titre des titres tel « Heroes and Tomb », « Daggers of Black Haze » ou en guise de conclusion « The Night Eternal » furent davantage propice à un bon headbang des familles, ou du clap clap dans tes mains sur les parties en son clair. Les musiciens, concentrés sur leurs parties mais disponibles pour le public, assuraient le show de façon très convenable, mais pour réveiller une salle engourdie par le froid de l’extérieur il fallait bien toute l’énergie d’un Tompa, attrapant à bras le corps son pied de micro pour mimer un Elvis du Death Metal, ou harranguant le public pour marquer les tempos des différentes rythmiques. L’interprétation, elle, fut sans faille, et la qualité des titres, panachant le contenu des 3 derniers albums et faisant une part belle à « Slaughter of the Soul », a fait le reste. C’était la première fois qu’AT THE GATES jouait en territoire Lyonnais, et à l’écoute des applaudissements lorsque les Suédois se réunirent sur scène pour saluer le public avec un « Night Eternal » de conclusion, on peut objectivement observer qu’un second round entre les 2 parties serait fort apprécié.
A peine les Suédois retournés en loge qu’un immense rideau noir est dressé entre la scène et le public, indiquant que BEHEMOTH va prendre d’assaut la scène autrement que musicalement. Je leur laisse volontiers le temps de s’installer proprement et retourne parler/commander une seconde bière (on regrette vite les concerts au Ninkasi ((qui fait aussi brasserie de bières)) quand on est au bar du Transbordeur..). Un mouvement de foule et des clameurs dans la salle principale me font aux alentours de 21h40 faire chemin inverse, et arriver dans la grande salle. Le rideau noir déployé sert en fait de support pour une projection d’un court film animé, censé mettre dans l’ambiance occulte voulue par les Polonais. On retiendra surtout l’image animée de la France, sur laquelle apparait en surimpression une croix renversée, alors que « Solve », titre introductif du dernier album, est plaqué en fond sonore. A l’instar de leur dernier album, c’est enchainé avec « Wolves ov Siberia » que démarre le set. Ce qui frappe de prime abord, c’est le son hyper massif de la batterie, chaque coup de cymbale, chaque roulement, est parfaitement audible. Les guitares sont un peu noyées dans le mix, au contraire du chant, devrais-je dire, des chants, car les 3 musiciens donnent de la voix sur certains passages (la fin apocalyptique de « Slaves Shall Serve » en est l’exemple parfait). La setlist fera un mix très sympa entre les différents albums récents du groupe, avec quelques grosses impasses (il est où mon « As Above So Below » de « Zos Kia Cultus » ?) regrettables tout de même. Mais les nouveaux morceaux passent très bien sur scène, et me feraient presque retenter l’aventure d’écoutes qui ne m’avaient pas convaincu de prime abord. Autre point essentiel, l’imagerie qui est évidemment importante chez BEHEMOTH, et je pense que le budget « costume » du groupe doit être assez proche du budget « vodka » (#clichéculturel). Les Polonais iront régulièrement entre les transitions des morceaux en loge pour changer d’apparence : des masques vénitiens sur le début du set, une coiffe à la GHOST pour Nergal sur quelques morceaux et une perruque de plumes (si vous avez une meilleure description je prends) pour le bassiste sur « Lucifer ». Ajoutez à cela des machines à fumée très sollicités (qui crachent leur jet de façon croisée à angle droit, simulant une croix renversée là aussi) de chaque côté de la scène, des projections régulières de jets d’étincelles, un écran animé derrière le batteur, des pieds de micro sorties d’une brocante infernale, un jeu de lumières très dynamique, et vous obtenez un set visuellement étincelant. Il me reste à vous parler de l’attitude des musiciens, on se connait on va se parler franchement, on ne va pas voir BEHEMOTH pour autre chose qu’une grosse attitude de poser, ça se la joue à mort, c’est Hollywod à tous les étages, et Nergal fait plus de grimaces qu’un gamin de 3 ans, mais qu’importe ça passe bien. La grosse heure de show passe très vite, signe d’un set sans temps fort, et bien que la setlist se termine sur le très faible « We Are the next 1000 years » du dernier album, l’apparition surprise des Polonais derrière les jets de fumée, équipés de percussions pour battre le rythme de l’outro martiale du set, fait facilement oublier cette faute de gout. Visuellement impressionnant, ce show de BEHEMOTH aura marqué mon début d’année, et qu’on aime ou pas leur folklore, force est de constater qu’ils tiennent une formule qui fonctionne. Couplé à une prestation d’AT THE GATES à la mesure de mes attentes, j’aurais passé une excellente soirée, indéniablement.
| Chri$ 18 Janvier 2019 - 1229 lectures |
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5 COMMENTAIRE(S)
18/01/2019 19:02
...lapsus révélateur ?
18/01/2019 14:30
Ahah oui ! Bientôt BEHEMOTH au Lido ?
18/01/2019 14:12
Quand j'ai lu ça j'ai pensé à un show de Mylène Farmer ou Madonna
Ou Zizi Jeanmaire...
18/01/2019 13:26
Quand j'ai lu ça j'ai pensé à un show de Mylène Farmer ou Madonna
18/01/2019 11:44