Au risque de passer pour un sombre ignare, d’
IMPIETY, je ne connais finalement bien que son magnifique
« Kaos Kommand 696 » (2002) et, étrangement, alors que je l’adore, je ne me suis finalement jamais réellement penché sur le reste d’une discographie pourtant riche (neuf LP à ce jour, sans compter les EP, les splits, les compilations, les live, etc.). Par conséquent, ce passage à Paris avait tout du rendez-vous à ne pas manquer tant les Singapouriens font partie des figures incontournables de la scène extrême. Ma seule crainte est que ce soit une bouillie sonore mais quand bien même, je m’en accommoderai parfaitement.
La tournée «
Kaos 696 Winter War 2024 » est complétée par deux formations qui me sont inconnues : les Allemands de
HELLDRIFTER (un album au compteur, «
Lord of Damnation », paru en 2021) qui officient dans un registre
thrash death mélodique dont je suis généralement peu friand et les Suisses de
NIHILO. Avec quatre
full-lenght, nous sommes déjà sur un terrain plus expérimenté, ce
death mâtiné d’influences
ASPHYX ou
BOLT THROWER étant plutôt séduisant, tout du moins sur «
Resolution » (2022) écouté le matin-même.
Le fait que je trouve l’affiche, prise dans sa globalité, assez légère et plutôt hétérogène n’a apparemment pas grande valeur puisqu’une fois encore
Le Klub affiche
sold out, tout comme
dimanche dernier. C’est évidemment génial que cette salle fasse ainsi régulièrement le plein, c’est la garantie de pouvoir assister encore à de nombreux concerts ! Il reste que je suis tout de même un peu surpris par un tel engouement mais n’oublions pas que c’est samedi, que le prix du billet est plus que correct et que tout se termine aux alentours de 22h, il y a donc forcément plus de monde qu’en pleine semaine.
Profitant de l’
happy hour du
Black Dog pour boire quelques pintes, nous arrivons à la salle pour les deux derniers titres de
HELLDRIFTER, ce que j’entends étant fidèle à ce que j’imaginais : un
thrash death propre et carré, sans grande imagination mais qui a eu l’air de faire plaisir aux personnes, nombreuses, déjà présentes. On profite de la pause pour faire un saut au
merchandising : des CD à huit euros, des t-shirts à dix, quinze et vingt, c’est franchement attractif, d’autant qu’il y a une faute sur la date parisienne, le flocage indique « Klubb » avec deux « b » donc… Cela en fait un collector indispensable qui finit évidemment dans ma besace.
Le timing étant serré,
NIHILO investit rapidement la scène et va tout donner pour essayer d’assommer l’auditoire. Les mecs ont l’air cool, relax et le rendu est assez surprenant car, autant sur album j’entendais une dimension « vieille école » portée sur le côté sombre, autant en
live je découvre plutôt des aspects foncièrement
hardcore ultra énergiques. Et si la musique s’avère assez simple, elle n’est pas non plus simpliste, c’est juste que l’on retient davantage les sensations procurées (des taloches à répétition) que les compositions en elles-mêmes. Et ça, dans une petite salle, c’est le carton assuré ! J’irai quand même écouter plus attentivement les enregistrements studios car, sans parler de révélation, c’est une jolie claque que les Suisses nous ont administrée, sans forcer, en toute décontraction. Une surprise comme on aimerait en avoir plus souvent.
L’heure d’
IMPIETY s’avance, c’est de plus en plus compliqué de commander à boire, la salle est comble, c’est parti, le
death black thrash metal made in Singapour déferle dans les enceintes. Ma crainte initiale est balayée, j’avais déjà noté la très bonne sonorisation pour
NIHILO, il en sera de même pour la tête d’affiche. Putain ! Le son est clair, précis, ultra puissant, tout est audible, des solos démoniaques aux blasts radicaux, avec un
Shyaithan en très grande forme vocale. Comme je ne suis pas connaisseur de la discographie du groupe, vous dire quels titres ont été joués m’est impossible, je ne pourrai donc qu’insister sur la radicalité absolue de la prestation, nucléaire et féroce. Dans le riffing, la vitesse et la voix, on reconnaît bien les accointances avec
ANGELCORPSE et consorts, la formation ayant quand même sa touche à elle, sa spécificité dans la façon qu’elle a de faire cohabiter différents registres musicaux, toujours au service de l’agression. Evidemment, le jeu est moins chaotique que par le passé, c’est désormais une précision absolue qui domine mais cela ne fait que renforcer le sentiment de grandeur qui se dégage des morceaux. Je sors du concert conquis et prêt à aller réviser mes classiques.
Comme annoncé, tout est terminé un peu avant 22h pour laisser la place à la seconde soirée. Diable que ce fut bon ! J’aurais juste apprécié un groupe de
black metal en lieu et place de
HELLDRIFTER. Sinon,
NIHILO s’est finalement avéré être un choix très pertinent pour chauffer la foule à blanc,
IMPIETY n’ayant plus qu’à cueillir un public de toute façon totalement acquis à sa cause blasphématoire.
Les enregistrements ont été réalisés et diffusés par
Frankie Snow.
2 COMMENTAIRE(S)
18/02/2024 18:00
17/02/2024 23:38
Et te sont-ils remboursés par la sécu ?