At The Gates - The Nightmare of Being
Chronique
At The Gates The Nightmare of Being
Dire qu’AT THE GATES est le groupe d’un seul album,
« Slaughter of the Soul », serait vraiment réducteur. Ceux qui ont approfondi la discographie du groupe savent que les Suédois avaient démarré leur carrière avec une facette beaucoup plus « progressive »
(« With Fear I Kiss the Burning Darkness » &
« The Red in the Sky is Ours » empruntant aussi bien au Death Metal qu’à des territoires musicaux plus expérimentaux, en incluant du violin sur quelques morceaux..). Les albums ayant émergés depuis la reformation du groupe
(« At War with Reality » &
« To Drink from the Night Itself ») faisaient eux plutôt écho plutôt à l’époque« Melodeath » de leur carrière, et il aurait été logique que « The Nightmare of Being », en sa qualité de 7e album du groupe, fasse partie de cette suite logique.
Etonnamment, c'est au contraire un virage assumé vers ses racines prog & expérimentales qu’amorce le combo Suédois ici. Ne vous laissez séduire trop vite par la quintessence du « manuel illustré du Death Mélodique » qu’est le duo d’introduction « Spectre of Extinction » & « The Paradox », car il n’est qu’une réminiscence de « ce » passé là. Les solis extrêmement bien inspirés, les riffs sur deux cordes, le chant rageur de Tompa (qu’on sent un peu fatigué…) tout y est. L’auditeur se dira vite que la messe est déjà dite… mais c’est alors que la suite va défiler derrière nos oreilles, à commencer par le titre éponyme et surtout « Garden of Cyrus », qui amènent une subtilité et une presque poésie (le solo son clair sur « Garden of Cyrus » à 1mn16) qu’on ne leur aurait pas prêté de prime abord. Ce titre, quasi instrumental (quelques spoken words feront office de seule partie chantée) et surprenant à chaque détour par son passage au saxophone, nous emmène loin, très loin de ce qu’on connait des Suédois. Mais ce n’est pas pour me déplaire… Alors oui, « Touched by the White Hands of Death » ou « The Abstract Enthroned » nous ramèneront tout droit en 1996 elles aussi, mais on pourra aisément les contrebalancer par un très étonnant « Cosmic Pessimism », aussi accrocheur que déstabilisant et qui n’aurait pas fait tache sur le side project THE GREAT DECEIVER dans lequel officiant Tompa dans les années 2000. Le très « Paradise Lost-isant » titre de clôture, « Eternal Winter of Reason » achève de semer le doute : AT THE GATES souhaite expérimenter et sortir des sentiers battus.
A l’issue de ces 45 minutes, je ressors avec une curiosité renouvelée et l'envie d'y replonger pour mieux le comprendre : ce qui ne m’était honnêtement pas arrivée avec ses 2 prédécesseurs, qui jouaient en territoires connus et s'appréhendaient facilement. J’ai la nette impression que « The Nightmare of Being » est amené à grandir au fil des écoutes, et qu’il conservera une aura que ses 2 ainés n'auront su maintenir au fil du temps. Je souhaite en tout cas saluer la prise de risque et la surprise qu'amène cette nouvelle dimension musicale, et bien que ma chronique puisse sembler un peu légère sur l'avis définitif à y porter, j'apposerai un avis favorable sur ce nouvel opus d'un groupe qui n'aura pas fini de surprendre.. et de se réinventer?
| Chri$ 2 Juillet 2021 - 2558 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Eh bien je trouve cet album tout simplement fantastique. Riche, inventif, varié. Je n'en attendais rien, et j'ai été plus qu'agréablement surpris. ATG s'est risqué dans une voie plus progressive tout en gardant un climat très sombre. Quelques petites touches expérimentales bienvenues (le saxo, le piano, la flûte) qui apportent une ambiance presque cinématographique à l'ensemble. Chaque titre est un nouveau chapitre qui s'ouvre sur une oeuvre globale osée, mais réussie. |
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1 COMMENTAIRE(S)
24/12/2021 16:19