Ce qui est surprenant avec At The Gates, c’est que non content d’avoir révolutionné toute une frange de la scène métal avec
« Slaughter of the Soul », le groupe avait dès ses débuts opté pour un style très particulier, qui souffrait difficilement de comparaisons précises. On pourrait parler de Techno Death, de par la complexité des structures et des riffs, ou plus simplement de Death mélodique, mais l’ensemble reste malgré tout difficile à cerner précisément.
Faisant suite à
« The Red in the Sky is Ours », « With Fear i Kiss the Burning Darkness » continue et clot la première époque d’At The Gates. Ce qui me frappe à chaque écoute de cet album, c’est vraiment le coté désordonné et décousu qui s’en dégage. C’est comme un trop plein d’émotions juvéniles, que le groupe avait encore du mal à canaliser correctement, et qui se traduit par une succession de riffs, de mélodies superposés, de hurlements et de structures non linéaires… le tout dans un joyeux cirque. On ne sait jamais vraiment quand les titres sont censés se terminer, pouvant durer aussi bien à peine 2min30 que plus de 5... Les premières écoutes sont difficiles, comme pour toute musique aussi riche que complexe, et cela explique que l’on occulte souvent cette première période du groupe…
Mais, derrière cet amoncellement de notes et de riffs s’entremêlant sans cesse, se dégage vraiment quelque chose qui force l’admiration. Au milieu de rythmiques rapides à la Slayer se trouvent toujours un break angoissant ou seuls les guitares vont s’exprimer (la fin de « Blood of the Sunsets » ), un bref passage acoustique enchanteur (« Raped by the Light of Christ »), ou une ligne mélodique hors du commun (le riff de « Primal Breath » à 1min06 qui revient en fin de titre) . Le travail en termes de composition est proprement monstrueux, car loin de se contenter de mélodies harmonisées, les guitares jouent des riffs et mélodies complémentaires mais totalement dissociés, ce qui donne une richesse et une profondeur exceptionnelle à la musique.
Couvrant les guitares, on retrouve un Tomas Lindberg déchaîné, si caractéristique avec son chant de cancéreux en phase terminale, qui éructe des paroles énigmatiques et écrites pour la plupart sous l‘influence de drogues hallucinogènes (cf. les anecdotes du groupe dans le best of « Suicidal Final Art). On ne s’étonne donc plus d’y comprendre grand-chose, mais pourtant une certaine poésie se dégage de tout cela, car si le message exprimé reste énigmatique il nous touche quand même quelque part… « With Fear i Kiss the Burning Darkness »,
« The Red in the Sky is Ours »… difficilement de rester indifférent devant des titres aussi intriguants. Le texte de « Primal Breath » est d’ailleurs à l’origine un poème indien mis en musique par le groupe.
De l’ensemble, je retiens surtout trois titres qui se démarquent des tempos plutôt rapides de l’album : « Raped by the Light of Christ », qui contient quelques excellents riffs et qui est conclut à la va-vite ; « Primal Breath », qui sur 7 minutes développe une réelle athmosphère, presque une voyage initiatique, impression en grande partie du encore à ces riffs inspirés ; et enfin « The Burning Darkness », qui fait presque office de single tant elle semble simple en comparaison du reste … et pourtant là aussi les mélodies s’enchevêtrement, virevoltent, soutenu par le ton laconique de Lindberg qui lit puis hurle les quelques paroles…
« With Fear i Kiss the Burning Darkness » est donc bel et bien un album énigmatique à mon sens, probablement trop riche et pas assez synthétisé pour son propre bien. Mais dans le même sens, il se dégage un charme indéfinissable de l’ensemble, de ces riffs atypiques, de ces changements de rythmiques incessants… Couplé aux paroles qui n’ont de sens que pour leur auteur, cet album (et son prédécesseur) reste intriguant et accompagné d’une aura de mystère..
14 COMMENTAIRE(S)
14/11/2006 02:16
18/12/2005 12:56
15/12/2005 13:46
15/12/2005 9:46
Voilà !
15/12/2005 8:41
MErci
15/12/2005 6:51
14/12/2005 22:55
A l'envers.
14/12/2005 18:44
@ Dead : J'ADORE TON AVATAR !!!
14/12/2005 13:32
14/12/2005 13:04
14/12/2005 12:29
wai nan le terme "techno death" j'ai vu ça ds je ne sais plus quelle chronique d'un webzine ricain, je trouve ça pas mauvais pr décrire le genre c tout tt ce qui est Anata, Death, etc.. est parfois catégorisé comme ça également...
14/12/2005 12:11
A quand de la trance/death sinon Chris?
14/12/2005 11:43
14/12/2005 11:13