Adeptes d'astiquage de manche titilleur, réjouissez-vous. Seulement quelques semaines après la sortie du pavé
Dasein des bourreaux de neurones First Fragment (que l'on commençait à peine à digérer), nouvelle livraison tardive pour cet été au rayon death technique moderne à tendance mélodique. Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit (enfin) du deuxième album (sobrement intitulé
II) de mes chouchous Vale Of Pnath (certifiés Willowtip Records, label de plus en plus discret mais encore gage de qualité) soutenus par plus de 8000$ grâce aux contributeurs de Kickstarter. Absents de la circulation depuis 2011 (malgré pas mal de dates US), les Américains nous avaient laissé sur leur premier opus
The Prodigal Empire après un EP éponyme "décoiffe postiche" qui m'aura entièrement converti à leur cause. Un retour malheureusement ponctué par de nombreux changements au sein du line-up puisque la bande changera deux fois de suite son hurleur (son quatrième donc au final) ainsi que son deuxième guitariste (perdant ainsi un de ses fondateurs)… Alors quid de ce Vale Of Pnath remodelé ?
Ne ressortez pas l'aspirine, malgré un style (sur le papier) et un artwork au dessinateur identique (Sam Nelson) à
Dasein,
II ne joue clairement pas dans la même cour… L’écoute sera plutôt aisée et la galette très vite assimilée. Toujours fortement imprégnés de la scène death technique moderne (Necrophagist en tête, Gorod, Obscura, Anata) et guidés par leur guitariste Vance Valenzuela, les Américains mutent leur musique pour quelque chose de moins alambiqué et de plus accrocheur que sur
The Prodigal Empire. Des morceaux globalement rognés à la structure relativement binaire et une fibre mélodique encore plus prononcée. Résultat, des titres directs quasi sans temps morts aux riffs à la précision chirurgicale taillés pour agripper la nuque (« Klendathu » et « Heart Of Darkness » en haut de la pile). Le chant modulé caricatural (manquant de coffre mais au débit prononcé) et le At The Gates hybride, forcément on pensera à une sorte de The Black Dahlia Murder plus technique (l’intro de « A Nightmare Phantasm » est plus que flagrante) qui aurait laissé son guitariste Ryan Knight (ex-Arsis) aux manettes. Rien de très primaire ou de formaté pour autant, le groupe a bossé sa copie, un lot de riffs complexes et leads épiques (à deux) plutôt conséquent dans un cadre « up tempo » mais jouant sur les variations de débit (effet « yoyo ») et breaks redoutables (ah ce « The Serpent’s Lair » à 2:22). L’étiquette « death technique » n’est pas biaisée.
Comme ornements, outre les passages acoustiques coutumiers, Vale Of Pnath continue à placer de timides passages ambiancés horrifiques aux touches de claviers (intro et outro) afin de respecter leur thématique basée en partie sur Lovecraft. Sans tomber dans le kitsch ni dans le pompeux, l’intégration avec son death se fait plutôt bien et la fluidité subsiste... Presque entièrement. La galette n'échappe pas malgré tout à quelques légers moments de flottement, je pense au titre d'ouverture (« Blacker Than ») pas des plus renversants, un « The Horror In Clay » un peu moins inspiré ou un« Reaver » sans réelle accroche. Finalement ce sera la fin de la galette moins tapageuse qui sera le plus intéressant et remontera d’un gros cran l’album. Vale Of Pnath ose finalement sur « The Serpent’s Lair » et « Unburied », combinant aspects progressifs, brutaux et mélodiques pour un rendu des plus efficaces. Peut-être une nouvelle direction pour la prochaine sortie ? Je l’espère car on sent le potentiel des musiciens, encore trop dans la retenu. Il manque ce brin de folie et de pèche… Lâchez-vous les gars !
II ne sera pas non plus aidé par la production compressée habituelle du Flatline studio (qui suit le groupe depuis le début) de Dave Otero (Cattle Decapitation, Cephalic Carnage). Trop lisse et synthétique, particulièrement sur la batterie qui gâche les passages « rentre dedans » (l’introduction bridée de « Heart Of Darkness »).
Difficile de passer juste après le mastodonte First Fragment… Pourtant Vale Of Pnath arrive à faire son effet dans un registre totalement différent et nettement plus accessible. 40 minutes parfaitement affûtées qui passent d'une traite et accrochent nos tympans tout le long. Objectif rempli. Comme son prédécesseur
The Prodigal Empire, le groupe ne se mouille pas des masses et livre un death technique mélodique qui rentre dans les cases du genre… Jusqu’à l’avant dernier morceau. Espérons que le troisième essai suivra cette voie et caressera moins dans le sens du poil. On pourrait se poser la question sur la longévité de la galette ? Le temps nous le dira mais pour le moment mes oreilles s’en délectent encore. Un CD de plus pour accompagner votre été.
Par gulo gulo
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par Sosthène
Par Niktareum
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène