Goats Of Doom - Shiva
Chronique
Goats Of Doom Shiva
A peine plus d’un an s’est déroulé depuis le mitigé
« Tie On Hänen Omilleen » que revoilà déjà le quintet de Nivala, qui comme d’habitude n’a pas chômé entre chaque nouvel album. Mais cette fois-ci les gars ont encore fait plus fort vu qu’entre ces deux réalisations ils ont carrément trouvé le moyen de publier deux Split différents (un avec IKU-TURSO et l’autre avec SARASTUS), avant de retourner dans la foulée en studio afin d’y mettre en boîte ce sixième opus. Si le nouveau look de la bande ne manquera pas de faire causer et lui amènera sans doute un grand nombre de railleries cela n’est pas fait inutilement, vu qu’il reprend visuellement un peu de l’imagerie du sous-continent indien afin de coller au concept de ce « Shiva » (un des trois dieux primordiaux de l’hindouisme), au cul entre deux chaises. Osant d’un côté sortir de son Black typiquement Finlandais elle conserve néanmoins musicalement un certain côté scolaire, afin que le choc et la prise de risques ne soit pas trop radicale pour ne pas dérouter les fans autant que de tomber à côté musicalement.
Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’un sentiment étrange prédomine tout du long de l’écoute car si le groupe a osé sortir partiellement de sa zone de confort en y intégrant nombre de chœurs religieux et d’ambiances ésotériques, il reste néanmoins la plupart du temps calé dans son Metal noir typiquement local mais prévisible et répétitif. Etant depuis ses débuts un honnête artisan de la deuxième division nationale il va le rester une fois encore, vu que l’ensemble est toujours trop léger et basique pour espérer mieux, malgré l’effort louable de proposer une musique légèrement différente de ce que à quoi il nous avait habitué. Car dès l’ouverture de cette galette « ἀπōκάλυ » va franchement étonner entre ses riffs très Heavy, ses passages mid-tempo bien remuants, son solo mélodique et sa fin acoustique et mélancolique où retentit du violoncelle en arrière-plan, pour un rendu fort sympathique et accessible, propice au headbanging. Pourtant après ce démarrage assez réussi et équilibré entre nouveauté et classicisme la suite loin d’être ratée va néanmoins progressivement décliner, la faute principalement à une durée générale beaucoup trop longue, où les mêmes plans et riffs finissement par se répéter indubitablement. On va s’en apercevoir de suite avec les agréables et entraînants « Uljas Uusi Maailma » et « Luomiskertomus » qui malgré un entrain communicatif, des relents épiques inspirés et surtout des chœurs à la fois guerriers et religieux bien foutus (qui amènent de la densité et une dimension presque symphonique), finissent par un peu s’embourber de par ses plans énervés très simples et monotones, qui donnent l’impression de ne jamais vouloir se terminer. Ceci va être franchement énervant car les idées sont là, le tout est bien joué et exécuté (à défaut d’être génial et marquant) mais ça s’étire à n’en plus finir, cassant de fait la dynamique générale comme cela est le cas sur « Korjuu », et de façon encore plus marquée sur le martial et viking « Rotat » qui malgré son envie d’aller au combat finit par endormir l’auditeur qui en a marre que les choses traînent comme ça.
Il faut dire qu’il n’y a que sept petits morceaux uniquement, et l’on a vraiment l’impression que les mecs ont cherché à caser le maximum de choses sur chacun d’entre eux afin d’obtenir une durée d’écoute correcte… ce qui finit par se retourner contre ces derniers. La preuve là-encore avec la partie acoustique inutile de « Armon Varjot » qui hormis plomber le dynamisme général n’amène vraiment que dalle et c’est d’autant plus rageant que le reste joue sur l’alternance rythmique avec facilité et qualité, où les notes de guitares et plans de batterie typiques du Metal noir se mélangent aux bribes religieuses qui font penser à une cérémonie d’avant-combat pour les valeureux guerriers prêts à en découdre. Néanmoins il faut quand même saluer le morceau-titre qui clôture les hostilités de fort belle façon, en reprenant certains des éléments entendus lors du démarrage de cette galette, et qui pousse les choses plus loin via des chants féminins d’une grande douceur et un côté spirituel propice à la prière mis plus en avant, et qui se mêle très bien aux passages lents comme aux blasts énervés. Mais hélas c’est quand même trop bateau et quelconque pour marquer plus que cela les esprits, malgré toute la bonne volonté de ses créateurs qui arrivent à faire sonner les choses de façon cohérente, notamment via une production très brute et directe qui est aiguisée comme il faut, ce qui est toujours ça de pris à défaut d’autre chose. Nul doute en tout cas qu’il y’a encore du travail pour eux avant d’arriver au niveau de leurs nombreux et glorieux et compatriotes, à voir si le temps changera les choses mais pour l’instant cela paraît mal engagé.
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