Après un premier album battant pavillon noir, un
Fuir La Lumière davantage sentencieux et personnel ainsi qu’un EP partagé avec Sataŋ, Sordide vient remuer un petit peu plus le couteau dans la plaie. Paru en début d’année – via Throatuiner Records, WV Sorcerer Productions et La Harelle –,
Hier Déjà Mort est en effet un long et lancinant glissement vers les ténèbres intérieures.
« Sans plus jamais s’émerveiller
Sans rien garder dans nos cœurs vides et froids
Qu’un dégoût hypertrophié »
Profondément viscéral et dégueulant d’amertume, il dessine un chemin dans le dédale des galeries souterraines putrescentes. Ses racines davantage ancrées dans le black que ses prédécesseurs fait ressortir la part sombre de la formation. Le son plus organique et raw remet une couche de sombreur, ce nouveau méfait transpirant à la fois l’urgence et la défaite. Une évolution naturelle et parfaitement réfléchie, le groupe puisant ses influences dans la scène française des années 90 que ce soit par le côté « grandeur et décadence » (en particulier sur « Prelude » et « Postlude » avec des mélodies tant épurées que cafardeuses) ou encore les riffs dissonants. Les compositions telles que « La Peur De Noir » ou encore le morceau-titre représentent bien le virage pris par Sordide. Les musiciens vous balancent en pleine face une rage crue et incontrôlée magnifiée par les lignes de guitares tour à tour nerveuses et chaotiques. La touche black orthodoxe couplée à l’excellente prestation de Nehluj, vomissant sa bile noire, offre une nouvelle vision. Celle d’une cérémonie à la gloire de la fatalité et du néant où tous/toutes sommes conviés/ées.
« Sans rien partager nous perdons la lutte,
Nous époumonons pour chanter la chute. »
« Hier Déjà Mort » fait mal, laisse hagard. D’une violence sourde – comme décrite plus haut – à celle plus subtile et lancinante distillée dans « Le Cadavre Ou L’Offrande ». Basse plombante à souhait, chant arraché, musique aussi lente que répétitive (répétitions chères à l’entité), le trio joue avec vos nerfs par ces changements de rythmes mais aussi de tons. Certes les ambiances s’obscurcissent mais l’essence reste intacte. Les Français continuent de cracher leur haine et leur dégoût (je ne peux m’empêcher de faire le lien avec des groupes de Oi! comme Camera Silens). Il suffit également de lancer les pistes aux relents plus punk comme « La Saveur De La Fièvre » ou encore le fabuleux « La Chute » pour s’en convaincre. « La Chute », ce titre ! Il a fini par bien vite s’imposer, hymne imparable. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance lors de la première écoute, trouvant ce dernier un peu long. Comme ces prédécesseurs, ce nouveau long format resserre son emprise avec le temps. Les mélodies s’insinuent durablement dans vos crânes tout comme certaines paroles que vous vous prenez à scander. Vous le décortiquez et remarquez que chaque piste se démarque des autres, vous accrochant de différentes manières (la superbe montée en puissance et la fin chargée d’émotions de « La Saveur De La Fièvre », par exemple).
Certains fans ont été décontenancés par le côté black plus prononcé. Personnellement, je m’en délecte. Ce disque est une longue et douloureuse plainte qui remue les tripes.
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