Ceux qui ont lu mes précédentes chroniques d’Opium Warlords le savent : je suis fasciné par les œuvres de Sami Hynninen.
Mais cela ne veut pas dire que j’adhère à chacune de ses créations. Admiratif, j’ai pu me sentir plus d’une fois perdu par ses délires. S’il serait fastidieux de faire ici une liste exhaustive de mes avis sur ses différents projets – allant de déceptions avec The Puritan ou The Candles Burning Blue à des approbations tout de même interrogatives avec Tähtiportti –, j’ai heureusement assez trouvé mon compte dans ses réalisations pour continuer à scruter fiévreusement la moindre de ses apparitions, un Azrael Rising ou Spiritus Mortis venant de temps à autre me conforter au sujet du génie du Monsieur.
Pourtant, il faut bien dire que je ne comprends pas ce second album d’Opium Warlords, succédant au génial
Live at Colonia Dignidad. Bien sûr, Sami reste maître de ce qui paraît sous ce nom et, bien sûr, il a déjà montré le long de sa discographie son goût pour les déviations inattendues, allant du grindcore au néofolk. Mais il créé ici une rupture où il manque un fil rouge, une ambiance, pour m’emporter totalement.
Car
We Meditate Under the Pussy in the Sky est bien trop fourre-tout. Entre influences marquées par le rock / folk expérimental (« Slippy », pièce centrale où la désorientation culmine), emprunts au black metal ou encore répétitions drone / doom touchant à la noise méditative (« Sxi-Meru »), il y a de quoi se perdre si la sensation d’une cohérence à laquelle s’accrocher est absente. Et c’est bien cette absence qui m’empêche d’entrer pleinement dans ces trente-cinq minutes malgré d’indéniables qualités (dont celle, soyons honnête, de ne pas s’éterniser).
« You are able to sense new forms of beauty which deviate from the traditional » peut-on lire dans le livret de
We Meditate Under the Pussy in the Sky. Cela est clairement le cas ici, certains moments parvenant à toucher de leurs doigts difformes une mélancolie et une folie douce-amère laissant penser qu’il y a plus dans ce disque que de simples lubies mal digérées. Je pense par exemple à la deuxième partie de l’album, où les origines doom d’Opium Warlords reprennent leurs droits, naviguant dans des eaux entre drone (« Lament for the Builders of Khara Khoto »), funeral et évocations de Reverend Bizarre (palpables sur le début de « This Wind Is a Gift From a Distant Friend »). Des instants étrangement relaxants, spirituels, faisant regretter davantage qu’ils ne soient pas plus présents, la tristesse de « Satan Knew My Secret Heart » offrant une porte de sortie alors que débute à peine le sentiment de faire corps avec cette musique.
Inutile de s’appesantir outre-mesure sur cet album, à la fois intrus et important dans la discographie d’Opium Warlords mais trop dispersé pour être marquant. En effet, si Sami Hynninen reviendra par la suite à des choses plus traditionnelles avec le réussi
Taste My Sword of Understanding, ce qui est abordé ici infusera sur les œuvres suivantes, ses traces pouvant se trouver dans
Droner ou encore
Nembutal. Une curiosité, à conseiller uniquement à ceux qui, comme moi, ont été piqués par le projet et apprécient en écouter les différentes allitérations.
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