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Archvile King - À la ruine

Chronique

Archvile King À la ruine
Il faut croire que l’impact de la déchéance crasseuse de Nantes liée notamment à ses divers zadistes et punks à chien teufeurs a permis l’éclosion au sein de la ville d’une scène sombre particulièrement active et intéressante, ce qui est toujours ça de pris tant la préfecture de Loire-Atlantique a perdu de son éclat depuis pas mal d’années. Prolifique au sein du catalogue des Acteurs de l’ombre (via notamment ADOPERTA TENEBRIS et VƆID) la cité voit l’arrivée d’un nouveau rejeton sur le label local connu sous le doux nom d’ARCHVILE KING, et qui mérite clairement que l’on s’y attarde un peu. Car bien qu’étant encore peu connue cette entité menée en solo par Baurus a nombre d’arguments à faire valoir, surtout avec ce premier long-format putride et glauque où le Black direct et sans concessions côtoie des accents Thrash primitifs, pour y amener un supplément de saleté supplémentaire. Ayant désormais trouvé son style de façon plus mature (après des débuts où les deux genres déjà présents mais auquel il manquait encore un truc pour totalement adhérer) le chanteur et multi-instrumentiste va délivrer pendant près de quarante minutes huit morceaux qui puent l’authenticité et la sincérité, portés par une énergie continue et un entrain communicatif redoutablement efficace.

Contons l’histoire imaginaire du Roi des Vers l’auteur va également ajouter à ce souverain du moyen-âge des ambiances médiévales et fantastiques, où les légendes guerrières et festives côtoient un univers violent mais remplie de mélancolie où la religion n’est jamais bien loin. Preuve en la douce introduction sous le nom de « Chroniques du royaume avili » où une belle et tendre voix féminine nous récite une prière en répétant “Loués soient-ils”, et où se superpose progressivement des accents acoustiques/folk délicats avant l’arrivée des notes électriques et de la violence débridée. D’ailleurs celle-ci va débouler en trombe directement dans la foulée via l’agressif « Mangez vos morts » où la noirceur et la puanteur vont être présentes de façon continue, de par de longs passages joués à fond qui sentent bon le Punk de bas-étage, tout en ne débandant pas un instant via une guitare tout en simplicité mais qui dévoile des notes coupantes auprès duquel il ne vaut mieux pas se frotter de trop près. Cependant si la brutalité sait être exacerbée l’ensemble montre également une vraie densification rythmique, le tempo n’hésitant jamais à ralentir afin d’offrir des accents entrainants et des passages propices au headbanging au milieu des déferlantes, comme cela est le cas sur le long « Celui qui vouvoie le soleil » où toute la palette de jeu du combo va être de sortie. En effet la tristesse comme la rage ne vont cesser de se mélanger, à l’instar de l’ampli branché comme débranché qui fait ainsi changer la météo à volonté, la tempête de neige succédant à des accalmies temporaires… et tout cela avec l’ajout d’un accent guerrier et épique mis en avant et qui donne la sensation d’être en pleine traque à travers les montagnes (aussi bien vers un ennemi bien planqué que du gibier qui se fait désirer). Laissant le temps aux différentes variations de se dévoiler totalement de par sa longueur cette composition est aussi la plus longue et construite de ce disque, qui privilégie les durées assez expéditives et c’est tant mieux tant la musique y aurait perdu en force en s’étirant inutilement, vu que la bestialité et le côté frontal proposés auraient pu lasser sur la longueur.

Néanmoins cela n’est jamais le cas et heureusement, tant le compositeur a su varier les plaisirs et influences pour ajouter de la diversité à l’écriture, comme cela est encore flagrant sur le très bon « Atroce » qui ne l’est absolument pas, tant au contraire c’est une réussite indéniable. Car lorgnant largement du côté de MAYHEM (son démarrage pouvant faire facilement penser à « Freezing Moon ») et de la Norvège en général on se retrouve embarqué autant vers les fjords et le grand-air que dans une cave humide et rance, où ça alterne entre plans rampants au ralenti et d’autres plus explosifs. Ce schéma va se réentendre un peu plus loin sur le tout aussi abouti « Vêpre I » qui joue sur les extrémités, et voit l’ajout d’arpèges apaisants tout en reverb’ et particulièrement réussis. Car la rêverie n’est jamais absente non plus et les astres à la fois si loin et si proches ne cessent d’inspirer depuis des siècles, et là durant l’interlude « À la ruine » tout cela explose au grand-jour tant tout ici est propice au dépaysement et à l’apaisement, notamment de par cette ambiance médiévale où l’on se surprend presque à y trouver ménestrels, nains et autres personnages des fêtes de l’époque. Si tout cela est presque plaintif (via le solo en arrière-plan) on pourrait presque croire que l’on est en train d’écouter la bande-originale d’un film fantastique ou d’époque… sauf que la réalité va nous revenir très rapidement dans la figure. Car entre le primitif et décharné « Dans la forteresse du Roi des Vers » (où le lead désarticulé amène un supplément de radicalité et de je-m’en-foutisme généralisé où ça joue à fond la caisse), et la conclusion excellente (« L’artisan ») qui termine cet album en proposant tout un assortiment de ce qui a été déjà entendu jusque-là, mais en y rajoutant un gros dynamisme contagieux qui donne envie de secouer la tête comme il faut au milieu des parties au ralenti plus nombreuses.

Du coup sous ses airs de simplicité et d’écriture facile l’ensemble est bien plus élaboré qu’on ne pouvait le croire initialement, et c’est une totale réussite vu qu’on adhère immédiatement et qu’on ne lâche plus le souverain et sa cour. A la fois classique et original le mélange des styles y est ici en totale harmonie, montrant que sa tête-pensante a plus d’un tour dans son sac et qu’elle sait dérouter son auditoire tout en le fidélisant, tant ça s’est légèrement éloigné de ce qu’elle pratiquait à ses débuts sans pour autant y avoir tourné le dos. Autant dire que sans jamais trop en faire elle réussit le coup de force d’offrir un disque multi-angles à la qualité constante, tant ça ne faiblit jamais et reste cohérent en toutes circonstances. Bref on a déjà hâte d’en entendre plus histoire de savoir si le bonhomme est capable d’encore mieux (bien que s’il se maintient à ce niveau ça sera déjà amplement suffisant), mais on sera vite fixé de toute manière en écoutant les nouvelles plages qui seront sur le Split avec SIMULACRE et qui va arriver très rapidement. Affaire à suivre donc !

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Archvile King
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  8/10

plus d'infos sur
Archvile King
Archvile King
Black/Thrash - 2019 - France
  

tracklist
01.   Chroniques du royaume avili
02.   Mangez vos morts
03.   Celui qui vouvoie le soleil
04.   Atroce
05.   Dans la forteresse du Roi des Vers
06.   À la ruine
07.   Vêpre I
08.   L'artisan

Durée : 35 minutes

line up
parution
18 Février 2022

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