Shadow's Mortuary - Unohdettu Maa
Chronique
Shadow's Mortuary Unohdettu Maa
“On ne change pas une formule qui a fait ses preuves“, tel semble être le crédo du quatuor Finlandais qui depuis ses débuts applique toujours la même recette avec une efficacité sans faille et un goût du travail bien fait. Car bien qu’évoluant dans un classicisme totalement assumé le combo a toujours réussi à proposer une musique simple, violente et diablement redoutable, qui si elle n’atteint le niveau élevé proposé par nombre de ses compatriotes n’a rien à leur envie tant il a toujours su offrir des opus de qualité à la durée ultra-courte. Une fois encore celui-ci a appliqué cette idée car en à peine trente-deux minutes montre en main il va reprendre les choses où elles en étaient restées sur le réussi
« Kuoleman Portit », et ce troisième album va être de la même qualité en offrant quelque chose de balisé et sans fioritures mais à l’accroche instantanée. Donnant toujours l’impression d’avoir été enregistré en live et composé à l’arrache ce nouveau volet des aventures des nordiques ne s’embarrasse pas également d’excès techniques, tant l’écriture y est super simple et portée par des riffs minimalistes et répétés en boucle à l’instar des plans de batterie primitifs. Si tout cela sent bon l’odeur des caves et des squats par son côté Punk affirmé cela n’altère en rien le rendu constant de ce disque homogène de bout en bout, et qui démarre sur les chapeaux de roue avec le puissant et varié « Hurmeen Virta ».
Jouant sur l’alternance constante entre passages rapides bien énervés, mid-tempo propice au headbanging et parties rampantes à la noirceur suffocante tout y est passé en revue avec facilité et accroche générale tout en n’étant jamais redondant, autant de par sa courte durée que par ses changements rythmiques réguliers. D’ailleurs sans sortir de cette zone de confort « Pohjola » et « Teloituksen Aika » vont rester dans cette droite ligne, donnant parfois la sensation d’être une redite par rapport à cette première plage tout en proposant quelques variations subtiles… notamment l’envie immédiate de gigoter via un certain entrain sur les parties en médium. Car régulièrement le sentiment de vouloir pogoter comme de headbanguer se fait sentir et cela amène de fait un supplément d’âme à des compositions sympathiques à défaut d’être marquantes, comme on le ressent aussi sur le très bon et presque dansant « Veremma Voima » qui se montre particulièrement épique et guerrier, tout en voyant l’ajout d’une touche d’espoir au milieu de cette déferlante de haine. D’ailleurs ce constat va se prolonger à la suite de cela sur « Viimeinen Laukaus » qui n’évolue presque pas sur sa longueur sans pour autant lasser malgré un dépouillement plus marqué, à l’instar de « Ylistys » qui comme précédemment va offrir de vrais moments où les combattants sont de sortie et où l’on est pris dans une tempête hivernale au climat typiquement local tout en voyant un soupçon de variété apparaître. Si cette ambiance de conflit et de guerre ne va jamais en démordre elle va aussi s’effacer un chouia pour laisser place à une rage plus affirmée exprimant tous les maux de l’humanité, comme on peut l’entendre sur le radical « Haudanlöyhkä » où le chanteur s’égosille de plus belle sur une rapidité prépondérante et où ça tabasse sec. Tout cela avec en prime des notes de guitares coupantes et désespérées qui crachent elles-aussi tout leur mal-être dans une froideur absolue, à l’instar de la conclusion tout aussi vindicative intitulée « Kahleista Maan » où l’on entend même carrément des blasts et où le tempo ne débande en aucune occasion.
Alors oui tout cela est basique au possible et est totalement interchangeable d’un morceau à l’autre, mais la fougue et l’authenticité qui se dégage de cette crasse ambiante (qui n’est pas sans rappeler par moments TAAKE et NARGAROTH) compense largement ces défauts et cette sensation de redondance. Sans artifices de synthèse ni technique dégoulinante le quartet offre huit plages sans compromission et qui puent l’authenticité (le côté rien-à-foutre est constant), même si tout cela s’oubliera quasi-instantanément dès l’écoute terminée. Sans pour autant grimper dans la hiérarchie l’entité confirme néanmoins qu’elle reste un bon artisan de deuxième division, sérieuse et appliquée qui se mêle parfaitement dans la droite ligne du catalogue de son fidèle label d’outre-Rhin… où l’originalité est absente mais où le savoir-faire est indéniable, sur fond de tradition et de conservatisme assuré et assumé.
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