Krisiun - Mortem Solis
Chronique
Krisiun Mortem Solis
Plus de trois décennies de carrière, un line-up d’une stabilité presque outrancière, des concerts à foison aux quatre coins du monde et des disques en pagaille… on pourrait facilement résumer la carrière du trio à ces points de détails, pourtant malgré les années et un respect immense de la part du public comme de la scène extrême celui-ci n’a toujours pas l’intention de raccrocher bien que ses membres tournent désormais autour de la cinquantaine. Si le combo prend désormais son temps entre chaque sortie il n’en a cependant pas perdu sa virulence légendaire, quatre ans après le furibard
« Scourge Of The Enthroned » qui le voyait revenir aux sources après le léger coup de mou et les longueurs de
« The Great Execution » et « Forged In Fury ». Continuant sur la lancée de son excellent prédécesseur ce douzième album va comme d’habitude être sans surprises mais rester toujours aussi violent et addictif malgré sa primitivité de façade, et contenir quelques hymnes imparables taillés pour la scène et qui trouveront facilement leur place au milieu des nombreux classiques des Brésiliens, tout en jouant autant sur son côté moderne qu’historique.
Pourtant au départ de cet opus on va avoir un sentiment ambivalent car « Sworn Enemies » bien qu’étant varié et totalement classique va avoir du mal à mettre la machine en route tant on a l’impression que ça tourne en pilotage-automatique, et ça n’est pas avec « Serpent Messiah » qui arrive juste après que ça va vraiment décoller. Si ça mélange le tabassage primitif avec des ambiances tribales et de gros ralentissements massifs tout cela va être malheureusement assez redondant et quelconque, lié notamment à une durée trop longue et un certain manque de puissance dommageable qui font que l’on a vite envie de passer à autre chose. Heureusement après ce démarrage en mode diesel tout cela va être oublié vu que le groupe va redresser la barre et trouver son rythme de croisière et en premier lieu via l’excellent « Swords Into Flesh » qui renvoie aux grandes heures de l’entité, de par son accroche constante et sa violence débridée où le tabassage indispensable côtoie les parties mid-tempo propices au headbanging, et qu’elle sait si bien mettre en valeur. Si tout cela n’est nullement original ça trouvera facilement sa place dans les futures setlists tant c’est virulent et inspiré à l’instar du très bon « Tomb Of The Nameless » qui clôt la première partie de ce long-format, où s’est greffé l’inquiétant et étonnant « Necronomical » qui chauffe tranquillement les foules avant d’exploser totalement et d’aller vers la brutalité la plus radicale.
D’ailleurs celle-ci va grimper en intensité et trouver son paroxysme durant la deuxième moitié de cette galette qui va offrir un vrai récital dont les sud-américains ont le secret, et ce même si « Temple Of The Abattoir » va décevoir quel que peu, de par un temps d’écoute excessif et une certaine répétition générale malgré des arpèges doux aux deux extrémités… comme pour montrer que le calme et la tempête savent se côtoyer sans fausses notes. Mais une fois cela terminé tout va repartir à fond la caisse sans jamais ralentir l’allure et ce de façon totalement jouissive, car que ce soit avec « War Blood Hammer », « Worm God » et « Death Of The Sun » ça ne va jamais débander et ainsi prendre un plaisir monstre à écouter cette invasion de chars d’assaut qui matraque et explose tout sur son passage (et nous renvoyer autant vers
« Conquerors Of Armageddon » que « Black Force Domain »), et ce même si l’on pourra parfois s’énerver de la production trop synthétique et pas forcément à la hauteur (notamment via cette batterie très plastique et qui manque parfois de puissance). Mais bon tout cela sera malgré tout oublié par le rendu attractif et de qualité qui confirme un retour à une certaine sobriété particulièrement plaisant, même si cela restera un peu en dessous de la précédente sortie des frangins. Se montrant un peu inégale et demandant un peu plus d’écoutes que d’ordinaire pour totalement accrocher, ce nouveau cru n’apportera rien de plus à un édifice bien garni et se placera dans la moyenne de ses différentes réalisations sans pour autant grimper au sommet de celles-ci, du fait d’un certain déséquilibre et d’une mise en action lente à se venir. Mais qu’importe finalement ces petits défauts on appréciera sans mal cette nouvelle œuvre qui trouvera facilement sa place avec les précédentes, vu que malgré le temps qui passe le nom de KRISIUN reste un gage de référence pour les amateurs de brutalité exacerbée et qui n’ont pas envie de se prendre la tête. Preuve d’une envie constante d’en découdre et de faire mal aux cervicales en toutes circonstances la formation va comme d’habitude arpenter les festivals et les salles du monde entier pour y répandre la bonne parole… et rien que pour ça et son intégrité intacte, on ne peut que s’incliner devant une telle motivation qui ne bouge pas avec le temps.
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